Mendosa je vous retournerai l’argument.
En Angleterre, il y a une terrible phobie des cartes d’identité qui selon ses opposants conduiraient à une réduction supplémentaire des libertés civiles. Dans ce cas, les ressortissants anglais ne pensent pas que leur gouvernement soit capable de ne pas se laisser tenter par une dérive "big brother" , par contre ils n’ont aucun problème avec le fichage ethnique. En France c’est l’inverse, personne ne songerait à remettre en question la carte d’identité, par contre le fichage ethnique, et l’expression est tendancieuse, il faudrait plutôt dire le recueil de données ethniques est vécu comme un risque potentiel pour les libertés civiles. C’est un peu ce que j’essayais de suggérer, qu’en soi ces démarches n’ont rien de dangereux, mais elles sont déchiffrées différemment parce qu’elles s’inscrivent plus ou moins bien dans une logique historique.
Personnellement, je n’y verrai pas d’objections si des gardes-fous sont mis en place. Parce qu’il me semble qu’avec ces données, il est aussi possible d’identifier les employeurs qui établissent une discrimination à l’embauche et d’autres inégalités. Ce recueil de données ethniques deviendrait l’instrument de la politique d’égalité des chances qui finalement est vide de sens si elle est privée des moyens de quantifier ses progrès.