Pour quelle raison je garde mon anonymat d’après-vous ? Justement pour respecter à la fois mon devoir de réserve et conserver ma liberté d’expression.
Nous avons la chance, en France, d’être dans un Etat qui respecte ce principe fondamental de la liberté d’expression, mais de plus en plus de personnes ont semble-t-il oublié une vérité fondamentale : une liberté a toujours des limites. Et la première d’entre elle est lorsque l’exercice de cette liberté nuit à autrui.
Ainsi, pour prendre un exemple prosaïque, mais trop souvent oublié, la liberté d’écouter de la musique quand bon nous semble est limitée par le respect dû repos de ses voisins. Et l’on peut multiplier les exemples.
De même, la liberté d’expression des fonctionnaires est limitée par le devoir de réserve dû à leurs fonctions. Et plus celles-ci sont importantes, plus le devoir de reserve doit s’appliquer avec rigueur.
Et il faut rappeler ici ce qu’est un sous-préfet. Un sous-préfet, c’est le représentant du Gouvernement dans son arrondissement. DU GOUVERNEMENT. De même, le Préfet est le représentant du Gouvernement dans son département et le Préfet de Région dans sa Région.
Cela veut dire que lorsqu’il parle dans l’exercice de ses fonctions, sa parole a LA MEME AUTORITE QUE CELLE DU GOUVERNEMENT. Et en dehors de l’exercice de ses fonctions, il se doit de ne rien dire qui puisse mettre le Gouvernement en porte-à-faux.
En l’occurrence, la publication de ces propos contredit ces règles de prudence. Que la sanction tombe, quelque soit la justesse de son analyse, est parfaitement justifié et mérité. Quant à l’exercice des droits politiques, les membres du corps préfectoral sont soumis à de nombreuses restrictions tant qu’ils sont en fonction, compte-tenu de l’étendue de leurs prérogatives (sur les élections, sur le contrôle de légalité des collectivités locales, etc.).