@ Gilles,
C’est un peu le raisonnement des "Démons" de Dostoïevsky. Le groupe révolutionnaire veut massacrer les 9/10ème de l’humanité afin de repartir, sur des bases "plus saine" (j’ai ce mot en horreur, il me rappelle trop l’hitlérisme) avec les 1/10èùe restant. En attendant, ils assassinent un de leur compagnons, soupçonné de traîtrise, privant pour toujours de protection une femme qui venait d’accoucher et qui meurt de froid dans la rue en cherchant celui qu’elle aime.
L’Allemagne était, sur le plan architectural, un pays magnifique avant la seconde guerre mondiale. Les allemands n’ont plus les grandes forêts qu’ils avaient avant ni les artisans pour fabriquer de superbes maisons à colombages et les villes allemandes sont devenues laides et tristes. Nous ne sommes pas capables de refaire ce qui a été détruit en mieux.
Les dégâts provoqués par les guerres de Louis XIV et par Napoléon sur la mentalité allemande qui ont entraîné ce pays vers le militarisme le plus horrible ont eu des conséquences irréversibles. Les dragons de Louis XIV portent la responsabilité du ghetto de Varsovie. Et les souffrances qui ont eu lieu en Allemagne pendant la guerre de Trente Ans et dans les camps d’extermination ne sont pas des destructions créatrices à la Schumpeter. Ce sont des tragédies pour l’Eternité.
Nous ne seront pas capables de refaire pousser l’Amazonie sur des bases "plus saine" quand elle sera devenue un désert. Car la terre de l’Amazonie est de la latérite. Une fois les arbres coupés ou brûlés, aux premières pluies elle devient extrêmement acide et plus rien n’y pousse. Plus rien.
Nous ne pourront pas refaire apparaître toutes les espèces magnifiques qui sont en train de s’éteindre les unes après les autres à une vitesse vertigineuse.
Quand le monde entier ressemblera à Guyancourt et que les gens qui ne trouveront pas de prozac se suicideront en masse, nous pourrons être fier d’avoir gagné la bataille de la croissance !