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Commentaire de fabien

sur L'éducation : ce n'est pas le problème d'un ministère mais de la société tout entière


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fabien fabien 3 avril 2008 11:21

Tout à fait juste.

Quand les gens comprendront qu’éduquer c’est apprendre à vivre et à être heureux, on changera peut-être d’avis sur les sommes à investir et les moyens à utiliser.

Malheureusement, notre société est d’abord économique. L’argent est partout, et déforme tout. De plus, et je suis absolument d’accord, nous avons depuis dix ans martelé à la jeunesse ( j’ai 28 ans, je sais de quoi je parle) que tout sera plus dur, plus laid, que la vie perd de sa valeur par rapport aux trente glorieuses.

L’éducation n’est pas l’affaire de spécialistes, mais de la société dans son ensemble. Et je suis ébahi de voir combien les parents se reposent sur un système qu’ils savent en faillite perpétuelle, parce que ça leur évite de remettre en question leurs valeurs et leur mode de vie.

Aujourd’hui commence le cirque des orientations ( 3eme, seconde, terminale ) et il faut lire l’inquiétude, la peur, la violence qui s’installent chez les jeunes et leurs parents.

C’est absolument contraire à toute notion d’éducation mais c’est devenu la norme, le cirque des CIO et autres conseils à la va-vite ont remplacé une maturation qui semble contraire aux exigences de rentabilité et de vitesse de la société à laquelle nous appartenons.

Tristesse. A tous mes élèves je dis de résister, de faire ce qui leur plait vraiment, quoi qu’on leur dise, de ne pas écouter tous les adultes, de commencer à réfléchir par eux même, dès la 3eme !

Parce qu’il est évident qu’on ne peut pas faire confiance à des profs qui conseillent des voies professionnelles à des ados qui ont plus de 12 de moyenne générale et dont les seules mauvaises notes sont en dessin et en musique ! Cela sent la consigne ministérielle à plein nez.

J’ai décidé de me vouer à l’éducation pour différentes raisons et je suis toujours, deux ans après mon immersion dans ce domaine, éffaré par la bêtise qui y circule, les poncifs qu’on agite comme des marionnettes pour justifier une lâcheté plus dure encore que dans le monde professionnel.

Les professeurs, tant qu’ils seront confortés dans leur statut d’inamovible soldat de la république, ne donneront rien de bon. L’éducation nationale est un monstre car nous sommes nous-même, dans nos relations avec nos semblables, des monstres. Avides, cupides, peureux, ternes, démagogiques.

Tant qu’on ne recrutera pas, dans ce domaine, des gens pleins de compassion, de révolte ( saine ), d’humour et prêt à tout pour faire des jeunes qu’on leur confie des gens capables de réfléchir par eux même, les petites réformes ne serviront à rien.

Mais je n’attends pas cela de l’état, et moins encore sous Nabot 1er. L’éducation est un domaine sinistré, et les actifs d’aujourd’hui le paieront demain quand leurs enfants refuseront de s’occuper d’eux.

Moi-même, pourtant éduqué et sensible au problème, je me dis parfois qu’on devrait leur sucrer les retraites pour leur faire comprendre combien dures sont les conséquences de leur insensibilité face à leurs enfants. C’est une pensée idiote, une pensée réflexe que l’on écarte d’un coup de raison, mais le fait qu’elle existe démontre la coupure franche des générations, et l’absurdité totale de la société.

Merci pour le papier ; enfin un texte sensé dans ce monde voxien de platitude et d’arides articles collés à une politique sans âme.

F.


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