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Commentaire de DACH

sur Nous avons tué Massoud


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DACH 2 avril 2008 20:40

J’ajouterai que Massoud était de la race des guetteurs, de ceux qui voient venir les orages. En juillet 2001, il n’a pas été écouté en France. Aveugleument des démocraties. Et lâcheté aussi dominée par des intérêts. Je sui stenu de ne pas vous enn dire plus sur toutes les tractations, mais notre Quai d’Orsay aura été en la matière d’un non professionnnalisme notoire. C’est du passé. Merci à l’auteur de cet article pour C de P et JF Deniau. Bien cordialement Namasté

 

Je vous livre un texte témoignage sur A Massoud, en souvenir également de C de P et de JF Deniau qui en avait parlé si justement..

Voilà un témoignage qui vaut tous les meilleurs romans du monde. Au-delà d’une histoire d’amour qui a réunit et puis grandi 2 êtres dans des conditions de plus de 20 années de guerres effroyables, on découvre le portrait rare d’un homme vraiment exceptionnel.. Il l’est encore plus que ne nous le laissaient entrevoir les témoignages de Christophe de Ponfilly, Jean François Deniau ou Nicole Fontaine. Ce que nous savions de Massoud montrait en quelque sorte son portrait extérieur. C’était celui d’un chef politique au charisme apaisant et séducteur, dévoué corps et âme à une vision généreuse de l’avenir de l’Afghanistan. C’était sa seule seule patrie, qu’il plaçait bien au-dessus des rivalités ethniques. Ce que nous révèle avec une grande simplicité Sediqa Massoud dessine un portrait intérieur, né de ces vibrations invisibles et quotidiennes du coeur et de l’esprit qui font parfois d’un être humain un être d’une intense humanité universelle de tous les instants.

Cet homme, au sourire de miel , voulait, jusqu’à l’invasion des soviétiques, être architecte. Il ne recherhait en rien le pouvoir politque et la puissance qu’il procure parfois. L’invasion soviétique a imposé à cet homme de commencer par défendre les siens, puis de se transcender pour une cause juste, qui s’est portée de villages en villages, comme le vent. Il deviendra l’architecte de la résistance afghane, puis celui de son identité.

Quel chef sait au-delà de toutes les urgences d’une situation de guerre manifesterr une compassion de tous les instants pour ceux qui autour de lui souffrent ? Quel chef faut-il être pour garder son calme dans les situations les plus désespérées puis savoir redonner confiance et espoir !Tel était aussi Massoud, qui a fait face, souvent seul, à ces guerres que d’autres avaient imposées à son pays, pour des motifs que l’histoire jugera un jour comme ridicules et dérisoires.

Sediqa a vécu, en raison de toutes ses épreuves, dès le premier jour de son mariage, « une vie d’épouse dominée par l’attente ». Mais une attente studieuse, occupée à aider son entourage, le plus souvent des réfugiés, de l’aube à la nuit, et à élever ses enfants tout en s’efforçant de rester en vie.

Toute femme à qui des évènements ont arraché le compagnon qui vous a apporté ce bohneur rare mêlé d’admiration partagée sait ce que Sediqa est appelée à ressentir jusqu’à la fin de sa vie dans le secret de son coeur. Le courage tranquille de Massoud s’est fondu en elle, plus fort que le chagrin qui ,ne s’efface pas.

 

Imaginez aussi ce peut ressentir une épouse qui accepte de dire que son mari ne lui appartient pas, alors que tout l’amour du monde faisait qu’elle lui appartenait au point de pouvoir donner sa vie pour lui, de cet amour qui les avait réunit dans une complicité harmonieuse de tous les instants. Cette phrase du poète allemand Hölderlin : « quand le dieu qui m’habite apparaît sur ton visage… ».N’appelait-il pas sa femme du surnom de Pari, qui signifie Ange.

Si l’on devait ne mettre qu’un qualificatif sur ce qu ‘était cet homme-là, il tiendrait peut-être en un seul mot mais d’un poids invraisemblable : Massoud était un juste parmi les justes. Mais ce qu’il est devenu, il le doit aussi à sa femme qui simplifiait sa vie de mari et de père, qui assumait bien plus qu’une épouse et mère.Elle était la rivière de son âme, celle qui, à Saritcha, «  l’a tant fait rêver ».

 

Sa vie de tous les instants n’est qu’un exemple de de recherche de tolérance, et de compassion, de compromis mutuellment consentis, de vies à préserver,

Que ce soit avec ses enfants et sa femme ou sur le front à diriger ses hommes, Massoud était de cette race d’hommes que l’on a envie de manière irrésistible de porter comme emblème au foncd du coeur pour le reste de son existence. Il savait faire naître cette confiance qui fait déplacer les montagnes.Il savait combattre sans colère et sans haine. Il pardonnait à ses ennemis, et recherchait toujours le compromis qui élève les interlocuteurs en présence. C’est aussi en cela que Ben Laden et ses affidés ont déjà perdu leur guerre contre l’Occident en le faisant assassiner le 9 septembre 2001. Non seulement ils en ont fait la première victime emblématique du 11/9, mais surtout ils ont fait apparaître aux yeux du monde un musulman qui aura grandi l’Islam par ses paroles et par ses actes. Car Massoud disait non à ces talibans intégristes dont qu’il qualifiait en riant mais avec gravité : « il ne leur manque que les cornes ! ».Un immense regret : que les responsables politiques dans leur ensemble n’aientt pas fait l’effort de le reconnaître à temps. Sa lucidité et sa confiance communicative pouvaient nour éviter bien des épreuves à venir.

Pour l’amour de Massoud, Sediqa Massoud, 266 pages, 19,90€. XO Editions.

Massoud l’Afghan de toutes nos patries : un juste parmi les justes.


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