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Commentaire de Kieser

sur L'exhibitionnisme sexuel d'un principal et la pudeur de l'administration de l'Éducation nationale


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Kieser 7 avril 2008 12:45

A Thierry,

 

Voici le document AFP : Qualifiant l’accusé de "vrai exhibitionniste ritualiste à tendance pédophile" et "compte tenu de l’état de récidive", le procureur de la République d’Albertville, Henri-Michel Perret a également requis une interdiction d’exercice de toute profession en contact avec des mineurs, l’indemnisation des victimes et une obligation de soins.

Ce principal du collège Emile-Zola de Belleville (Rhône) proche de la retraite, Christian Meyer, était poursuivi pour "exhibition sexuelle en récidive" devant six fillettes âgées de 6 à 11 ans.

Venu avec sa compagne en vacances à Val-Thorens (Savoie), l’homme de 58 ans s’était exhibé à quatre reprises du 23 au 25 février devant des fillettes sur des télésièges de Val-Thorens et des Ménuires (Savoie).

M. Meyer, qui reconnaît les faits, a indiqué qu’il s’était tripoté le sexe sans se masturber et a déclaré qu’il ne comprenait pas ses actes.


Selon l’expertise ordonnée par le tribunal, trois traits de caractère sont patents chez M. Meyer : "narcissisme important, absence d’empathie et mécanisme de déni majeur en niant le caractère partiellement pédophile de sa sexualité".

En 2005, l’homme avait été condamné en appel pour des faits similaires à quinze jours de prison avec sursis.

La justice avait estimé qu’il s"agissait d’un accident" et avait prononcé une dispense d’inscription au casier judiciaire pour ne pas le priver de son travail, ce qui explique l’absence de réaction de sa hiérarchie et qu’il ait pu continuer à exercer dans l’Education nationale.
© 2008 AFP
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Vous dites : " Mais est-ce pour autant la preuve définitive de la chose, et sur quoi un tel jugement a-t-il été prononcé ? Les éléments habituels, ragots, réputation, témoignages d’enfants, "intime conviction des jurés"  ?"

Les éléments habituels ? De quoi s’agit-il ? Témoignages d’enfants, vous les remettez en cause ? Une fillette de 11 ans n’a-t-elle pas autant de discernement qu’un adulte, pour vous ?


Vous posez : "Ce qui me gêne dans votre article, c’est que, pour vous, la culpabilité de ce principal paraît définitivement établie, acquise, sans aucun doute possible ; c’est à mon avis faire preuve d’une foi de charbonnier en le système judiciaire de ce pays, assez étonnante au vu des précédents assez récents..."

Oui, définitivement établie, même en appel il sera reconnu coupable, seule la peine peut changer. Les faits sont établis et reconnus par l’interessé ! En général les victimes de pédodélinquants ont plus à se plaindre du contraire : un grand laxisme à l’égard de leurs prédateurs. Pour une fois que justice vient de se faire en toute sérénité. Il est vrai que votre commentaire assez commun, au demeurant, se retrouve souvent dans ce genre d’affaires et il met en doute la réalité des faits, la culpabilité du commettant, comme s’il s’agissait, effectivement, de procès en sorcellerie. Il y a beaucoup de travail avant que les crimes pédosexuels soient pris à deur juste mesure, de dommage sur les victimes et en coût social.


Ensuite : "Et les enseignants seraient-ils donc à ce point écrasés et abrutis par une ambiance de terreur et de soumission à la hiérarchie qui régnerait dans ces milieux, pour que se soit monté dans ce collège une pétition mensongère pour mettre sa culpabilité en doute ? Auraient -ils été obligés de la signer par la force ? Celà me paraît un peu invraisemblable..."

Ha, voilà la réputation d’un pédocriminel, cela se nomme ainsi, soutenue par ses collègues. Juste savoir que les pédocriminels sont des as de la manipulation et que leur réputation est le meilleur garant de leur impunité. C’est un trait commun à tous les pédodélinquants et pédocriminels.



Vous en rajoutez une couche avec vos "éléments très flous, discutables " etc. Vous arrive-t-il de vraiment suivre ce genre d’affaires, en dehors des grands faits marquants des derniers mois ? Il y en a chaque jour dans les colonnes de la presse régionale. Qui en parle ? Vous fondez votre interveniton uniquement sur ces grandes affaires montées en épingle ; mais la réalité ordinaire est tout autre.

" ces "jugements" ressemblent plus à des opérations d’exorcismes et à des sacrifices humains que l’on offrirait dans l’urgence à "l’ opinion publique", incarnée par les médias, qu’à une justice sereine rendue par des cours respectables, compétentes, et irréprochables..."

Quand la justice s’exerce, vous parlez d’exorcisme et de sacrifices humains. Avez-vous seulement conscience de l’archaïsme de vos propos ? Posez-vous la question une seule fois des victimes ? Dans notre cas, il n’y pas eu grand tapage, pas d’appel à l’opinion publique...



Là où je vous suis, par contre, c’est quand vous remarquez que les éléments offerts par la presse sont généralement imprécis et toujours inexploitables pour se faire une opinion. Ce n’est pas original de le dire, mais la vocation de ce genre de média est plus d’offrir un spectacle à des clients que des informations réelles à des citoyens éclairés.

Faux ! Archi faux ! Si l’on veut suivre un dossier judiciaire, la presse, comme vous dites, dans sa diversité, présente assez d’éléments pour commencer à se faire une idée. Bien sûr ; il faut chercher, approfondir, recouper les sources. Cela a toujours été ainsi, rien de nouveau sous ce soleil. Si vous dénigrez "ce genre de média", ne les achetez pas et évitez ces procès à ceux qui la lisent. Faites autre chose. Mais, surtout, évitez de mettre en cause la justice quand, pour une fois, elle s’exerce vite et sereinement ; de mettre en doute la parole et la souffrance des victimes.

 

Bien à vous, Illel Kieser ’l Baz
 


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