Je reconnais la sagesse de vos propos, mais vos propositions ne tiennent la route qu’avec des gens sains d’esprit. Vous pouvez remarquer que j’ai répondu, par exemple à funram, sans l’agresser, tout simplement parce qu’il ne m’a pas pris de haut, parce qu’il n’y avait aucune insinuation ou agression dans son commentaire, et parce que sa proposition/question était correcte et constructive.
C’est justement en cela que se trouve l’intérêt d’AgoraVox. Pas quand quelques m’as-tu-vu ? veulent se donner une importance qu’ils n’ont pas. Il y a énormément d’articles sur AgoraVox et, quand l’un d’eux ne me plaît pas, je vais voir ailleurs. Même chose quand un auteur m’agace. Je suis très rarement intervenu par des commentaires pour ou contre. Je m’estime assez évolué pour savoir ce qui est à prendre et à laisser. Chacun peut trouver son compte sur AgoraVox.
Je reconnais que c’est du gâchis de temps et de forces, quoique, à mon avis, il n’y a pas lieu de laisser souiller une idée. Pour ma part, je me suis efforcé, autant que possible, quand j’en avais le temps, de considérer ça comme une opportunité pour apporter des informations complémentaires et des références vérifiables, ce qui était totalement absent de l’autre côté. La pression du travail m’a souvent contraint, c’est vrai, à être expéditif. Je ne demande à personne de me croire, mais je donne à chacun la possibilité de découvrir des choses très souvent ignorées du grand public et même de pas mal d’espérantistes.
Il y a eu des critiques que je n’ai pas relevées contre le choix de mes titres. Les gens qui m’attaquent à ce sujet ignorent ou font semblant d’ignorer le blocage psychologique qui existe autour du mot "espéranto". "Cachez ce sein, etc." ! Souvenons-nous de ce qu’avait exprimé le professeur Robert Phillipson, l’auteur de "Linguistic Imperialism" et de "English-Only Europe ?" : "Le cynisme à propos de l’espéranto a fait partie de notre éducation".
Lorsque René Centassi et moi avons fait la proposition de la première mouture de "L’homme qui a défié Babel" à des éditeurs, nous avons très vite remarqué qu’il suffisait que le mot "espéranto" paraisse dans le titre pour que l’ouvrage soit rejeté d’emblée. C’est moi qui ai proposé ce titre. J’ai souvent remarqué le même rejet lorsque j’ai proposé des articles à des journaux. Il fallait donc trouver un moyen pour démolir le mur de l’ignorance que certains dressent autour de l’espéranto. J’ai fini par le trouver de façon plutôt fortuite et pas triste.
En effet, le plus grand succès médiatique que j’ai eu à propos de l’espéranto, sur France Inter, en 1988, est dû au fait que je n’ai pas parlé d’emblée de l’espéranto dans une lettre à Brigitte Vincent. En allumant la radio, j’étais tombé par hasard sur son émission qui, ce jour-là, traitait de lingerie féminine. Et comme la lingerie féminine est étudiée précisément pour éveiller le désir d’étudier la question de plus près
je me suis dit, tiens ! pourquoi ne pas appliquer ce principe pour l’espéranto ? Donc, dans ma lettre, j’ai fait allusions aux "dessous de l’espéranto", et ça a éveillé le désir de la chère Brigitte d’en savoir plus. Donc il n’y a pas lieu de s’étonner si, un jour, je proposerai un article sous le titre "Les dessous d’une langue sans frontière", voire "Les dessous excitants d’une langue sans frontière" 
Amicalement.