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Commentaire de ZEN

sur Un autre regard sur la colonisation


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ZEN ZEN 21 mars 2008 14:32

Remettre les choses en perspective :

"Depuis l’origine de la colonisation, les économistes se disputent sur le point de savoir si l’aventure est « rentable ». Et de nombreux théoriciens libéraux en ont, sur ce point, contesté le bien-fondé. « Le revenu que le gouvernement tire des colonies est une ressource nulle pour l’Etat [...] si l’on compte ce qu’il en coûte chaque année pour la défense et l’administration des colonies, même pendant la paix », estimait Turgot, l’économiste de Louis XVI en 1776. Aujourd’hui, les travaux de l’excellent historien Jacques Marseille semblent abonder dans ce sens : la France métropolitaine aurait plus investi dans les colonies qu’elle n’en a retiré de revenus. Voilà qui va à l’encontre des idées reçues. Mais cette approche demeure parcellaire. Le calcul de rentabilité financière ne prend pas en compte l’aspect social et humain de la colonisation. Les colons étaient souvent des relégués (après 1851 par Napoléon III), des réfugiés (Alsaciens ou Lorrains après 1871), des indésirables qui avaient tout perdu et s’en allaient refaire leur vie. Comment comptabiliser ce que la colonisation leur a apporté ?

Quant aux colonisés, c’est avec Nehru qu’on évalue les avantages que la colonisation leur a apportés : « Un des traits les plus remarquables de cette domination est que les plus grands maux qu’elle a infligés présentent extérieurement l’apparence de bienfaits du Ciel : ils étaient nécessaires et nous avons une grande gratitude envers l’Angleterre de nous les avoir apportés. Mais nous ne devons pas oublier que leur premier objet fut le renforcement de l’impérialisme britannique sur notre sol en permettant le resserrement de l’étreinte administrative et la conquête de nouveaux marchés pour les produits de l’industrie anglaise. »

Ce jugement vaut aussi bien pour l’Indochine ou l’Afrique du Nord... En Algérie, Ferhat Abbas dressait le bilan de façon plus sarcastique : « Que m’importe qu’on mette de l’électricité dans la maison si cette maison n’est pas à moi. » L’ambiguïté de l’oeuvre coloniale est là : les colonisés ont sans doute un peu profité, surtout après l’indépendance, des infrastructures léguées par les colonisateurs. Mais ces réalisations ne leur étaient pas destinées...." (extrait du site ci-dessus)


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