Les interdictions que vous mentionnez (escalavage...) concernent précisément non le rapport à soi et à l’image de soi, mais de soi aux autres. Elles mettent en jeu les rapports sociaux et non la question de la dignité personnelle ; ce qui n’est pas le cas du choix de madame Sébire. De même que le droit à l’avortement, celui de l’euthanasie ou mort sans souffrance, y compris psychique au regard du sentiment de dignité personnelle, ce que ne peuvent revendiquer les relations esclavagistes, ne concerne que la personne dans son rapport à elle-même. Ce qui à mon, sens doit, toitalement échapper à l’interdit social : je rappelle que le suicide n’est pas un délit !
Une conception libérale du droit doit exclure des interdits tout ce qui ne nuit pas aux autres en s’interdisant d’imposer une éthique particulière de la relation à soi.
Quant à l’esclavage "consenti" dans l’ordre strictement privé (non lié à une contrainte externe ou à une relation de travail forcée), rien ne me semble pouvoir l’interdire socialement (et beaucoup de femmes pourraient, du reste, être considérées comme des esclaves consentantes de leur conjoint ou de leur famille)...La question du nain, comme celle de la prostitution régulée par le droit du travail, admise dans beaucoup de pays, reste donc à mon sens ouverte dès lors que le nain en question en faisait un métier qui, selon lui, ne remettait pas en cause pour lui-même sa dignité et ses droits de travailleurs.
On est libéral ou on ne l’est pas, mais rester entre les deux au nom d’une vision toujours contestable de la dignité personnelle, c’est ouvrir le droit à l’arbitraire d’une morale particulière qui prétendrait s’imposer à tous !