Petit argumentaire contre la statistique ethnique
C’est avec soulagement que j’avais pris connaissance en novembre dernier de la décision du conseil constitutionnel d’annuler l’article 63 de la loi sur l’immigration autorisant les statistiques ethniques, « en réaffirmant que l’origine ethnique et la race ne font pas partie des données objectives légitimes pour décrire la société française »*. Certains directeurs de ressources humaines rappellent aujourd’hui à légiférer en faveur de statistiques ethniques, partant de la bonne intention d’un repérage des discriminations dues aux origines dans les entreprises.
Cependant si SOS Racisme a lancé un appel, signé par plus de 106 000 personnes parmi lesquelles Christiane Taubira, George Pau-Langevin, Harlem Désir et Malek Boutih, c’est que derrière cette bonne intention se dessinent différents problèmes !
En effet, cet appel comporte les arguments suivants que je corrobore :
(Le refus) que mon identité soit réduite à des critères d’un autre temps, celui de la France coloniale ou de Vichy. (Le refus de) l’idée que la lutte contre les discriminations et l’effort pour l’intégration supposent la création de catégories ethnoraciales. C’est clair qu’à mon sens il n’y a qu’un pas entre le port virtuel d’une étiquette "noire" ou "blanc" et sa mise sur le manteau....
(Le refus) d’accepter que le regard et l’investigation se posent sur les victimes plutôt que sur les auteurs des discriminations. La nécessaire connaissance de la réalité des discriminations doit passer par d’autres moyens comme par exemple, le testing. Qui n’est pas comparable car reposant sur du volontariat !
(Le souhait) que l’on cherche à diagnostiquer réellement les pratiques discriminantes pour les sanctionner plus sévèrement.
Au Canada, où il existe des statistiques ethniques, le domaine des
recherches ethniques est très actif et se pose par exemple comme
objectifs la compréhension des refus de certaines communautés de
participer à la vie politique, mais, dans une France sécuritaire et à tendance raciste, il ne faut pas rêver selon moi à ce que ces données servent à nous faire nous aimer plus les uns les autres !
(Le refus) qu’une prétendue caution scientifique consolide des stéréotypes racistes qui continuent malheureusement à travailler de l’intérieur la société française. Il me semble que renvoyer continuellement des individus de troisième ou quatrième génération à une origine ne fait que renforcer cette stigmatisation constituant le terreau de la discrimination. Premièrement, parce que ce renvoi comporte une dimension douloureuse liée aux histoires - coloniales, familiales et personnelles - (déboires avec l’administration, vécus de racisme...). Deuxièmement parce que la discrimination provient en partie de l’intégration que les personnes se font de l’image d’elle-même dans la société, justement en tant "qu’immigré" ou "étranger", et qui va les amener à être plus méfiants, préjugeant, voir à faire ressortir l’aspect étranger de leur identité (comme un accent) lors de situations telles qu’un entretien d’embauche... ainsi se met en place un cercle vicieux qui, si on le renforce, aurait comme aboutissement un communautarisme à l’anglo-saxonne puis la mise en place de la discrimination positive. Certes le modèle français d’intégration ne fonctionne pas comme il en a les prétentions, mais il a la qualité de ne pas réduire l’individu à un critère figé de race ou de pays d’origine.
Ce qui me choque par ailleurs est la réduction de l’infinité des métissages existants et possibles à quelques catégories ethniques : ainsi le métis devrait-il choisir quelle est la part de son identité qu’il souhaite revendiquer et celle qu’il choisit d’oublier ?
Ou bien
comme sur les formulaires anglais ou américains, peut-être cocher une
case "autres races", le définissant en quelque sorte comme un résidu !
* Le Monde du 16/11/07.
35 réactions à cet article
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J’aime bien SOS Racisme, ils disent non au fichage ethnique, donc on n’a pas le droit de se servir de la race de quelqu’un pour l’identifier.
Mais ce sont les premiers à porter plainte car une personne ethniquement reconnu, c’est fait refouler en boite ou n’a pas eu un emploi.
En gros, ils disent NON au fait de dire qu’une personne est de couleur, mais ils sont les premiers à s’en servir pour faire parler d’eux. Comme dirait Dutronc, ils savent retourner le pantalon.
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Les statistiques ethniques en soi ne sont ni bonnes ni mauvaises. Tout dépend de l’usage qu’on en fait. En Angleterre, vous êtes libre de donner cette information. Le gouvernement s’en sert pour identifier des retards scolaires pour certaines minorités ethniques, une discrimination à l’embauche etc. et ajuste ses politiques en conséquence, du moins c’est la théorie. Ces statistiques ont du moins le mérite d’identifier clairement le problème et de suivre les tendances. L’absence de statistiques en France fait qu’il est impossible d’introduire une politique d’intégration efficace ou de redresser certaines disparités puisque l’on navigue à vue.
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Tout à fait d’accord avec votre (court) argumentaire et avec (le début de) l’intervention d’Annie ci-dessus, il est certain que de telles statistiques ne sont dans l’absolu ni bonnes ni mauvaises, juste des données statistiques... elles pourraient se révéler utiles dans certains secteurs, je pense notamment à la médecine (on sait par exemple que le risque de développer un glaucome est plus élevé si l’on est d’ascendance africaine...).
Mais il me semble naïf de croire que de telles données ne seraient jamais utilisées à mauvais escient, surtout dans le contexte actuel de xénophobie national savamment entretenu par nos élites. Nous sommes tous citoyens de notre République, nous devons tous être égaux à ses yeux et traités comme tels, sans distinctions autres que "socio-contextuelles" (et non ethno-centriques).
D’ailleurs, à la fin de son commentaire, l’auteur soulève un point qui semble anecdotique mais qui résume bien l’incohérence d’une telle démarche, comment au 21siècle se définir de manière pertinente quand on est issue de tant de métissages différents (1/3 (si je me souviens bien, donc chiffre à considérer avec précaution) de la population française a du sang "étranger" dans les veines) , et quand bien même nos valeurs ne sont pas celles d’une lignée génétique prédéfinie mais des valeurs communes définies par notre appartenance à une république. Usons du dénominateur commun qui est cette appartenance plutôt que de ce qui, en apparence, nous divise les uns par rapport aux autres.
Cris Wilkinson... je ne sais pas si vous êtes sérieux avec ce commentaire... ? ? Un petit rectificatif quant à votre intervention, vous ne pouvez pas vous servir de la "race" de quelqu’un pour le différencier d’un autre pour une raison très simple, chacun des6,625 milliards (estimés) d’humains que portent notre planète appartient à la même race, à savoir homo sapiens sapiens. En ce qui concerne SOS Racisme, je ne comprends pas ce qui cause votre désarroi, leur démarche me semble tout à fait cohérente, dans chacun des deux exemples que vous leur prêtez, le but est de lutter contre la discrimination. D’ailleurs votre exemple est faux, SOS Racisme ne porte pas plainte parce qu’un individu se fait refouler de boite ou se voit refuser un emploi ET qu’il est "ethniquement reconnu" , SOS Racisme porte plainte parce qu’un individu se fait refouler de boite ou se voit refuser un emploi PARCE QU’ il est "ethniquement reconnu" ... comprenez vous la différence entre ces deux phrases ? Je vous explique, si mr untel, d’origine africaine se voit refuser un emploi parce que ses compétences ne correspondent pas au poste à pourvoir, il ne s’agit pas de discrimination... mais si on lui refuse cet emploi à cause de ses origines, sans même considérer ses compétences, il s’agit bien de discrimination. Est-ce clair ?
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chams 3 avril 2008 17:27c’est ca bien sur !
SOS racisme c’est robin des bois c’est bien connu.
comme dans l’affaire Guy Lefèvre par exemple...
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Je ne connais pas les details de cette affaire, une petite recherche sur google ne mene que vers quelques sites ou blogs dont l’appartenance politique évidente décrédibilisent le contenu... que savez-vous personellement de cette affaire puisque vous la mettez en avant ?
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c’est complétement idiot , comment pouvez vous jugez de la discrimination supposée sans introduire de critères spécifiques ?????
C’est justement en introduisant des critères statistiques ethniques que les britanniques ont eu des données valables pour lutter efficacement contre les discriminations !
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Mendosa je vous retournerai l’argument.
En Angleterre, il y a une terrible phobie des cartes d’identité qui selon ses opposants conduiraient à une réduction supplémentaire des libertés civiles. Dans ce cas, les ressortissants anglais ne pensent pas que leur gouvernement soit capable de ne pas se laisser tenter par une dérive "big brother" , par contre ils n’ont aucun problème avec le fichage ethnique. En France c’est l’inverse, personne ne songerait à remettre en question la carte d’identité, par contre le fichage ethnique, et l’expression est tendancieuse, il faudrait plutôt dire le recueil de données ethniques est vécu comme un risque potentiel pour les libertés civiles. C’est un peu ce que j’essayais de suggérer, qu’en soi ces démarches n’ont rien de dangereux, mais elles sont déchiffrées différemment parce qu’elles s’inscrivent plus ou moins bien dans une logique historique.
Personnellement, je n’y verrai pas d’objections si des gardes-fous sont mis en place. Parce qu’il me semble qu’avec ces données, il est aussi possible d’identifier les employeurs qui établissent une discrimination à l’embauche et d’autres inégalités. Ce recueil de données ethniques deviendrait l’instrument de la politique d’égalité des chances qui finalement est vide de sens si elle est privée des moyens de quantifier ses progrès.
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Je le répète je suis, dans le fond, d’accord avec vous... d’ailleurs qu’on mette des caméras à droite ou à gauche ne me gene personellement pas, à partir du moment où elles ne sont orientées que sur la place publique...
De même, ce "fichage ethnique" ne me gênerait à priori pas si j’y voyais un quelconque intérêt et si l’on pouvait être assuré qu’il ne serait jamais utilisé à mauvais escient.. ce que je pense ne pas être le cas. Je ne vois simplement pas dans quelle mesure ces données permettrait la politique d’égalité des chances que vous mentionnez... les outils légaux dont nous disposons pour parvenir à un tel résultat sont déjà amplement suffisants, si nous ne parvenons pas au résultat escompté, le problème vient d’autre part.
Pour l’anecdote, les autorités britanniques ont déjà démontré leur incapacité à traiter des données personnelles de manière responsable...
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ronchonaire 3 avril 2008 18:06"mais, dans une France sécuritaire et à tendance raciste, il ne faut pas rêver selon moi à ce que ces données servent à nous faire nous aimer plus les uns les autres ! "
N’importe quoi ! La France n’a pas plus de "tendance raciste" que les autres pays, que ce soit au sein de sa population ou parmi ses dirigeants. Je ne vois donc pas pourquoi les stats ethniques seraient plus dangereuses en France qu’au Canada ou ailleurs. La France d’aujourd’hui n’est quand même pas l’Afrique du Sud de l’apartheid, il faut arrêter de délirer.
Je crois qu’il y a également une profonde ignorance de la façon dont ces données sont collectées et exploitées. Il se trouve que j’ai travaillé sur des stats de ce genre (pour le Brésil, où la classification ethnique est effectuée lors du recensement.) Même si j’avais été le pire des racistes (ce que je ne suis pas), je ne vois vraiment pas comment j’aurais pu m’en servir pour "fliquer" untel ou untel ; toutes ces données sont bien évidemment anonymes et servent à construire des indicateurs agrégés, jamais individuels. Même si la police avait accès à ces données (ce qui n’est pas le cas), elle ne pourrait absolument rien en faire.
Quant au bien-fondé des stats ethniques elles-mêmes, il va de soi à partir du moment où l’on est prêt à admettre que nous n’avons pas la moindre information sur la réalité des discriminations. Des études réalisées dans d’autres pays ont notamment démontré qu’il n’y avait pas de discrimination raciale à l’embauche mais ont en revanche permis de mettre le doigt sur la source du problème : certains groupes défavorisés ont un accès moindre à l’éducation, donc aux qualifications, donc aux emplois. Mais à CV égal, les probabilités d’embauche sont les mêmes, les salaires identiques et les évolutions de carrière comparables. Conclusion : il n’y a finalement pas tant de racistes que ça et au lieu de faire la chasse à quelques abrutis, il faut mettre le paquet sur l’accès à l’éducation des groupes plus défavorisés pour donner les mêmes chances à tout le monde dès le départ.
Je doute seulement que cette réalité convienne à des lobbies comme SOS racisme ; ils préfèrent entretenir le mythe d’un racisme généralisé et monter les groupes les uns contre les autres en suivant exactement la même logique que les personnes qu’ils prétendent combattre. Après tout, c’est leur fonds de commerce.
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D’un coté vous dîtes que "la France n’a pas plus de "tendance raciste" que les autres pays" et d’un autre vous dîtes que "nous n’avons pas la moindre information sur la réalité des discriminations" [en France] ... il faut choisir.
La France n’est certainement pas l’Afrique du Sud, mais on est loin de la société multiculturelle canadienne (quand on sait qu’un canadien sur cinq n’est pas né au Canada), je vous rappelle les présidentielles de 2002 et la récupération des thèmes d’extrême droite qui ont permis l’élection de notre actuel président... ce n’est tout de même pas anodin.
En ce qui concerne la discimination à l’embauche, il est toujours difficile de la documenter, il va de soi qu’un patron xenophobe trouvera toujours un prétexte pour "justifier" son choix en des termes acceptables. Mais la réalité n’en demeure pas moins que cette discrimination existe, je pourrais citer deux exemples concrets issue de mon histoire personnelle... mais ça n’est pas le propos, sans tomber dans le travers inverse, il ne faut quand même pas minimiser cette réalité.
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ronchonaire 4 avril 2008 09:44Je ne vois pas où est la contradiction dans ce que j’ai écrit ; ne pas avoir d’information sur la réalité des discriminations implique notamment de ne même pas savoir si cette discrimination existe réellement.
Je ne cherche pas à nier qu’il y ait des employeurs qui donnent dans le "délit de sale gueule" (ou le délit de nom exotique), je dis simplement qu’ils sont, à mon avis, largement minoritaires et que le fond du problème n’est pas une question de racisme mais une question d’égalité des chances à la base (notamment dans l’accès à l’éducation.)
A part ça, je suis complètement d’accord avec le commentaire d’Oncle Paul ci-dessous.
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Ne pas pouvoir chiffrer les problémes engendrés par le racisme permet au racisme de se déveloper. J’ai vécu 20 ans a Londres et je suis convaincu que les avantages des statistiques ethniques sont infiniment plus grands que les inconvénients. Pas que je sois d’accord avec la politique "Multi Culturelle", ça ne marche pas non plus, je pense plutôt a un "mix" entre le meilleur de la politique d’intégration et le meilleur de la politique Multi Culturelle à l’anglaise. Je crois aussi a "l’affirmative action", qui, grace á ces statistiques permettent de rectifier en partie les injustices. Pas que ce soit une bonne solution, il ya plein d’inconveniants, c’est simplement la moins mauvaise solution. C’est cette politique qui a permis aux USA de pouvoir présenter un candidat à la présidentiel noir avec un nom musulman. Serait-ce possible en France ? Non, évidemment.
Aujourd’hui, en France, terre des humanistes et grands donneurs de leçon, les minorités ethniques sont invisibles. Alors aux grand maux, les grands moyens... ceux qui se drappent dans leur dignité "droitdel´hommiste", qui caricaturent les solutions proposées et accusent les partisans des statistiques d’être des néopétainistes sont en fait les alliés objectif, parfois involontaires, mais pas toujours, des racistes. Alors, nous avons "importé" des millions de gens pour contruire nos routes et nettoyers nos villes. Ils ne vont pas partir, ils sont Français ! Nous devons leur donner une place dans la société. Alors, soit les Français partagent volontairement, et je ne vois aucun signe que cela se passe, soit on les force à partager avec des lois qui imposent des quotas..... fini de rigoler !
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La réticence de donner des informations sur soi-même est nettement plus prononcée en France. Déjà quand j’annonce à mes amis français que je n’hésiterai pas à préciser ma religion à n’import qui me le demande ils sont presque scandalisés. Mais je ne vois pas pourquoi ce devrait rester secret. Pareil pour mes origines – je n’en ai pas honte – je l’annonce très librement. Je ne vois aucun inconvénient à faire un recensement selon la religion ou l’origine ethnique. Je sais que cela vous scandalise, mais je ne comprends pas. Discrimination ? Mais c’est un autre problème, elle ne vient pas de là. De toute façon l’aspect physique, l’accent trahissent le plus souvent l’étranger. Déjà à la première phrase je remarque la lueur dans l’œil de l’autre, je remarque aussi comme il hésite à en dire quelque chose – vous êtes tellement courtoises vous autres français – moi je demande toute suite quand je remarque que l’autre est étranger. Question de mœurs peut-être. Nous autres nous sommes très directs – un peu barbares peut-être ?
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kookabara... comme cet oiseau dont les cris résonnent comme les pleures d’un bébé et qu’on trouve en Australie... yes mate, no worries ! Aussies are cool ! we like you guys.. certainly easy to get on around a really cold jugg of castemaine lager... pitty you guys can´t play rugby...
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sujet pour un article pour ceux qui veulent
http://www.libelille.fr/saberan/2008/04/reclass-au-brsi.html
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@ Yayapsy
Les races , du point de vue du biologiste , n’existant pas , statistique ethnique est finalement un euphémisme pour statistiques racistes !
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"Les races n’existent pas". Oui c’est un lieu commun, on préfère "ethnie" le mot grecque est plus correct politiquement que le mot latin. Donc les ethnies existent bel et bien et comment un recensement de ces ethnies serait tout de suite du racisme m’échappe.
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@Yayapsy
Bonjour,
Comme souvent sur le sujet des statistiques dites "ethniques", il semble que vous confondiez lesdites statistiques telles qu’elles sont conçues en Grande Bretagne et celles telles qu’elles sont envisagées en France, notamment par des chercheurs statisticiens tels que Patrick Simon et Vincent Tiberj.
Que le climat politique incite à la vigilance, je le conçois fort bien, tant que cette méfiance légitime à l’égard du gouvernement actuel ne se transforme pas en idéologie, dont l’intérêt en matière de lutte anti-raciste reste d’un intérêt très confidentiel...
Pour résumer, deux erreurs majeures me paraissent vicier votre raisonnement :
- Le "testing", s’il revêt une utilité ponctuelle en vue de démontrer juridiquement l’existence de pratiques discriminatoires en matière de recrutement, ne permet pas de prendre la mesure des discriminations dont peuvent être victimes certaines personnes tout au long de leur carrière.
- Les statistiques dites "ethniques" ne visent nullement à instituer des "catégories raciales" comme le prétend SOS Racisme, mais à intégrer l’apparence physique (couleur de peau) des individus comme donnée statistique à part entière. Et ce afin d’en finir avec cette hypocrisise statistique qui consiste à se dire "aveugle à la couleur" mais qui, in fine, fige les individus dans des catégories ethniques en "classant" ces derniers selon l’origine de leurs parents proches.
Pour de plus amples développements sur cette question, je me permets de vous renvoyer à un article paru sur Agoravox voici quelques temps, ainsi qu’aux nombreuses contributions parus sur le site Mouvements
Cordialement,
JC Moreau
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"Il n’y a pas de races mais quand même le Chinois diffère de l’Européen et le Noir de l’Arabe et ce, culturellement et physiquement, pourquoi nier cette évidence ? "
Qu’est-ce qui différencie physiquement un Argentin, un Arabe et un Berbère ?
Donc pour vous Rex il y a 3 groupes ethniques : les Européens, les Noirs, les Arabes et les Chinois, ces trois groupes se différencieraient culturellement et physiquement donc niveau culture un Suédois et un Italien c’est pareil c’est ça ? Et physiquement idem ? Et le Chinois et le Japonais c’est kif kif aussi, des yeux bridés quoi !
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A Julien Larsen : non, nous ne sommes pas dans une société multiculturelle !! Il y a une culture "officielle", représentée par des lois, des enseignements, des pratiques professionnelles, etc. certes chaque individu peut l’accepter, se l’approprier dans la mesure qu’il souhaite mais il est inévitablement renvoyé à cette culture (par la publicité par exemple à laquelle il est difficile d’échapper) !
La question des statistiques ethniques rejoint bien-sûr le grand débat du multiculturalisme, mentionné dans différents commentaires de cet article. Je suis persuadée pour ma part que ce fonctionnement est efficace pour la première génération de migrants, pour lesquels il est plus simple et moins coûteux sur le plan psychologique de reconstituer une communauté constituée de personnes ayant globalement une culture d’origine en commun. Dès la seconde génération, ce mode de vie devient source de souffrances pour les individus qui peuvent très difficilement combiner entre la culture de leurs parents et celle du pays d’accueil (et encore une fois les frontières hermétiques sont impossibles !! Dans ce cas il faudrait recréer des micros-nations avec ses écoles, ses institutions…dans chaque pays accueillant des migrant !?). De plus, sans vouloir apporter un jugement et faire ma "bonne française réactionnaire" on ne peut pas nier aussi que dans les cultures traditionnelles (pakistanaises, maghrébines, africaines…) les traditions pèsent souvent beaucoup plus sur les individus, notamment les femmes, qui cherchent à s’émanciper au contact du mode de vie occidental. Je précise que je ne fais en aucun cas un appel aux descendants de migrants à renier les cultures d’origine de leurs aïeux, simplement comme le disait très bien Mendosa il doit appartenir à chacun de faire ses choix, et la politique multiculturaliste condamne à mon sens les individus à se définir comme membre d’une culture donnée dont ils doivent accepter mœurs et valeurs.
J’ai rencontré cette souffrance du déchirement entre deux cultures dans ma pratique de psychologue et peut en témoigner sincèrement. Il y a aussi un tas de bons films qui montrent bien cela !! Je recommande notamment Just a Kiss de Ken Loach.
La politique dite d’intégration accorde au contraire, certes en théorie, mais il me semble qu’il faille y tendre, des possibilités multiples aux individus (qui vont de l’"assimilation" au maintien de la culture d’origine en passant par une multiplicité de combinaisons culturelles…)
J’ajouterai qu’étant psychologue, mon point de vue est plutôt celui de l’individu (identification de souffrances) mais que sous l’angle sociologique ou économique, le multiculturalisme est probablement assez défendable.
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Concernant la question des discriminations :
Merci Mendosa pour votre excellente argumentation à propos de SOS Racisme.
A ronchonaire : effectivement la France n’est peut-être pas plus raciste que d’autres pays mais on ne peut nier que différents indicateurs montrent qu’il y a un certain racisme dans notre pays (scores du Front National, condamnations pour propos racistes, etc.).
Il ressort de plusieurs commentaires l’argument de la traque du discriminant (recruteurs notamment) grâce aux statistiques ethniques. Mes questions sont les suivantes :
- qui peut douter qu’il y ait des personnes discriminantes dans le monde de l’entreprise ? (c’est déjà prouvé par le testing et par des affaires menées aux prudhommes !!)
- Quel est le réel intérêt d’identifier ces personnes ?
- Ne devrait-on pas se concentrer à comprendre les raisons de ces comportements et à faire en sorte qu’ils soient moins fréquents ??
Les racines du racisme ne sont pas un mystère, il y a des déterminants humains (on a peur de la différence de façon spontanée) et historiques.
De plus, on tourne en rond avec le multiculturalisme et les critères ethniques car différentes études psychosociales et ethnologiques ont montré que plus on se sent appartenir à un groupe et être différent d’un autre, plus on a des comportements discriminants !!!
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Le fait est qu’il est possible de se faire une idée sur par exemple le taux de représentation d’une certaine catégorie de personnes à l’Assemblée, et de se rendre compte qu’il y a un déséquilibre, tandis qu’il est impossible de le faire dans une entreprise, un établissement scolaire, etc. et de réunir ces données au niveau national pour se donner les moyens de ses politiques.
Le problème est qu’il est impossible de recueillir des données ethniques sans se demander ce que l’on va en faire. Une avenue possible et contestée, mais relativement logique, est l’action positive. Cela provoquerait une levée de boucliers en France, mais cela permettrait aussi de changer les perceptions. Nous arborons tous des préjugés, mais je pense qu’ils sont entretenus par l’ignorance et aussi la volonté de rester ignorants.
Et pour répondre à Yayapsy plus haut, je ne vois pas comment les données ethniques peuvent renforcer le sens d’aliénation des deuxièmes générations. La question n’est pas de maintenir des gens dans des communautés auxquelles ils ou elles veulent échapper, mais d’essayer de comprendre les discriminations dont certains sont victimes, à cause de leurs origines ou faciès, et d’essayer de redresser le tir. Sans statistiques, il sera impossible de mesurer l’ampleur du problème.
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oui effectivement, une loi sur les statistiques ethniques n’aurait pas cet impact direct ; je faisais un pont vers le débat du multiculturalisme que cette question rejoint fortement je pense.
je comprends votre point de vue, partagé par beaucoup ; je reste persuadée qu’il y a d’autres moyens pour identifier les injustices que celui de renvoyer les personnes au critère figé de leur origine.
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A J.C. Moreau : merci de votre intervention. effectivement j’ai bien différencié les deux types de statistiques.
le débat n’est pas simple. il est vrai que pour certaines études il est très intéressant de pouvoir connaître les origines des participants... mais j’ai peur que la dérive soit trop risquée vers le fichage et les écueils que j’ai dénoncés, ou bien il faudrait pouvoir légiférer de façon extrêmement claire...
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Cela m’intéresserai beaucoup de savoir combien d’Allemands, d’Australiens, de Chinois, de Marocains, d’Iraniens etc. etc. vivent actuellement en France. Idem pour combien de Protestants, Bouddhistes, Musulmans etc. Où est le problème ? Racisme, discriminations ? Mais vous délirez ! Le racisme et les discriminations existent, mais ce n’est pas à cause des statistiques. Qu’on m’explique le prétendu danger de savoir ces chiffres.
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"Cela m’intéresserai beaucoup de savoir combien d’Allemands, d’Australiens, de Chinois, de Marocains, d’Iraniens etc. etc. vivent actuellement en France. Idem pour combien de Protestants, Bouddhistes, Musulmans etc. Où est le problème ?"
Pourquoi cela vous intéresse-t-il quel est l’intérêt pour vous d’avoir ces infos ?
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Selon vous ce serait pour faire un jugement raciste ? Quel est l’intérêt de toutes les informations que nous gobons tous les jours ? Une information a une valeur en soi qu’on peut utiliser comme on veut, mais une statistique est neutre.
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"Selon vous ce serait pour faire un jugement raciste ? Quel est l’intérêt de toutes les informations que nous gobons tous les jours ? Une information a une valeur en soi qu’on peut utiliser comme on veut, mais une statistique est neutre."Non ce ne serait pas faire un jugement raciste mais je ne vois franchement pas l’intérêt de faire des statistiques ethniques si ce n’est d’ajouter d’autres généralités à celles déjà trop nombreuses. Rescencer le nombre de Maghrébins, de Subsahariens, de Caucasiens, etc... présent sur le sol français, en soi n’a rien de mauvais mais là où le bas blesse c’est quand on fait des statistiques à partir de statistiques du style il y a tant de % de maghrébins en France tant de % des personnes incarcérées sont maghrébines donc dans la tête de certains ce dernier pourcentage est relatif à la part de maghrébins vivant en France voilà le problème des stats ethniques tout le monde n’est pas statisticien, tout le monde n’interprète pas les choses de la même façon et tout le monde ne prend pas forcément du recul face aux infos reçues.Une statistique n’est jamais vraiment neutre tout dépend des intentions de ceux qui l’utilisent ou qui la réclament. Prenons l’exemple d’une statistique donnée avant une éléction sur les intentions de vote par exemple, même si ces statistiques ne sont pas fiables à 100% elles peuvent influencer les décisions de beaucoup de personnes et permettre de renverser la tendance. Les satistiques sont comme les avancées technologiques quand elles sont entre de mauvaises mains elles peuvent se révéler néfastes.Contrairement à vous donc je ne pense pas qu’une statistique puisse être totalement neutre car comme pour toute information elle peut être utilisée de façon à manipuler ceux qui la reçoivent. Il faut donc prendre du recul face à toute information qu’il s’agisse d’une statistique ou pas. -
Encore une décision du conseil constitutionnel visant à se maintenir ses oeillère bien fort sur la tête. Comme d’habitude sur ce sujet, il faudrait surtout pas exciter la populasse, ne pas faire de vagues.
Pourtant peut être qu’avec des données officielles on se rendrait enfin compte que malgré les beaux discours sur les droits de l’homme et de l’être humain, on pourrait essayer de comprendre pourquoi la majorité des problèmes liés à l’immigration (logement, délinquance, communautarisme...) viennent en majorité des maghrébins.
Je vais me faire taxer de racisme, ce qui est faut, je suis simplement objectif et vous le savez. Mais vous avez peur de voir la réalité en face on se demande bien pourquoi.
Avec de vrais statistiques, on pourrait peut être enfin prendre le taureau par les cornes et rêgler le problème. Mais non, là on n’a aucune donnée objective, concrète... Donc on se base sur les médias qui nous répêtent à coup de député PS ou micro trottoir que le français est raciste et que le magrébin est venu reconstruire la france et travailler.
Ce qui, ceux qui vivent dans des villes comme moi à majorité africaine le savent, est bien éloigné de la réalité.
Je sais bien pourquoi on ne révèle pas ces stats, on a bien une idée, faut pas croire que personne ne se renseigne sur ça dans les instances. A coup sûr c’est parce qu’on explose la barre des 75% de délinquants d’origines africaines. Et on sait tous que l’on va le payer dans la rue, si on les froisse, nous autres habitants de zones dites sensibles.-
Beaucoup de fautes d’orthographe sur ce coup là, désolé.
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Venant d’un footeux beauf qui prend les banderoles des supporters débiles pour de l’humour c’est extrêment offusquant
La prochaine fois je me relirais, je tape trop vite au clavier, ça m’évitera ce genre de remarque de ce "genre" de personnes.
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Malheureusement votre réaction est précisément la raison pour laquelle certaines personnes sont opposées aux statistiques ethniques. C’est-à-dire se servir des chiffres pour passer un jugement négatif à propos de certains segments dans la société. Plutôt que de faire une relation entre les Magrébhins et la délinquance, l’approche souhaitée serait de comprendre pourquoi il y a plus de délinquance parmi un groupe qu’un autre, et de savoir si elle est liée à l’échec scolaire, à un problème culturel ou à d’autres raisons. Cela dit, vous n’avez pas tort dans le sens qu’il y a quelques années en Angleterre, un haut fonctionnaire de la police a émis l’opinion qu’il y avait certaines tendances culturelles parmi la population noire qui semblaient favoriser le fait qu’elle reste la communauté la plus défavorisée , cela au vu des statistiques. Levée de boucliers, le fonctionnaire s’est fait tapé sur les doigts pour avoir dit tout haut ce que la plupart des gens pensaient tout bas, et l’affaire a été enterrée.
Si ce que vous dîtes est vrai, et que 75% des délinquants proviennent du même groupe, quelle conclusion pensez-vous que l’on doive en tirer ?
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On est d’accord. Ma conclusion ? Que l’on arrête de faire l’autruche et que l’on prenne enfin les mesures nécessaires.
Par exemple en arrêtant de baisser le pantalon et de tout apporter sur un plateau à des gens qui ne veulent pas s’intégrer, malgré qu’ils soient français.
Par exemple :
- On "tolère" 3 écarts de conduit (GAV, poste de police), et on redonne de vraies chances de s’en sortir, mais au bout du 4ème, comme finalement les parents n’élèvent pas leur gosse qui traine dans la rue, ils n’ont pas besoin des allocs.
Ce qui serait bien aussi mais ce n’est pas demain la veille, c’est que l’agresseur paie pour son méfait. Qu’il indemnise de sa poche la victime et qu’il subisse vraiment les conséquences de son acte comme il est écrit dans les textes de loi. Mais pour certaints c’est facultatif cette étape.
- Les gens qui se vantent de "niquer la france" sont souvent les premiers à pointer au bureau des aides sociales, doit-on continuer à les entretenir ?
- Pourquoi certains élus PS financent les mosquées à la pelle ? Il me semble que la plupart des français ne veulent pas entendre parler de religion au 21è sècle, et encore moins de la plus barbare de toutes...Je pourrais m’étaler sur le sujet, mais ce que je dis vuos le savez déjà. Il faut juste le courage politique pour que les dérives cessent. Mais le jour où quelqu’un s’y risquera, ce sera encore plus dangereux que d’habitude dans la rue.
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Lol qu’est’ce qu’il ne faut pas entendre...
Une personne qui tient ce genre de propos :
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=38090 (chercher les posts de julien larsen, qui sont cachés car d’un rare niveau de connerie)et qui se fout de la gueule de ce troll de Lerma me fait bien rire.
Comme on dit, c’est l’hôpital qui se fout de la charité n’est-ce pas...
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