Le fait est qu’il est possible de se faire une idée sur par exemple le taux de représentation d’une certaine catégorie de personnes à l’Assemblée, et de se rendre compte qu’il y a un déséquilibre, tandis qu’il est impossible de le faire dans une entreprise, un établissement scolaire, etc. et de réunir ces données au niveau national pour se donner les moyens de ses politiques.
Le problème est qu’il est impossible de recueillir des données ethniques sans se demander ce que l’on va en faire. Une avenue possible et contestée, mais relativement logique, est l’action positive. Cela provoquerait une levée de boucliers en France, mais cela permettrait aussi de changer les perceptions. Nous arborons tous des préjugés, mais je pense qu’ils sont entretenus par l’ignorance et aussi la volonté de rester ignorants.
Et pour répondre à Yayapsy plus haut, je ne vois pas comment les données ethniques peuvent renforcer le sens d’aliénation des deuxièmes générations. La question n’est pas de maintenir des gens dans des communautés auxquelles ils ou elles veulent échapper, mais d’essayer de comprendre les discriminations dont certains sont victimes, à cause de leurs origines ou faciès, et d’essayer de redresser le tir. Sans statistiques, il sera impossible de mesurer l’ampleur du problème.