"Le corps appartient à son occupant. Point barre" sauf celui de l’enfant à naître soit dit en passant.
Mais justement une des questions cruciales ici n’est elle pas celle des conséquences d’une telle prise de position (en partie contredite par l’existence même de la société). Sans tomber dans une casuistique maladroite, qui est l’occupant ? Le malade en coma profond ou aveuglé par la douleur ? La personne de confiance ? Comment s’exprime sa volonté ?
Et au delà de ces questions pratiques, est ce qu’il ne faudrait pas alors repenser totalement la société, en oubliant tout modèle de sauvegarde de l’individu, qui en effet permet de dire ce qui est bon ou pas pour l’individu dans le but de la protection de tous, mais juste une sorte de cadre à sa liberté et à sa "volonté de puissance" (on est déjà dedans avec le capitalisme).
Le parallèle avec l’avortement fait plus haut est troublant : dans un cas tuer un être qui devrait vivre (du point de vue biologique le foetus est un être indépendant) et qui n’a rien demandé à personne et qui n’a aucune conscience ni liberté effective, au nom la plupart du temps de la protection de la mère me semble-t-il, et dans l’autre, tuer, voire laisser mourir un être libre au nom cette fois de sa liberté et volonté propre.
Le raccourci n’est il pas un peu rapide ? (Au risque on le voit de donner libre cours aux pourfendeurs de la "culture de la mort")
En tout cas j’ai l’impression que nos sociétés en manque de repères (ou peut-être tout simplement en changement) ne savent bien pas ou elles vont, ou ne le disent pas clairement.