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Accueil du site > Tribune Libre > Le MoDem, Bayrou : une défaite à la Pyrrhus ?

Le MoDem, Bayrou : une défaite à la Pyrrhus ?

Les élections municipales étaient un piège pour le MoDem et une trappe pour son leader Bayrou. Celui-ci, coincé entre à gauche un groupe socialo-communiste et à sa droite un transfuge consanguin PS UMP, prenait un risque, tout à son honneur, et un pari assez fou, mais avec panache. Il a eu le risque et perdu le pari. A-t-il tout perdu et emmené dans sa chute le MoDem, d’autant que Sarnez n’a pas fait bonne figure à Paris ?

Le piège s’est refermé. Ce n’était pas un simple piège à loup à deux mâchoires : le PS et l’UMP, il était à tant de niveaux qu’il en embrouille toute réflexion. C’était un piège car le Mouvement Démocrate avait d’un côté une jeunesse brouillonne, même si cette jeunesse est pleine de vivacité, elle est aussi pleine d’inexpérience, d’attente vigoureuse, de volonté de tout bousculer. Il est extraordinairement difficile de préparer en si peu de temps des élections municipales qui nécessitent un enracinement local, des compétences tant en gestion qu’électorales, et des candidats en nombre suffisant. A cette difficulté dont il fallait impérieusement trouver des parades s’ajoutait un mélange d’eau et d’huile qui peine à prendre : les anciens UDF et les nouveaux arrivants.

Mais les uns et les autres ne sont pas des groupes uniformes. Il y a des rigides dans chaque camp, des intolérances, des aveuglements, des volontés d’absolu ou de compromis qui s’opposent. Il y a aussi des situations qui diffèrent. Il n’est pas anormal dans l’absolu, si on a été élu, si on est honnête et compétent, si on a bien travaillé de se présenter à nouveau. Il est facile pour l’impétrant de vouloir tout mettre sens dessus dessous et de jeter le bébé avec l’eau du bain. Il est évident que les campagnes et les pré-campagnes ont donné lieu à des frictions, des défections, des déceptions. Il est tout autant évident que les stratégies locales ont été différentes à chaque fois et que les raisons des choix ont fait entrer tant des positions de principe que des rapports d’hommes auxquels se sont mêlés des tactiques ou des stratégies politiques. En d’autres mots, cette élection entraînait congénitalement pour le MoDem un grand bazar.

Il y a ce fait incontournable : un désordre brownien, mais sous ce désordre il y a un point intangible et rassembleur la volonté d’exister dans une ligne de conduite claire : sa propre ligne politique en n’étant plus jamais le supplétif ni du PS ni de l’UMP. Cela est la colonne vertébrale, les muscles étant une philosophie humaniste dans une économie libérale que l’on veut plus juste et plus honnête et dans laquelle la valeur n’est pas l’argent, mais l’homme. En fait, le MoDem c’est exactement comme du sang qui circule dans les veines : il y a du sérum, des globules blancs, des globules rouges et si on regarde de près cela bouge dans tous les sens, mais le sang lui circule et va bien du cœur gauche par les artères puis les veines au cœur droit. A ces difficultés intrinsèques et temporaires car le temps et l’énergie vont y mettre de l’ordre - il restera toujours des problèmes, aucun corps en vie n’existe sans de petits soucis - s’ajoutent une extraordinaire mauvaise foi tant des politologues que des journalistes et bien évidemment de l’UMPS. Quelques preuves : Vautrin contre Dutreil : n’est-ce pas une bataille fratricide entre deux UMP ? Ne parlons ni de Neuilly ni de Paris ni de Saint-Nazaire ni de Boulogne ni de Saint-Germain, ni de Nice, etc. Le nombre de villes où l’UMP s’est déchirée est hallucinant. Qu’en dit la presse ? Rien ou si peu.

Du côté socialiste, cela a été le cas de nombreuses fois, il y a eu aussi la guerre avec les Verts, des PS contre des PC, des Verts contre des PC. Il y a eu au second tour des alliances PS-PC-Verts, des alliances PS-MoDem (Lille, Marseille). De même il y a eu des alliances UMP-MoDem (Toulouse). On peut donc dire en toute objectivité, ces élections municipales ont été l’occasion d’un énorme bazar dans tous les partis tant à l’UMP au premier et au second tour, qu’au PS, que chez les communistes et les Verts. Mais que retient de tout cela la population orientée par les déclarations du PS, de l’UMP et de la presse : que seul le MoDem n’était pas clair. C’est tout. Seul le MoDem était incohérent. Pour corser le tout la comptabilisation était rigoureusement impossible tant au premier qu’au second tour. Ce qui n’a pas empêché en toute mauvaise foi le ministère de l’Intérieur de comptabiliser d’une part les conglomérats de tendance (droite et gauche) et le seul MoDem comme parti.

Par ce biais immonde, on a voulu démontrer la destruction du MoDem par son inefficacité électorale. Bien entendu cela est faux sur le plan mathématique pure pour le seul MoDem comptabilisable, mais étant donné que cette élection n’est qu’une élection de liste - profondément différente d’une liste d’élection nationale ou régionale ou même départementale à la proportionnelle comme les européennes par exemple - ceux qui la composent ne peuvent se comptabiliser. C’est une palinodie de le faire. C’est comme MAM qui annonçant les résultats le soir du premier tour ne pouvant parler des municipales dit quand même pour le seul MoDem que c’est un parti sans ligne "idéologique" (c’est insensé, faux, méprisant et scandaleux de la part de ce ministre) et continue son petit jeu en indiquant le MoDem (toujours seul parti à être individualisé) à un peu plus de 3 % pour les cantonales. Elle ne cite nullement le score de là où se présentent les candidats, qui serait le seul valable, mais ramène les voix des candidats à tous les cantons encore en lice. Une belle nouvelle désinformation. L’Etat à son plus haut niveau veut tuer le MoDem. Il est certain que ce contexte de pensée unique, avec les médias complices, est un handicap sérieux, mais non définitif car les électeurs des cantons concernés, eux, voient autre chose.

Que reste-t-il de tout cela ? Beaucoup d’énergie dépensée, beaucoup d’espoir mis dans une éventuelle victoire, pas mal de déception. Et une défaite qui n’est ni absolue car de nombreuses villes ont échu au MoDem, un nombre certains de conseillers également ni rédhibitoire. En ce qui concerne Pau, Bayrou a pris un risque et tout à son honneur a refusé un accord national. Il paraît perdant - ce qu’il est pour la mairie - il ne l’est pas à moyen terme car restera non son échec - même si on se chargera bien de le lui rappeler - mais son courage et de ne pas s’être compromis nationalement. Ce qui sera prouvé et puis su dans l’avenir c’est le stratagème de Minimo contre Bayrou. Comme le révèle Le Monde d’abord il a choisi un candidat pour Pau (Yves Urieta) selon une cellule mise en place spécialement pour descendre le leader du MoDem ( Décidé à réduire celui qu’il [Bayrou] considérait alors comme son plus dangereux adversaire, il [Sarkozy] a dès l’automne 2007 mis sur pied un dispositif destiné à empêcher l’ancien candidat à la présidentielle d’accéder à la mairie de Pau. C’est dans son bureau de l’Elysée et en présence d’Alain Marleix, le "M. élections" de l’UMP, que s’est prise la décision de mettre les moyens du parti présidentiel au service du maire sortant (ex-PS, fabiusien), Yves Urieta, que le décès d’André Labarrère, en mai 2006, avait propulsé à la tête de l’hôtel de ville ). Ensuite il utilise à ses fins personnelles tout l’appareil de l’Etat pour venir soutenir le candidat consanguin, la petite main qui tient le couteau damasquiné.

Et enfin selon la bonne vieille technique du RPR il fait voter les militants UMP pour la candidate socialiste afin de le faire battre (Entre les deux tours, Le Monde a eu confirmation que le secrétaire départemental de l’UMP, Jean Goujy, et ses fidèles faisaient le nécessaire pour que quelques paquets de voix "uriétistes" se portent sur la candidate d’union de la gauche.). Ceci prouve que Bayrou pouvait gagner dans un combat singulier, mais non quand l’arbitre modifie en cours de route les règles du jeu : un vote sincère. Cela prouve la petitesse de notre président qui s’occupe des bases besognes au lieu de se préoccuper de la France et de ses administrés, n’accepte pas la démocratie et qui en bafoue chaque jour les règles : critique du Conseil constitutionnel avec tentative de détourner ses avis, mélange des genres entre l’exécutif et le législatif, mariage illégal car non public et bourrage d’urne par militants interposés, bourrage pour une socialiste par des affidés qui haïssent le socialisme... Cette bataille perdue par la tricherie démocratique est une médaille qui coûte chère, mais n’est-ce pas là la raison des médailles ? Cette médaille renforcera la vision que les militants, ceux qui vont bâtir le nouveau mouvement, ont de leur leader : celui qui ne cède pas devant les machines qui écrasent, celui qui au risque de perdre reste droit dans ses bottes, celui qui suit sa ligne de conduite. Certains le diront têtu, d’autres persévérant et digne. Il creuse son sillon. Le pire est passé. Il y avait un autre écueil dans cette élection, un écueil sociologique.

Les Français même si progressivement ils adhèrent de plus en plus intellectuellement à l’idée du Mouvement Démocrate d’un gouvernement ou d’une manière de gouverner différente, ne le traduise pas encore en vote. Il faudra plus de temps pour que ce cap soit franchi par une foule plus nombreuse. Si cela arrive. Car rien n’est certain, même si le pire n’est pas le plus sûr. En tout cas, le grand bazar qu’ont été ces élections est une preuve par l’absurde que les lignes bougent contre toutes les déclarations des leaders politiques et des experts. C’est le terrain lui-même par les multiples et innombrables combinaisons qui en est une preuve éclatante et que devraient retenir nos journalistes plutôt que de ne se focaliser que sur le flou supposé du MoDem. Cette défaite, qui est loin d’être une Bérézina pour le MoDem, est à l’image de la victoire de Pyrrhus, une défaite à la Pyrrhus : une défaite qui entraînerait une victoire à l’opposé d’une victoire si chère qu’elle en serait une défaite. Il me paraît que de cette élection le MoDem va sortir, dans un temps plus ou moins court, renforcé. S’il ne se désintègre pas, ce qui est somme toute possible, il va se trouver à l’avenir dans une situation beaucoup plus favorable :

1- Les futures élections sont à la proportionnelle. Plus besoin d’alliances. Plus d’image troublée notamment par les exagérations de l’UMPS renforcées par la presse qui ne contrebalance jamais par les désordres béants qui se passent tant au PS qu’à l’UMP ;

2- Les idées du MoDem vont pouvoir s’exprimer dégagées des obligatoires combinaisons ;

3- Un sondage à l’issue de ces municipales qui regardé d’un premier coup d’œil paraît négatif indique que seulement 31 % des Français ont considéré que la stratégie du MoDem correspondait à sa philosophie et était sincère (53 % des électeurs du MoDem) et 60 % que c’était une stratégie opportuniste. Si on analyse diversement ce sondage, on peut y voir deux choses. La première est que l’ambiance générale tant du côté de l’UMP que des journalistes et de dire que cette stratégie est floue et opportuniste. Ce qui fait que c’est une idée dominante. Le second point c’est que 31 % de l’ensemble des Français c’est bien plus que n’a fait Bayrou aux élections présidentielles et donc que c’est dans ce sens plutôt une excellente nouvelle même si c’est à modérer par le fait que seuls 53 % des électeurs de ce parti sont dans ce cas. Cela veut dire qu’il y a des électeurs UMP (18 %) qui considèrent le MoDem comme sincère. Idem du côté socialiste. On le voit ceci est un socle pour continuer ce chemin dans cet environnement subjectif extraordinairement hostile ;

4- Non seulement le PS ne fait pas sa mue, mais ses militants et ses sympathisants se tournent vers des alliances de la gauche, l’appareil n’est pas prêt à faire une révolution, mais en plus si jamais on dit que c’est le bazar au MoDem il suffit de regarder le nombre de postulants au PS pour se rendre compte qu’il vaut mieux un seul leader avec un seul programme. Qu’y a-t-il de commun entre Strauss-Khan qui garde un œil du haut de son fauteuil monétaire, Royal qui se sent pousser des ailes et qui prône une alliance avec le MoDem, Hollande qui refait surface, Fabius qui parle de plus en plus, Lang qui se croit éternellement un destin, Moscovici qui cache son ambition dans sa barbe naissante et Vals que l’on dit brillant etc. Beaucoup de monde non ? ;

5- A la suite de la défaite de la droite on se rend compte que l’union de façade se lézarde à l’UMP. Là aussi c’est un désordre grandissant, désordre que la presse relève bien moins que celui du MoDem. D’un côté, Fillon dit que ce n’est pas un avertissement et qu’il faut foncer, d’un autre Raffarin dit qu’il faut aller vers le centre, Balkani veut la peau de Devedjian, le député Tron, villepéniste, se lâche contre les sarkozyste en disant que leurs déclarations sont ahurissantes et aveuglées, Sarkozy lui-même ne sait plus où il habite : il devait y avoir un remaniement ministériel de faible envergure, mais en poursuivant l’ouverture. On constate que c’est plus d’UMP encore.

Et il faudra bien qu’un jour ce gouvernement rende des comptes concernant les deux points suivants :

a- confusion qui s’accentue entre le législatif et l’exécutif. Pourquoi ces ministres sont-ils candidats aux municipales ? Nous devions un jour imposer l’interdiction à tout ministre ou secrétaire d’Etat de se présenter à quelque élection que ce soit. Que veut dire un Estrosi qui quitte son poste de ministre ? Cela ne lui plaît pas ? Pourquoi a-t-il été ministre ? Qu’en est-il de la continuité de son travail ? Et, à l’inverse, pourquoi un ministre se présenterait-il ?

b- pendant quinze jours, les ministres qui étaient candidats aux législatives n’ont pas travaillé pour leur ministère. Non seulement ils n’ont pas fait leur boulot, mais en plus ils ont été payés par la République pour faire leur campagne. Pendant ces municipales cela a été pire ! Où était le gouvernement ? Et les 22 ministres en campagne ? Que sont devenues les réformes urgentes pendant trois semaines. Puis, entre les deux tours, les gagnants sont allés aider ceux qui repiquaient au jus. Et le premier d’entre eux qui a mouillé sa chemise. De quel droit a-t-il utilisé sa rémunération de Premier ministre ?

Sarkozy et Fillon nous avaient annoncé un gouvernement qui travaillerait à fond et résultat des courses ils sont en campagne. C’est assez inimaginable que pas un journaliste ne leur ait systématiquement fait la remarque ni même du reste l’opposition. A ce propos, l’argument du local était à mourir de rire car si on suivait l’argument de Fillon, que c’est un résultat local cela a pour directe conséquence de dire que tous les maires de droite qui ont perdu sont donc des mauvais maires qui ont mal géré, donc que l’UMP comporte un nombre élevé de nullités élues puis battues. Il reste en conclusion que ce second test encore plus difficile en matière d’organisation que le premier (les législatives) est sans aucune comparaison bien meilleur. Il y a un espoir raisonné d’un avenir plus souriant pour le MoDem et pour François Bayrou, même si cette traversée du désert va commencer à peser assez lourdement. Si la chute ne tue pas elle endurcit.


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53 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 18 mars 2008 09:40

    Les français ont compris que F BAYROU ne représentait que des intérêts particuliers à vouloir se vendre ici à Alain Juppé ,ici à un socialiste.

    Ou sont les idées ? il n’y en a pas,seul compte les sièges et l’argent public !

    Sans parler ensuite des retournements de vestes des amis ex-Modem qui passent à l’enemi après

    Oui,les français ont eu l’esprit d’écarter ce mouvement populiste encore aussi dangereux que le FN car il aurait gangréné la politique locale par la corruption et l’affairisme,sans parler du conservatisme que ce mouvement "vieille france" pouvait représenter

    C’est une bonne chose pour la France et la politique


    • Vieux Sachem 18 mars 2008 10:20

      à Lerma

      C’est votre sectarisme qui est dangereux, Lerma, pas l’amateurisme du MoDem !

       


    • LaEr LaEr 18 mars 2008 10:26

      "Sans parler ensuite des retournements de vestes des amis ex-Modem qui passent à l’enemi après"

      Donc vous êtes d’accord avec nous pour dire que l’UMP n’est qu’un rassemblement de fourbes opportunistes qui manient la traitrise aussi bien que la langue de bois...  smiley

       


    • JoëlP JoëlP 18 mars 2008 09:43

      Si une vctoire à la Pyrrhus est une victoire qui ressemble à une défaite (trop de morts), un défaite à la Pyrrhus est-elle une défaite telle que tous les soldats sont mort. Le Modem s’interroge encore.


      • Imhotep Imhotep 19 mars 2008 02:39

         Non une défaite à la Pyrrhus est une défaite avec beaucoup de morts mais pas tous. Ces morts en fait ne sont que ceux qui vont quitter le mouvement, ceux qui ont perdu ne sont pas morts. Cette semi-défaite va en revanche renforcer pour ceux qui restent leur motivation et va faire surgir de nouvelles têtes. C’est dans le sens où une victoire à la Pyrrus entraînait que la bataille suivante serait une défaite, qu’en symétrie, cette défaite pourrait entraîner une victoire, d’où le sens du titre.


      • JoëlP JoëlP 19 mars 2008 09:30

        Ok, bien compris :

        Si une vctoire à la Pyrrhus est une victoire qui ressemble à une défaite, une défaite à la Pyrrhus est un défaite qui est une victoire (différée).

        Très centriste tout ça : Pour une année où il y a des pommes, y a pas de pommes mais pour une année où il y a pas de pommes, y a des pommes.


      • Imhotep Imhotep 19 mars 2008 10:02

         non une victoire à la Pyrrhus est une victoire qui a coûté beaucoup de vies et dont la suivante, elle serait une défaite si elle ressemblait à la première. Dans ce sens ce n’est pas une victoire différée, mais une condition qui pourrait apporter ensuite une victoire. En résumé une première victoire entraîne une défaite, une première défaite entraîne une victoire.

         

        Les pommes c’est pour Chirac, pour le MoDemce sont les oranges ...


      • Nemo 19 mars 2008 12:29

        La seule défaite que Pyrrhus ait eu à subir fut définitive.

        Pour une fois, Inmomachin, je suis d’accord avec le titre de votre article...

         smiley smiley smiley


      • Voltaire Voltaire 18 mars 2008 10:05

        Analyse globalement juste, mais qui ne doit pas non plus cacher un déficit dans la communication du MoDem.

        Certes, vous rappelez avec justesse les innombrables contradictions de l’UMP et du PS dans leurs alliances, tandis que les média se sont bien entendu focalisés sur le MoDem. Il est particulièrement ironique de voir l’UMP critiquer le MoDem pour ses alliances à géométrie variable, quand ce parti soutien des élus de gauche ou invite des socialistes au gouvernement... De la même façon, le PS qui critique le MoDem est le premier à l’inviter à le rejoindre quand il a besoin de ses voix. On nage donc dans une hypocrisie habituelle où les médias se complaisent.

        Néanmoins, le MoDem et son leader auraient dû anticiper ces critiques, et expliciter sa politique d’accords.

        Le MoDem n’est pas opposé à la droite modérée, mais à la politique, et surtout à la vision sociétale du président de la république. Il aurait donc fallu indiquer que tout accord avec la droite dans une élection locale devait nécessairement être déconnecté de tout soutien à la politique mise en place par le pouvoir actuel.

        De la même façon, le MoDem n’est pas opposé à la gauche modérée, et à son aile sociale-démocrate, mais à la vision socialiste des années 70, qui place l’Etat dans un rôle d’acteur prépondérant de la vie économique. Il eût donc sans doute fallu indiquer que toute accord local avec la gauche ne signifiait pas accord avec cette vision de la société, et réserver les alliances avec des membres du PS rejettant cette vision et acceptant une ouverture au centre.

        Si ces bases avaient été posées plus clairement, cela aurait sans doute désamorcé en partie les critiques qui ont suivies. Enfin, il aurait aussi été judicieux de poser quelques éléments programmatiques d’accords, même si les situations sont très variables d’une commune à l’autre, ou d’un département à l’autre, ce qui aurait encore plus clarifié la politique d’alliance.

        Pour conclure, si, sur le fond, le MoDem a effectivement été le seul à faire ce qu’il avait annoncé en matière d’alliances, et a être injustement critiqué sur ce sujet, il a cruellement manqué de compétences en matière de communication. On pourra attribuer cette erreur à la jeunesse du mouvement, mais il lui faudra être autrement plus professionnel s’il veut passer avec plus de succès les prochaines élections européennes et régionales.


        • C.C. C.C. 18 mars 2008 10:06

          Ceci prouve que Bayrou pouvait gagner dans un combat singulier, mais non quand l’arbitre modifie en cours de route les règles du jeu : un vote sincère.

          Vous voulez dire par là que lorsqu’un candidat Modem se maintient au second tour pour provoquer une triangulaire, c’est la démocratie qui s’exprime alors que lorsque c’est un candidat UMP ou PS c’est déloyal ? Amusant comme théorie. Quant à la critique des alliances PS/UMP, elle est risible venant de la part d’un soutien de Bayrou qui a noué des alliances qui auraient pu aller de la LCR (si celle-ci n’avait pas refusé) à l’UMP ! Des salades dignes de ce que la 4ème république avait de pire. Heureusement les pallois n’ont pas été dupes.


          • Voltaire Voltaire 18 mars 2008 10:25

            Votre commentaire travestit un peu la réalité. Dans le cas de Pau, ce n’est pas un candidat UMP mais un ex-PS soutenu par l’UMP pour faire battre Bayrou qui s’est maintenu. Comme le révèle le Monde, le fait que les responsables UMP aient demandé à des électeurs de Mr Uriéta de voter pour la tête de liste PS-PC démontre que l’on n’était pas ici dans la défense de valeurs mais bien dans une manoeuvre personnelle. Après, que l’UMP préfère avoir un maire PS plutôt que centriste ne manque pas de sel, mais on a vu plus cocasse ailleurs. Comme l’auteur de l’article l’indique, de nombreux duels fratricides, de gauche ou de droite, ont permis de faire passer des listes de mouvements opposés.

            La position du MoDem est tout de même plus logique, puisque sa position centrale lui permet d’envisager des accords avec la droite ou la gauche modérée. En revanche, aucun accord avec les partis extrêmes n’a, à ma connaissance, été approuvé par le MoDem. Que vous approuviez les alliances UMP-PS en condamnant les accords MoDem-gauche ne manque donc pas de sel.

            Enfin, il semblerait (j’utilise ici le conditionnel) que le maintient de listes MoDem en triangulaire soient le plus souvent le résultat de refus d’accords de la part du partenaire souhaité. Mais, je vous le concède, il n’est pas exclu que cela ait aussi pu se faire pour faire barrage à un candidat, de droite ou de gauche.


          • LE CHAT LE CHAT 18 mars 2008 11:20

            @VOLTAIRE

             

             C’est trop drôle , Bayrou victime d’un front républicain comme on faisait chaque fois au FN ? MDR !

             


          • Hermes esperantulo 18 mars 2008 12:18

            Le modem pouvait dans certains cas faire aliance avec l’extrme gauche ou le PC si ses derniers avait auparavant fusionner avec le PS, c’est une alliance indirecte mais elle existe. Pour PAU ce que personne n’a remarquer c’est que les electeurs de droites ont été utilisés comme de la chair à canon pour demolir BAYROU. Par contre il est vrai que le message de BAYROU ou de ses lieutenants n’a pas été très clair, mais bon on a quand même des reussites le multiparachute cavada est tombé au combat


          • C.C. C.C. 18 mars 2008 14:27

            "Que vous approuviez les alliances UMP-PS en condamnant les accords MoDem-gauche ne manque donc pas de sel."

            Je ne vois absolument pas ou vous voyez que j’approuve ou réprouve de telles alliances. Je constate juste qu’elles existent et que, compte-tenu de la bonne vieille cuisine "IVème république" que nous a servi Bayrou vous êtes bien mal placé pour faire des critiques. D’autre part, si le Modem avait passé des alliances au niveau national sur un projet politique clair, soit avec la gauche soit avec la droite, nous n’aurions probablement pas assisté au désolant spectacle qui nous a été infligé dans certaines municipalités. Naturellement, cela aurait supposé que Bayrou laisse un peu de côté son obsession de 2012.

            "Enfin, il semblerait (j’utilise ici le conditionnel) que le maintient de listes MoDem en triangulaire soient le plus souvent le résultat de refus d’accords de la part du partenaire souhaité. Mais, je vous le concède, il n’est pas exclu que cela ait aussi pu se faire pour faire barrage à un candidat, de droite ou de gauche." 

            Treve de langue de bois. En cas de triangulaire, le troisième se maintient toujours pour faire chier les deux premiers. Le reste, c’est du bla bla


          • denis84 18 mars 2008 10:47

            Analyse complete et pertinente

            Quand les français auront compris qu’il y a un fossé immense entre les idées des verts et des communistes , entre les socialistes de gauche et les sociaux démocrates d’ou une "union de la gauche" non viable,et que c’est pareil à droite,car quoi de commun entre Goulard et Hortefeux , alors que les idées de la gauche et de la droite modérée sont extrèmement proches , quand les français auront compris que le rassemblement d’une majorité ne se fait pas "obligatoirement" à droite ou à gauche,mais peut se faire "au centre" ,alors sera venue l’heure du MoDem

            Rien n’est gagné,mais vu les bagarres internes à l’UMPS , vu l’absence de projet crédible du PS,vu l’état dans lequel les "réformes" vont mettre la France,parce que trop brutales et désordonnées,je pense (aussi) que l’on peut rester optimiste sur l’avenir du MoDem.

            Seul problème ,et parce que son discours sur "l’état de la nation" est honnète et réaliste,il ne fait pas "rèver" . Et les Français aiment réver ..........

             


            • ronchonaire 18 mars 2008 10:49

              Imhotep,

              Vos articles virent de plus en plus à la propagande bolchevique : culte de la personnalité du chef, vision tronquée de la réalité, manipulation des chiffres, paranoïa. Bref, tout y est.

              Par ailleurs, votre analyse n’est finalement pas très éloignée de celle des dirigeants UMP, qui persistent à nier l’évidence de la raclée qu’ils se sont prise dimanche et je doute vraiment que vous serviez la cause du MoDem avec de tels procédés.

              Les faits sont pourtant simples : Bayrou a perdu à Pau et le MoDem s’est pris des taules dans pratiquement toutes les villes où il présentait des listes autonomes, notamment à Paris et Marseille. Point final. Le mode de scrutin n’était sans doute pas favorable à une telle démarche m’enfin quand on a deux doigts de finesse politique, on s’adapte au mode de scrutin au lieu de crier au complot.

              Est-ce si difficile que cela d’admettre une défaite et de faire une autocritique ?


              • Le péripate Le péripate 18 mars 2008 19:02

                Ah non, ce que vous décrivez, Ronchonnaire, c’est le stalinisme. Le bolchevisme, c’est les soviets, et ça n’a pas duré, vite, très vite repris en main, comme la reaction thermidorienne a mis fin à la révolution...


              • Imhotep Imhotep 19 mars 2008 02:33

                 Peut-être avait vous un traducteur instantané de texte qui aurait transformé mes mots. Où avez-vous lu que j’ai parlé de victoire ? J’ai parlé de défaite. Lisez un peu et au calme. La victoire, et encore j’ai fait beaucoup de réserve au moins à trois reprises, ne serait qu’ultérieure. Donc votre argumentaire est complètement à côté de la plaque ou vous êtes de mauvaise foi. A vous de choisir.


              • LE CHAT LE CHAT 18 mars 2008 11:11

                pas de Pau , malgré sa tournée des Pau Potes qui lui a rapporté Pau d’zobi , F.B et le modem n’ont plus que la Pau sur les os au fur et à mesure des défections . Traversée du désert avant peut être quelques élus aux régionales 2010 et européennes 2009 , à la proportionelle ça sera moins dur que d’être obligé d’aller mendier des strapontins .....

                 


                • vivelecentre 18 mars 2008 11:11

                  vous avez beau trouver mille excuses aux échecs du modem,


                  • vivelecentre 18 mars 2008 11:26

                    accuser tout les autres d’être responsable de vos échecs, considérer que les triangulaires des autre étaient des manoeuvres déloyale et les votre (triangulaires) justifiés, répéter inlassablement vos théories de complots umps contre Bayrou etc etc, vous n’avancerez que lorsque vous aurez fait votre autocritique et vous aurez remis la stratégie de votre leader sur la table des discutions

                    Vous ne pourrez pas toujours reporté aux autres la responsabilité de vos échecs et il faudra bien en assumer une part si vous voulez progresser

                    de toute façon, des voies s’élèvent à l’intérieur du modem pour réclamer sur ces sujets d’urgence une réunion des instances dirigeantes du modem et de l’udf

                    Au verra bien si le modem n’usurpe pas l’appellation démocrate..

                    Il faudra réfléchir également à la réunification de tout les centres en France, la situation est ridicule et n’a conduit qu’a des règlements de compte, à Blois, à Amiens et autres. Les Français se lassent des enjeu politiciens, des alliances de toute nature et des recomposition politique, du microcosme politicien qui consiste a s’inventer de nouvelle voix politiques , ce qui est important pour eu , ce sont des choses simples, leur soucis quotidien et non les soucis d’un chef poltique en delicatesse avec ses anciens amis

                    Travail/chômage, pouvoir d’achat, éducation sécurité, loisir, voila entre autre ce que les français aimerait entendre de leur politique et non pas la création d’un énième mouvement nouveau mais qui remplace un autre nouveau aussi et qui remplaçait etc etc

                    Cela devra se faire et pas forcement avec le (boulet) Bayrou !

                    A moins qu’après les années 90 et la droite la plus bête du monde , le centre cherche a revendiquer le titre de centre le plus bête du monde...


                  • Voltaire Voltaire 18 mars 2008 13:48

                    Si je ne partage pas la première partie de votre analyse, je suis en revanche beaucoup plus d’accord avec la seconde. Il est assez ridicule de voir un centre qui est susceptible de peser 20-30% des suffrages en France se diviser en plusieurs morceaux. Au delà des querelles de personnes (il suffit de s’en remettre au vote des militants concernés), le principal problème de ces centres, qui a d’ailleurs causé la scission, est de savoir si le centre en France doit s’allier de façon systématique à la droite. Si c’est le cas, une réunion s’avèrera toujours impossible : par définition, le centre ne peut pencher de façon systématique vers un côté. En revanche, s’il y a accord sur une vision d’indépendance, et sur une série de valeurs, un rapprochement est envisageable.

                    Le problème actuel du centre est l’impossibilité d’alliance avec la droite et la gauche, pour des raisons circonstancielles.

                    La vision "centriste" est ainsi profondément différente du projet néoconservateur du président de la république. Il est évident qu’il n’en serait pas ainsi si l’UMP était gérée par les gaullistes traditionnels (voir l’accord Juppé-MoDem à Bordeaux). Cela rend impossible toute alliance avec l’UMP au niveau national, tant que le président sera Mr Sarkozy.

                    De la même façon, il est actuellement impossible pour le centre de passer un accord global avec le PS, celui-ci étant profondément divisé entre "modernistes" ouvert à une alliance au centre, et "conservateurs" favorable à un accord restreint à la gauche traditionnelle.

                    Cet état actuel des deux partis majoritaires explique la position délicate mais nécessaire du MoDem, qui rassemble l’essentiel des sympathisans centristes, d’indépendance. Pour autant, cette situation politique en France ne peut perdurer. Il serait donc sans doute utile de proposer une réunion des différents mouvements centristes (MoDem, PRG, PRV, NC), afin de définir un socle minimum commun, avant d’envisager par la suite des rapprochements d’appareils.

                    Je vous recommande donc de faire circuler un cadre qui pourrait servir de base de discussion. Celui-ci devrait sans doute proposer des élements communs sur

                    - la politique étrangère (et européenne), y compris pour la défense

                    - la politique économique et sociale

                    - la politique éducative (y compris pour la recherche)

                    - la politique environnementale (qui pourrait être liée à la politique économique)

                    - la politique institutionnelle

                    Sur ces bases, et sur un accord d’indépendance politique, il est possible qu’un accord puisse se dessiner à long terme. Bon courage !


                  • C.C. C.C. 18 mars 2008 14:45

                    Au delà des querelles de personnes (il suffit de s’en remettre au vote des militants concernés), le principal problème de ces centres, qui a d’ailleurs causé la scission, est de savoir si le centre en France doit s’allier de façon systématique à la droite.

                     

                    A mon sens, mon cher Voltaire, vous posez mal le problème. La véritable question est de savoir si le centre peut s’allier avec le PC ou la LCR, même de manière indirecte par PS interposé. A partir du moment ou vous repondez a cette question, vous avez la reponse a la vôtre. 

                    A titre personnel, mais cela n’engage que moi, la réponse est naturellement non. Autrement dit, l’existence d’un centre qui pourrait changer d’alliance au gré des scrutins ... est suspendue à la stratégie électorale du PS. Cela ne "manque pas de sel" pour un centre indépendant. 


                  • Voltaire Voltaire 18 mars 2008 15:27

                    @C.C

                    Franchement, la question d’une alliance du centre avec le PS au sein duquel se trouveraient quelques PC ou verts ne me semble pas devoir poser de problèmes métaphysiques particuliers. D’ailleurs, la question se pose autant à ces partis qu’au centre... Vu le poids du PC, et son avenir probable, je ne pense pas que cela entre en ligne de compte.

                    La question de la LCR est légitime, mais je doute que ce parti accepte un accords PS-Centre ! néanmoins, si centre il y a, il ne serait pas inutile de préciser effectivement l’incompatibilité qui existe entre le centre les les partis extrêmes que sont la LCR ou le FN.

                     


                  • Gzorg 18 mars 2008 11:46

                    Bonjour

                    Bon je viens de lire votre article, qui est assez juste sur certains points , mais démontre aussi, indirectement, un certain amateurisme des "ideologues" de ce modem

                    Vous ecrivez :

                    "ceci prouve que Bayrou pouvait gagner dans un combat singulier, mais non quand l’arbitre modifie en cours de route les règles du jeu : un vote sincère. Cela prouve la petitesse de notre président qui s’occupe des bases besognes au lieu de se préoccuper de la France"

                    Oui effectivement bienvenue dans la politique !

                    Vous pensez vraiment que la vision du combat politique se limite a une bagarre de bisounours ?

                    De regle il n’y en a qu’une : le vote des electeurs, si ceci decident de voter pour un opposant afin d’en défaire un deuxieme, il n’y a là rien d’anormal, c’est leur choix politique personne ne leur a mis un flingue sur la tempe et même si je ne suis pas de droite, apres tout je peux tres bien comprendre que des electeurs UMP participent a un tir de barrage si ils estiment que cela est necessaire au soutien de leur chef...

                    Je vous rappelle également que Bayrou a lui aussi proffité des mêmes manoeuvres à l’élection présidentielle...ce qui m’ammene au point suivant.

                    Beaucoup de ceux qui soutiennent le modem semble oublier un peu vite que si Bayrou a fait un si bon score à la presidentielle, c’est aussi que pour beaucoup d’electeurs de gauche (dont je fais partis) ont voté pour Bayrou parce qu’il etait celui qui avait le plus de chance de battre Sarkozy au second tour de l’election de 2007.

                    Et là curieusement les soutiens du modem sont beaucoup plus silencieux, parceque les votes qui lui ont permis d’atteindre les 18% etaient aussi des votes de calcul politique ...un peu comme à Pau en faite...juste des votes de calculs.

                    Aujourd’hui Bayrou ne me servira qu’a une seule condition, si il a une chance de faire battre la droite , dans le cas contraire je n’irai certainement pas voter pour quelqu’un qui a defendu des positions libérales tout le long de sa carriere politique

                    Oui c’est chiant les vieux comme moi, ça se souviens du Bayrou d’avant !

                     


                    • Imhotep Imhotep 19 mars 2008 02:15

                       Ce n’est absolument pas la même chose un électeur qui individuellement choisi de voter pour quelqu’un d’"un bord différent du sien, et des militants qui sur ordre contre leurs convictions votent pour un autre afin de faire battre un troisième. L’un est de sa responsabilité et de sa liberté de vote, l’autre ce n’est plus de la démocratie mais de la carambouille électorale. Il n’y a là aucunement une vision bisounours de la vie politique.


                    • Nemo 19 mars 2008 12:35

                      "Sur ordre", "Contre leurs convictions", mais que diable faites-vous de l’isoloir ????

                      Allez, courage, et dans peu de temps, vous trouverez votre place chez les scientologues...


                    • Bulgroz 18 mars 2008 12:04

                       Ce 16 mars 2008, François Bayrou a raté la mairie de Pau de 343 voix sur 36 874 votants, soit moins de 1%.

                      Qu’allait-il faire dans cette galère ?

                      C’est un peu ce qu’on aurait envie de dire à propos de l’aventure électorale paloise de François Bayrou, président du MoDem et ancien candidat à l’élection présidentielle qui a rassemblé plus de sept millions d’électeurs.

                      Aucune raison réelle d’aller se mouiller

                      François Bayrou avait en effet tout à y perdre, de se présenter aux municipales de Pau :

                      1. Il se mettait un boulet personnel au moment où sa présence nationale était indispensable pour arbitrer les nombreux conflits entre les différentes tendances antagonistes du MoDem, notamment à Lyon, à Strasbourg, à Nancy, à Marseille, en Seine-et-Marne...

                      2. Il risquait sa crédibilité personnelle en se mettant en jeu dans un scrutin très local qui n’avait rien à voir avec ses ambitions nationales.

                      3. Il risquait également une forte perte de crédibilité au regard de ses principes contre le cumul des mandats. Même si, dans le cas d’une élection à la mairie de Pau, il démissionnait de son siège de député (ce qui aurait été loin d’être sûr et ce qui aurait été, à mon sens, une erreur, erreur commise par Ségolène Royal en 2007, car la vie politique se concentre malgré tout à l’Assemblée Nationale, notamment dans les prises de positions des parlementaires), il serait resté, de toutes façons, président national d’un (grand) parti.

                      4. Plus généralement, la focalisation des résultats sur Pau, ville moyenne et pas centre du monde, a pollué considérablement les résultats, parfois décevants, parfois encourageants, du MoDem au niveau national. Et a sûrement marqué une empreinte plus droitiste du MoDem qu’il ne l’aurait voulu (François Bayrou soutenu par Alain Juppé, la bête noire de la gauche en 1995, et affrontant la « coalition socialo-communiste »).

                      Motivé par un courage aveugle

                      Dans les motivations, on peut en citer quelques unes probables :

                      1. Le rêve de devenir un jour maire de Pau. François Bayrou est longtemps resté conseiller municipal d’opposition face au maire socialiste historique Alain Labarrère disparu le 16 mai 2006 (le Clemenceau de Pau, si on en juge par le changement de nom d’une place paloise le 15 novembre 2007).

                      2. La volonté sincère de gérer au mieux Pau, pour en faire un laboratoire municipal du MoDem, et montrer qu’il est possible d’administrer une collectivité locale avec une large ouverture politique. Il avait pourtant déjà géré le Conseil général des Pyrénées-Atlantiques dans le passé.

                      3. Le courage quasi-téméraire et sûrement entêté d’un homme qui a voulu montrer l’exemple à ses troupes en allant au turbin comme elles.

                      4. Le désir de victimisation afin de démontrer, en cas d’échec, la « stérilité » de nos institutions qui empêchent l’éclosion d’une nouvelle force politique centrale.

                      5. Le souhait de convaincre l’ensemble des Français qu’il est très attaché à sa région, à sa province, contrairement à ses deux principaux concurrents de 2007 (et peut-être de 2012) : Nicolas Sarkozy venant de Neuilly-sur-Seine et Ségolène Royal dont la fonction de présidente du Conseil régional du Poitou-Charentes cache mal le parisianisme des beaux quartiers.

                      Une affaire suivie de près à l’Élysée

                      Le combat palois avait évidemment plusieurs ressorts de politique national. Déjà par la personnalité même de François Bayrou, et ensuite par la volonté du Président de la République Nicolas Sarkozy d’en profiter pour en découdre avec lui.

                      Le Monde daté du 18 mars 2008 revient plus précisément sur les conditions de la bataille présidentielle.

                      Selon lui, Nicolas Sarkozy aurait décidé de ‘faire la peau’ à François Bayrou l’automne 2007, en présence d’Alain Marleix, le spécialiste électoral de l’UMP et membre du gouvernement (aux Anciens Combattants), en décidant d’investir le maire sortant PS (fabiusien) Yves Urieta qui n’avait pas été investi par le PS.

                      Une stratégie qui avait déjà été gagnante en mars 1971 lorsque l’UDR avait provoqué une triangulaire pour faire battre le centriste Louis Sallenave et installer pour plus de 35 ans le socialiste Alain Labarrère.

                      Le journal évoque ainsi de nombreuses actions sur le terrain visant à discréditer François Bayrou, attaquant par tracts anonymes les colistiers du leader du MoDem et glorifiant la gestion d’Yves Urieta.

                      Le but présidentiel était évidemment d’écraser au maximum François Bayrou, seul présidentiable capable de le battre sur le terrain national.

                      La venue de Nicolas Sarkozy à Pau, qui a été déjà longuement commentée, a montré l’intérêt présidentiel de cette élection.

                      Entre les deux tours, Nicolas Sarkozy a été très agacé par les offres d’alliance avec le MoDem de Patrick Devedjian et de Jean-Pierre Raffarin car il préférait largement l’échec de quelques maires sortants UMP (comme à Quimper, Saint-Étienne, Metz...) : « À ses yeux, la défaite de M. Bayrou valait bien le sacrifice de quelques villes ».

                      Selon toujours le quotidien qui en aurait eu la confirmation, le secrétaire départemental de l’UMP, Jean Goujy, aurait encouragé ses militants à faire voter pour la candidate socialiste Martine Lignières-Cassou (députée)... un peu comme Charles Pasqua qui faisait allègrement voter pour François Mitterrand le 10 mai 1981 afin d’en finir avec Valéry Giscard d’Estaing et de faire de Jacques Chirac le seul leader de l’opposition.

                      Vers de nouvelles victoires ?

                      Les militants palois du MoDem ont eu évidemment le cœur très amer de cet échec : « On avait un maire incompétent et bête comme ses pieds [Yves Urieta], maintenant, on va avoir l’union de la gauche avec le Parti communiste ! », disent certains.

                      La ville de Pau aurait-elle donc été sacrifiée pour raison nationale ?

                      Faisant ce qu’il pouvait pour réconforter ses troupes, François Bayrou a cependant fini simplement la soirée du 16 mars 2008 par ces quelques mots : « Il y aura d’autres batailles, d’autres combats et, je vous le promets, d’autres victoires. ».

                      ...Un peu à l’instar de ce que disait Ségolène Royal au soir du second tour de l’élection présidentielle de 2007, battue mais prête à de « nouvelles victoires ».

                      Aussi sur le blog.

                      Sylvain Rakotoarison (18 mars 2008)

                      NB :

                      Les résultats de l’élection à Pau sont disponibles à ce lien et les noms des élus accessibles en cliquant sur les listes.

                       

                      Vive le merdem

                      Sylavin Rakitanison (l’un des 3 merdenistes du jour)

                       


                      • Bulgroz 18 mars 2008 12:11

                        Il ne vous aura pas échappé, à l’occasion des municipales 2008 nous avons assisté à une première en politique : en effet pour la première fois dans une élection française une force politique importante, le MoDem, n’a pas répondu aux schémas classiques d’alliances exclusives. Que ce soit dans ses alliances protéiformes - MoDem-PS, MoDem-UMP, MoDem-PS-PC, MoDem-PC, etc... - que dans ses choix d’autonomie justement en rupture au regard des stratégies ordinaires d’alliance avec l’un ou l’autre des deux courants idéologiques du paysage politique, à savoir la gauche ou la droite. Bayrou nous avait déjà fait le coup du « ni-ni » mais là on est plutôt dans le « ni-ni-et-et ». De quoi rendre un positionnement totalement incompréhensible et bien que les enjeux des municipales soient avant tout locaux, au plan national ça donne soit l’impression d’un machin politicien et opportuniste (pléonasme ?), qui cherche seulement à monnayer son petit capital de voix contre un maximum de sièges, soit d’un club de revanchards ayant perdu leur place ailleurs ou n’ayant jamais pu l’obtenir. Voilà en surface l’impression que ça peut donner. Mais au moins cette originalité a eu le mérite de faire apparaître un nouveau genre en politique, ouvert au dialogue à toutes les sensibilités ou refusant d’adhérer à une pensée lobbyiste. Car voilà finalement les deux seuls genres en politique : être démocrate ou faire du lobbying.

                        Commençons par le second genre, le seul finalement que nous ayons connu jusqu’ici : le lobbying. Qu’on ne s’y trompe pas, la gauche et la droite sont des dogmes lobbyistes qu’on pourrait vulgariser ainsi : d’un côté le lobby collectiviste de ceux qui n’ont pas les moyens de faire évoluer seuls leur condition (pas forcément les plus désœuvrés), de l’autre le lobby capitaliste de ceux qui ne souhaitent pas partager le fruit de leur labeur. Bien sûr à des degrés différents et dans un idéal plus ou moins radical. Plus largement il existe de très nombreux lobbys, également présents dans le débat politique : les lobbys religieux, les lobbys syndicalistes, les lobbys indépendantistes, etc... Le principe du lobbying est simple : on attend de son combat partisan une victoire pour mieux servir son idéal et bien entendu ses intérêts individuels ou corporatistes, par exemple « si je vote pour la droite je payerai moins d’impôts ». L’activation d’un militantisme ou d’une sympathie lobbyiste peut se trouver également motivée par la volonté de combattre un lobbying antagoniste et d’en atténuer ainsi les effets : par exemple une frange non négligeable d’électeurs alterne un vote de gauche et de droite selon que la situation leur paraît plus à l’avantage des collectivistes ou des capitalistes, provoquant ainsi les nombreuses alternances gauche-droite au pouvoir. Le lobbying trouve souvent son origine dans la condition sociale mais également dans l’éducation, dans son réseau ou dans l’extrapolation médiatique de certaines problématiques par exemple. En politique le lobbying aboutit généralement à de l’immobilisme ou du réformisme sclérosant : en effet, lorsque les intérêts d’un individu ou d’un groupe d’individu sont menacés, le lobbying s’active soit par la grève, les manifestations, le vote sanction, etc... Du coup le pouvoir est souvent contraint d’abandonner un projet de réforme ou de l’accompagner de mesures d’équilibrage qui annulent souvent le bénéfice général de ladite réforme. Bref on n’avance pas beaucoup avec ce premier genre en politique qui, rappelons-le, est le seul genre que nous avons connu jusqu’ici et qui entretient un conservatisme de petit progrès, les promesses de grandes réformes aboutissant généralement à un pétard mouillé voire à une régression collective. Or le monde connaît une évolution de plus en plus rapide et menaçante pour les équilibres fondamentaux, celui de l’environnement en premier chef. Donc il paraît de plus en plus irresponsable car fatal de s’inscrire dans cette démarche de pensée lobbyiste dans laquelle on s’enlise sans inverser l’évolution négative et massive de la société. On savait le lobbying souvent utopique mais le conservatisme qui en accepte le jeu l’est tout autant.

                        Or il existe un nouveau genre en politique, celui précisément de François Bayrou et du Mouvement Démocrate. Bien que l’illustration n’ait peut-être pas été très claire jusqu’ici... Ce nouveau genre est pourtant simple : il s’agit d’être démocrate. Vous allez me dire : « mais nous sommes tous démocrates ! ». Pas exactement, car pour être réellement démocrate il s’agit de lutter contre tous les lobbys, y compris le lobby de sa propre pensée. Etre démocrate c’est considérer le peuple et son évolution dans son ensemble, dans l’intérêt général, donc en faisant abstraction de ses propres idéaux personnels sur des sujets précis et bien entendu de ses propres intérêts individuels. Plus compliqué déjà. Mais pas en faisant abstraction de ses connaissances et de son expérience, surtout pas, car être démocrate c’est accepter le dialogue et y contribuer du mieux possible, en apportant des arguments objectifs, des éclairages empiriques, des raisonnements logiques. Le démocrate ne se pose pas la question de savoir si une solution est plutôt de gauche ou de droite, plutôt comme ci ou comme ça, il se demande simplement s’il s’agit d’une bonne solution et surtout de la meilleure. Et méfiez-vous des renards à plumes ! Car beaucoup se revendiquent de l’ouverture, de l’humanisme, etc... En réalité, dès que vous abordez un sujet précis qui touche le lobbying persistant de leur propre pensée, ceux-là même qui se disent démocrates ferment rapidement la discussion. A l’aide d’exagérations fantasmagoriques - « on va tous finir comme ci ou comme ça », de références littéraires ou cinématographiques - Bienvenue à Gattaca, 1984, etc..., d’illustres et funestes références historiques comme le nazisme ou les révolutions communistes - principe du point Godwin, ou bien en s’appuyant sur de fausses données scientifiques. Dès lors le ton monte, le dialogue tourne court et le lobbying triomphe. Pas facile d’envisager qu’une mesure démocratique ne soit pas à leur avantage personnel ou à celui de leur corporation. Pourtant il en va de la survie collective et au regard de la gravité des bouleversements actuels, il faudra bien accepter le dialogue et l’ouverture d’esprit, pour le bien de tous et non plus seulement de sa propre personne. Sinon, par la force des choses sur lesquelles nous n’agissons plus, nous y perdrons tous chacun notre tour et au final dans notre ensemble.

                        La démonstration politicienne du MoDem aux municipales aurait certainement méritée une meilleure explication au préalable, voilà qui est fait. Maintenant, à l’heure où 90% des électeurs se portent encore vers un genre lobbyiste, le développement du vote démocrate serait une véritable

                        révolution, une révolution démocrate.

                        vive le merdem

                         

                        Yan35 (l’un des 3 auteurs merdemistes du jour)


                        • bernard29 candidat 007 18 mars 2008 13:06

                          Votre texte est trop politicien et trop basé sur la personnalité de Bayrou.

                          A mon avis, le MODEM présente une caractéristique positive et une autre négative.

                          a) Il faut reconnaître à Bayrou et son Parti un grand succés pour un parti neuf ; c’est d’avoir réussi a présenter un grand nombre de listes aux élections municipales avec quand même des visages nouveaux et en général jeunes. Et ce parti a réussi donc à provoquer l’ engagement et l’envie d’une population nouvelle de sympathisants aux élections ; C’est positif pour le mouvement lui même, d’autant que les listes qui se sont présentées de façon autonome atteignent plus de 10 % en moyenne. 

                          b) Le problème c’est que ce parti nouveau n’a pas permis une dynamique politique nouvelle dans la société, puisque l’abstention n’a jamais été aussi forte aux élections municipales depuis 1959. C’est quand même un problème pour un nouveau parti. Les autres s’en fichent puisqu’ils vivent et jouent de leurs acquis entre eux. Un nouveau parti devrait sans doute plus compter sur des nouveaux électeurs arrachés à leur abstention ou leur apathie civique, que sur une redistribution des habitudes électorales des autres partis qui défendent des positions. lancer un nouveau projet politique en ne comptant que sur les déçus des partis en place, est-ce bien suffisant ?

                          Alors l’avenir du MODEM. Vous laissez dire que les prochaines élections seront plus favorables ( Régionales et européennes). Ce n’est pas sûr du tout et certains élément me font penser le contraire.

                          1) Pour les régionales ; le nouveau scrutin de liste à deux tours oblige si l’on veut participer à la géstion d’ une Région (faire partie d’un exécutif) à faire des alliances. La tendance est la bipolarisation sur deux blocs aussi au niveau régional). Dans le cas contraire liste indépendante, il faut faire au minimum 10% pour être au deuxième tour et avoir quelques élus. Mais pour un parti qui se veut un parti de gouvernement, est-ce suffisant ? Quoi qu’il en soit les élections régionales ne pourront pas permettre au MODEM, une clarification de la stratégie d’alliances. Ce sera le combat entre le "ni ni et le "et..et" , qui a couté si cher aux écologistes (Verts, GE MEI...)

                          2) Pour les européennes, le débat, qui sera dominé par les questions économiques étant donné l’angoisse sociale qui se généralise, laissera peu de place aux petits mouvements nationaux qui ont bati l’essentiel de leur projet politique sur l’idée de faire bouger les lignes dans la politique nationale. L’enjeu ne sera pas là. Il semble d’ailleurs que les députés européens actuels centristes ont déjà délaissé Bayrou et le MODEM. Et le désir de voter pour la liste MODEM aux européennes sachant qu’il ne s’agira que d’entretenir la stature présidentielle de Bayrou, ne sera sans aucun doute pas trés fort. Comme motivation on fait mieux. Et il serait d’ailleurs tout à fait hors de propos.

                          Voilà pourquoi, contrairement à ce que vous dites à la fin de votre article ; "S’il ne se désintègre pas, ce qui est somme toute possible, il va se trouver à l’avenir dans une situation beaucoup plus favorable " l’avenir me semble compliqué pour Bayrou et le MODEM. 

                          Bien évidemment, l’avenir n’est pas écrit, mais il me semble que la stratégie et l’orientation du MODEM " il y a un point intangible et rassembleur la volonté d’exister dans une ligne de conduite claire : sa propre ligne politique en n’étant plus jamais le supplétif ni du PS ni de l’UMP." me semblent un peu faibles ou minces pour bâtir une situation plus favorable à ce mouvement.


                          • bernard29 candidat 007 18 mars 2008 13:14

                            Précisions ; 

                            l’appelation exacte du nouveau scrutin régional est le Scrutin de liste majoritaire (réforme de 2003 appliquée en 2004)


                          • Imhotep Imhotep 19 mars 2008 02:20

                             Vous dites que cette analyse est trop basée sur Bayrou. C’est que vous lisez ce que vous voulez lire. Il n’y a qu’un paragraphe concernant Bayrou, tout le reste concerne un sondage, des résultats et l’état d’opposition interne au sein de l’UMP entre divers courant politique et la multitude de leaders possibles avec des orientations parfois diamétralement opposées (Fabius, DSK) et ces deux partis ont donc des contradictions intimes majeures mais non exposées par les journalistes dans ces élections et qui prouvent que ceux-ci sont au moins autant divisés que le Modem, ce qui n’est donc pas sa seule caractéristique.


                          • Bulgroz 18 mars 2008 13:09

                            Ça ne vous aura pas échappé, à l’occasion des cantonales 2008 nous avons assisté à une troisème en politique : en effet pour la cinquième fois dans une élection française une force politique importante, le Merdem, n’a pas répondu aux schémas classiques d’alliances exclusives. Il risquait également une forte perte de crédibilité au regard de ses principes contre le cumul des mandats. Même si, dans le cas d’une élection à la mairie de Gisors, il démissionnait de son siège de député (ce qui aurait été loin d’être sûr et ce qui aurait été, à mon sens, une erreur, erreur commise par Ségolène Royal en 2007. Dans un discours prononcé au soir des érections ratées et face à des millions de caméras, François Bayrou a annoncé une véritable rupture en prononcant cette phrase désormais mémorable " Si kekkun m’apporte un verre d’eau, çassra pas de refus". Bien sûr à des degrés différents et dans un idéal plus ou moins radical. Il y a ce fait incontournable : un désordre brownien, mais sous ce désordre il y a un point intangible et rassembleur la volonté d’exister dans une ligne de conduite claire : sa propre ligne politique en n’étant plus jamais le supplétif ni du PS ni de l’UMP. Que ce soit dans ses alliances protéiformes - MerDem-PS, MerDem-UMP, MerDem-PS-PC, MerDem-PC, etc...Cela est la connerie vertébrale, les muscles étant une philosophie humaniste dans une économie libérale que l’on veut plus juste et plus inhumaine et dans laquelle la valeur n’est pas l’argent, mais l’homme. Le combat palois avait évidemment plusieurs ressorts de politique national. Déjà par la personnalité même de François Bayrou, et ensuite par la volonté du Président de la République Nicolas Sarkozy (le chacal avide de sang medermiste) d’en profiter pour en découdre avec lui. En fait, le MerDem c’est exactement comme du sang qui circule dans les veines ou de la merde dans les tuyaux (on parle de courant medermiste à l’intérieur du merdem) : il y a du sérum, des globules blancs, des globules rouges et si on regarde de près cela bouge dans tous les sens, qu’on ne s’y trompe pas, la gauche et la droite caviars sont des dogmes lobbyistes qu’on pourrait vulgariser ainsi : d’un côté le lobby collectiviste de ceux qui n’ont pas les moyens de faire évoluer seuls leur condition (pas forcément les plus désœuvrés), de l’autre le lobby ca pitaliste de ceux qui ne souhaitent pas partager le fruit de leur labeur. Bien sûr à des degrés différents et dans un idéal plus ou moins radical, mais le sang lui circule et va bien du cœur gauche par les artères puis les veines au cœur droit.La volonté sincère de gérer au mieux Pau, pour en faire un laboratoire municipal du MerDem, et montrer qu’il est possible d’administrer une collectivité locale avec une large ouverture politique. Il avait pourtant déjà géré le Conseil général des Pyrénées-Atlantiques dans le passé. A ces difficultés intrinsèques et temporaires car le temps et l’énergie vont y mettre de l’ordre que dans ses choix d’autonomie justement en rupture au regard des stratégies ordinaires d’alliance avec l’un ou l’autre des deux courants idéologiques du paysage politique, à savoir la gauche ou la droite.Il y a ce fait incontournable : un désordre brownien, mais sous ce désordre il y a un point intangible et rassembleur la volonté d’exister dans une ligne de conduite claire : sa propre ligne politique en n’étant plus jamais le supplétif ni du PS ni de l’UMP.Faisant ce qu’il pouvait pour réconforter ses troupes, François Bayrou a cependant fini simplement la soirée du 16 mars 2008 par ces quelques mots : « Il y aura d’autres batailles, d’autres combats et, je vous le promets, d’autres victoires. ».Les élections municipales étaient un piège pour le MoDem et une trappe pour son leader Bayrou. Celui-ci, coincé entre à gauche un groupe socialo-communiste et à sa droite un transfuge consanguin PS UMP, prenait un risque, tout à son honneur, et un pari assez fou, mais avec panache. Il a eu le risque et perdu le pari. A-t-il tout perdu et emmené dans sa chute le MoDem, d’autant que Sarnez n’a pas fait bonne figure à Paris ?
                            Bayrou nous avait déjà fait le coup du « ni-ni » mais là on est plutôt dans le « ni-ni-et-et ». De quoi rendre un positionnement totalement incompréhensible et bien que les enjeux des municipales soient avant tout locaux, au plan national ça donne soit l’impression d’un machin politicien et opportuniste (pléonasme ?), qui cherche seulement à monnayer son petit capital de voix contre un maximum de sièges, car la vie politique se concentre malgré tout à l’Assemblée Nationale, notamment dans les prises de positions des parlementaires), il serait resté, de toutes façons, président national d’un (grand) parti, soit d’un club de revanchards ayant perdu leur place ailleurs ou n’ayant jamais pu l’obtenir. Voilà en surface l’impression que ça peut donner. Faisant ce qu’il pouvait pour réconforter ses troupes, François Bayrou a cependant fini simplement la soirée du 16 mars 2008 par ces quelques mots : «  Si kekkun m’apporte un verre d’eau, çassra pas de refus, d’autres combats et, je vous le promets, d’autres victoires. ».Mais au moins cette originalité a eu le mérite de faire apparaître un nouveau genre en politique, ouvert au dialogue à toutes les sensibilités ou refusant d’adhérer à une pensée lobbyiste. Car voilà finalement les deux seuls genres en politique : être démocrate ou faire du lobbying.

                             

                            Les 3 auteurs medermistes du jour


                            • TSS 18 mars 2008 13:28

                              la petite phrase qui a tué F.Bayrou c’est celle qu’il a lui même prononcé

                              "il faut d’abord être roi du Béarn pour être roi de France"

                              les palois ont compris que la mairie ,pour lui,n’etait qu’un marchepied !


                              • bernard29 candidat 007 18 mars 2008 13:36

                                Le MODEM a un rôle à jouer .

                                Le premier projet d’un "mouvement Démocrate" ou d’un mouvement DES DEMOCRATES" serait me semble t’il de conduire un vrai combat et une vraie proposition de réforme des institutions basée sur des principes d’une démocratie citoyenne. Et de s’y tenir. C’est le minimum. De ce point de vue, il sera intéressant de voir la détermination, le positionnement, l’engagement du MODEM lors du débat qui va venir sur la fameuse réforme des institutions ( comité Balladur).

                                Il serait incompréhensible que le MODEM laisse passer cette revision constitutionnelle si trois points qui étaient inscrits dans le Projet présidentiel du MODEM ne sont pas retenus ; (interdiction du cumul des mandats et fonctions, dose significative de proportionnelle, nécessité d’un référendum pour toute revision constitutionnelle).

                                C’est le minimum. On va bien voir si le MODEM sert à quelque chose.


                                • vivelecentre 18 mars 2008 13:44

                                  C’est vrai j’ai bien aimé le "d’autres combats, d’autre victoires", donc c’etait une victoire....

                                  Un peu segolenien comme litote....

                                  Remarquez, je ne sais pas si son entourage lui a enfin dit qu’il n’etait pas qualifié pour le deuxieme tour des presidentielles !!

                                  L’important n’est pas là, il faut positiver et justement , la situation de Pau est fianlement ideale comme ville test pour appliquer la theorie de Bayrou contre la bipolarisation

                                  Il nous demontrera certainement cela au quoitidien de la vie du conseil municipal de Pau composé de trois forces, les socialo communistes vainqueurs, la socialie-modem ( n°2 et 1 de la liste Bayrou) et la socialie-umpiste de l’ancian maire !

                                  Nul doute que cette salade béarnaise sera l’exemple a retenir une application future à l’echelle de notre pays...

                                  Cerise sur le gateau, là Bayrou est la force d’opposition la plus importante, ce qu’il reve d’incarner depuis des mois, voir des années ,au niveau national au detriment (et à la place) du Ps !!

                                  Bayrou aura t’il l’honneteté pour le vote des palois de sieger au conseil ? je crois que la maire socialiste a déjà repondu avec ironnie à cette question , attendant maintenant que Bayrou fasse profiter à la ville de ses lumieres....


                                  • Bulgroz 18 mars 2008 13:52

                                    CONGRÈS DU PARLEMENT - SÉANCE DU 04/02/2008

                                    SCRUTIN PUBLIC SUR le projet de loi constitutionnelle modifiant le titre XV de la Constitution.

                                    Nombre de votants : 893

                                    Nombre de suffrages exprimés : 741

                                    Majorité requise : 445

                                    Pour l’adoption : 560

                                    Contre : 181

                                     

                                    DEPUTES NON INSCRITS (7)

                                    Pour : 3

                                    dont François Bayrou

                                    Contre : 4

                                    dont Jean Lassalle

                                     


                                    • Philippe VIGNEAU 18 mars 2008 13:56

                                      Lassalle est un guignol... je me demande pourquoi Bayrou traine encore ce boulet ...


                                    • Bulgroz 18 mars 2008 14:01

                                      Philipe Vigneau,

                                      C’est mal de s’en prendre à 50% des représentants du Modem au parlement.


                                    • philippedepoitiers 18 mars 2008 14:08

                                      jolie analyse qui montre une fois de plus que le Modem géne & dérange !

                                      eh oui... car comment expliquer tant d’énergie dans le cas contraire ? Si le Modem ne vacille pas sur ses bases demain nous appartient ! car en ces lendemains d’election à droite comme à gauche tout le monde sort les couteuax pour un combats dont l’issue est incertaine.. On se croirait dans la Rome antique celle qui à vue mourir césar sous le talon de son fils brutus... le combat au PS et à l’UMP n’est rien d’autre.. une guerre de trônes.

                                      F Bayrou à certes des vues personnelles, se serait idiot de prétendre le contraire, le fait que cet argument revienne comme une rengaine signifierait elle que les autres ne se présentent que par goût de la compétition sans l’envie de gagner ???


                                      • Nemo 19 mars 2008 12:43

                                        L’énergie à lui taper dessus est directement proportionnelle à la déception qu’il suscite, en raison du décalage entre son discours et ses actes.

                                        Il voulait renouveller la politique, il ressuscite la "combinazione" de la 4ème République, maintenant les listes Modem au second tour, quand elles sont qualifées, pour faire perdre la droite, tout en apportant son soutien à Alain Juppé.

                                        Il promettait d’être un élu qui s’occupe des affaires pour lesquelles il a été élu, et il choisit de se présenter à Pau pour l’utiliser comme un marchepied pour 2012. Mais les habitants de Pau, ce sont des Palois, pas des Paillassons.

                                        Alors qu’il arrête avec son soi-disant "destin" , et qu’il aille s’enterrer dans son trou à ruminer sa défaite.


                                      • chmoll chmoll 18 mars 2008 17:15

                                        l’pauv bayron, pareil qu’en mai 2007 ,star au premier tour et plouf au second

                                         


                                        • Le Vieux Sage 18 mars 2008 17:59

                                          Session de repêchage pour F.Bayrou : Postuler à la direction du PS pour se refaire la cerise ...

                                          LVS.


                                          • Loïc Decrauze Loïc Decrauze 18 mars 2008 18:34

                                            Intéressante analyse de l’auteur et débat nourri. J’avais, moi aussi, misé sur la figure politique singulière de François Bayrou. En avril 2007 je constatais : "La posture de Bayrou exhale un petit quelque chose de plus digne que les déserteurs de la dernière heure, même si, là aussi, l’ambition personnelle explique ses coups de billard à trois bandes." (Dualité à Troie).

                                            Finalement la tambouille municipale tous azimuts aura rendu inaudible cette roide posture. A moins d’un effondrement du système économique mondial qui mette la France, comme nombre d’autres pays, au bord du gouffre, il n’aura pas l’opportunité d’incarner l’homme providentiel.


                                            • vivelecentre 18 mars 2008 21:22

                                              MAIS surtout quels sont ses faits d’armes, son expérience et sa formation pour oser mériter le titre "d’homme providentiel"

                                              A t’il gagné une guerre ?

                                              est ce un grand économiste ?

                                              A t’il démontré des qualités de grand leader ,de grand rassembleur ?( plutôt le contraire..)

                                              Lui le croit,...

                                              nous autre , oublions cette bayroumania bien déplacé devant les vrais problèmes de la France et des français

                                               


                                              • Imhotep Imhotep 19 mars 2008 02:29

                                                 Cela fait plusieurs fois que vous m’attaquez injustement sur le sigle UMPS et( que indirectement vous m’associez au FN. Il a toujours été question de la tactique électorale des leaders de l’UMP et du PS qui s’entendent sur ce point : la bipolarisation des élections car c’est leur intérêt à ces deux partis.

                                                 

                                                Ensuite ce n’est pas le canard enchaîné, mais le Monde. Il suffit de lire le lien et je n’ai pas lu de démenti. Il y a donc bien eu une carambouille venant directement de l’Elysée.

                                                 

                                                Enfin, le Modem a accepté des alliances avec le PS et le PC si la tête de liste était PS, mais a refusé d’accorder l’investiture à des listes ayant pour tête de liste un PC. Ce qui est tout à fait différent. Dans le premier cas il s’agit d’homme, dans le second d’idéologie dominante de la liste. Alors cessez de mal lire et de faire de faux procès. Je n’ai jamais dans aucun de mes articles mis en cause les adhérents ou les sympathisants ou les votants PS. Chacun est libre de son choix. En revanche je me sens tout à fait le droit de remettre en cause la stratégie électoraliste et le positionnement de principe des leaders qui veulent un bipartisme pour se partager le pouvoir et empêcher une troisième voie selon des arguments fumeux et fumistes et surtout antidémocratiques.


                                              • moebius 18 mars 2008 22:42

                                                 c’est de la tambouille centriste, que Bayrou la nomme démocratique c’est son droit

                                                 


                                                • moebius 18 mars 2008 23:04

                                                   à quoi et à qui sert un parti s’il ce dernier se refuse à se prononcer pour des alliances au niveau national ? Ce parti et tout ses militant ne servent que Bayrou à passer le deuxième tour de la prochaine présidentielle afin d’accéder à la fonction de président de la république et ceci passe par une stratégie consistant a éviter tout compromis déclaré et toute alliance avec la droite et la gauche. C’est un pari risqué mais séduisant parce que ce pari a tout simplement et essentiellement la force de séduction que peut exercer tout pari quel qu’il soit sur tout parieur. Ceci pour dire que je ne crois absolument pas aux fariboles humanistes sur le pouvoir de nuisance d’une bipolarisation qui serait a l’origine d’un mal français mais qui servent surtout la stratégie centriste. Le combat politique est un duel et le centre n’ échappe pas a cette règle du duel et à celle du tiers exclu.


                                                • Hervé Torchet 19 mars 2008 00:25

                                                  Article mesuré qui relativise utiliment et amorce une réflexion qui va s’approfondir. Il est évident que le MoDem peut espérer 15 à 20% avec un bon candidat et une bonne stratégie. C’est ce qu’ont démontré ces élections.


                                                  • vivelecentre 19 mars 2008 07:09

                                                    Un bon candidat et une bonne stratégie

                                                    Bayrou, De sArnez, Lapage, Benhammias en sont évidemment des contres exemples !

                                                    (que d’aucun emploierait les termes de "looser" ou has been , voir never has been !!)

                                                    Tant que le modem n’aura pas autre personne à proposer !

                                                    Quand a la stratégie....

                                                    A moins de chercher le titre de meilleur tambouille et cuisine politicienne ou de retour vers la 4eme, l’idéal serait de revenir vers ce qui fait la noblesse de la politique et qui est trop souvent oublié, la proposition, c’est à dire les idées et le programme !!

                                                    C’est quand même ce qui le plus fondamentale et qui peut ,si on est bon et pertinent, susciter l’adhésion des français.

                                                    Les français n’ont pas besoin d’un arbitre qui leur dise qu’intel est un bon maire ou l’autre ne l’est pas, que l’on peut faire telle alliance ou que celle ci n’est pas recommandable. Ils ont pas besoin que l’on leur dise : "il faut travailler avec les hommes et les femmes de bonne volontés ou cela ne sont pas des bons"

                                                    que l’on ne dise pas qu’il faut sortir d’une étiquette ou d’une autre parce qu’ensemble on est meilleurs

                                                     en vertu de quoi ???

                                                    Non,

                                                    Les français sont adultes et suffisamment informés pour le choix des personnes , ils veulent simplement que l’on leur propose clairement des solutions à leur quotidien, un programme clair , des choix politique, une direction annoncée, une position claire sur les problèmes et choix économiques, sur la sûreté , le logement, l’éducation etc.

                                                    Pas choisir intel par rejet de l’autre , par opposition virulente et esprit de revanche , parce qu’il aura flatté l’opinion du jours et surfé sur le rejet d’un pouvoir en place et que le pire , le mettre au pouvoir ne sachant même pas " pourquoi faire"

                                                    Mais choisir intel pour l’application d’engagement, pour la mise en place d’idées nouvelles pour le quotidien des français et l’avenir du pays

                                                     Encore une fois , retour vers une politique de proposition plutôt qu’une politique de la demande

                                                    C’est certes plus difficile plus courageux, il faut avoir des idées des convictions fortes et les défendre , proposer sur le fond et expliquer

                                                     


                                                    • Nemo 19 mars 2008 15:50

                                                      Ce n’est pas grave.

                                                      Comme je le disais un peu plus haut, la seule défaite que Pyrrhus a connu a été définitive. Pas manque de culture, Imhotep a réussi le tour de force de dire - enfin - la vérité.

                                                      Quand Bayrou se ramassera en 2012, on va bien rigoler...


                                                      • hihanhihanhihan hihanhihanhihan 21 mars 2008 22:43

                                                        Ouais ouais Nemo,

                                                        - Voilà trois jours que je cherche un sens ou une astuce ou un bon mot dans le titre de l’article mais je ne vois pas !

                                                        - Détaite à la Pyrrhus....................

                                                        - Il est nul cet imothep. Il me fait penser à la Caverne. Je me demande si c’est pas le même....................

                                                        -hihanhihanhihan


                                                      • vivelecentre 23 mars 2008 08:25

                                                        Bayrou en rajoute encore et encore et maintenant tente tout les recours possibles contre ces élections perdantes pour lui !

                                                        quel mauvais joueur !

                                                        il prétend entre autre qu’un journal gratuit ( les coulisses de Pau ) qui a pris position pour un de ses adversaires devrait être comptabilisé dans les compte de campagne de ce dernier !

                                                        ou est la liberté d’opinion de la presse ?

                                                        heureusement qu’il y a ce type de publication libre pour dennoncer certaines turpitudes !

                                                        Heureusement qu’il existe aussi en France une presse d’opinion

                                                        doit on par exemple ajouter les coûts de Marianne dans les compte de Bayrou

                                                        A t’il raisonné en "équité" lorsque lui profite d’une audience nationale alors que ses concurrents n’ont pas accès au même média comme lui ?

                                                        Mauvais joueur,

                                                        et au Modem, on trouve qu’il en fait vraiment trop !!!! 

                                                         

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