Aller de l’avant.
Voilà un texte bien écrit, d’un pessimisme paradoxalement plein d’espoir dans le sens où il incite à réagir à ce qui nous entraîne vers l’abîme. Le prophète guette sur les murailles de la ville et notre salut ne tient qu’à sa vigilance. Ce prophète nous dit que nous sommes encerclés par toutes sortes d’ennemis et qu’il y a lieu de nous inquiéter plus que jamais. Les optimistes nous diront que ce prophète s’appelle Jonas et que les habitants de Ninive vont se rédimer, confesser leurs fautes. Les pessimistes nous diront que c’est foutu car ils ne sont pas des gens dont la foi soulève les montagnes. Je suis du parti de René Dumont : l’utopie ou la mort. On peut faire un constat à n’importe quel moment de l’histoire des hommes, il n’y a jamais de quoi se réjouir si l’on se focalise sur l’ombre plutôt que sur la lumière. Le moins que l’on puisse dire est que ce prophète n’essaie pas de nous éblouir de la lumière pour nous cacher l’ombre qu’il décrit si bien. Nous voilà donc tous invités à briller dans notre petit coin et la somme de nos petits éclats fera une grande lumière si nous prenons le problème avec la candeur et la ruse qui convient. Ecoutons les vrais prophètes, ils ont une telle charge sur les épaules qu’on ne voudrait pas les voir se désespérer ou s’endormir ; ce serait la fin des temps. La conjoncture est inquiétante ; je vais donc aller faire un pas, juste un petit pas pour qu’elle le soit moins, à la lumière de ce texte qui dit l’ombre. Merci à son auteur : Bernard Dugué, pour la hauteur de la réflexion et le soin à son écriture.
A.C