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L’exhibitionnisme sexuel d’un principal et la pudeur de l’administration de l’Éducation nationale

Jeudi 3 avril 2008, le principal du collège Émile Zola de Belleville (Rhône) a été reconnu coupable par le tribunal correctionnel d’Albertville (Savoie) d’exhibitions sexuelles répétées en février dernier devant six fillettes de 6 à 11 ans sur des télésièges de Val-Thorens et des Ménuires : il a été condamné à deux ans de prison dont quinze mois ferme et neuf avec sursis. Il lui est enjoint une mise à l’épreuve de trois ans et une obligation de soins. Au surplus, toute activité et toute profession en contact avec mineurs lui est interdite. On ignore s’il fait appel.


Une affaire navrante propre à stimuler le voyeurisme

Il n’y a rien à ajouter à cette affaire navrante d’un individu souffrant d’une évidente pathologie, sauf à stimuler le réflexe de voyeurisme des lecteurs pour tenter d’accroître ses ventes. La photo publiée dans certains journaux comme Le Point ou Le Progrès de Lyon dit à elle seule cette traque indécente du malheur d’autrui : un objectif d’appareil de photo est photographié en train d’essayer de saisir le visage du malheureux qui, tiré comme une mule par un gendarme, se cache désespérément sous sa veste. Quelle information prétend-on ainsi vouloir extorquer ? Croit-on pouvoir juger sur la mine et déchiffrer sur le visage du condamné un penchant à l’exhibitionnisme sexuel ?
Ce n’est pas le sort de ce pauvre type qui importe, mais la conduite de l’administration de l’Éducation nationale, une fois de plus !

La conduite de l’administration de l’Éducation nationale

1- Un peu plus de retenue par rapport à l’affaire de la gifle de Berlaimont
Cette affaire montre d’abord qu’il vaut mieux être un principal exhibitionniste sexuel qu’un professeur qui, en réponse à une injure, se laisse aller à gifler un élève. On se souvient du charivari provoqué par cette gifle au point que le Premier ministre a dû rappeler à l’ordre l’administration de l’Éducation nationale. Le principal, lui au moins, a bénéficié d’un tout petit peu plus de discrétion de la part de sa hiérarchie, même si le ministre Darcos que la présomption d’innocence n’étouffe pas, n’a pu s’empêcher, avant tout jugement, de qualifier publiquement « cet homme (de) détraqué, (de) malade", le 6 mars dernier, ajoutant que "si tous les faits (étaient) avérés, une fois que la justice (aurait) fait son œuvre, il (serait) révoqué". Un procureur, du moins, n’a pas laissé entendre que le prévenu touchait à l’alcool pour se découvrir ainsi devant les petites filles. Et c’est tant mieux.

2- Une curieuse "pétition de collègues"
En revanche, Le Progrès de Lyon fait état d’une « pétition de ses collègues » qui le présente comme un homme « irréprochable ». Mais de quels collègues s’agit-il ? Le journal ne le précise pas. S’agit-il des autres chefs d’établissements de la région ? Dans ce cas, le mot « collègues » serait approprié. Si ce sont les professeurs de l’établissement, il y a impropriété de terme, car on ne parle de collègues que dans une égalité de droits et de devoirs. Ce n’est pas le cas entre un principal et un professeur, même si l’usage veut qu’un chef d’établissement affecte par flatterie d’appeler les professeurs qui s’en réjouissent, « chers collègues » : on sait bien que le premier a autorité sur les seconds et qu’il les note.

Que vaut donc une pétition d’employés en faveur d’un chef avec qui ils sont en relation de subordination ? Rien aux yeux de la justice dont les attestations obligent à préciser les relations de dépendance possible entretenues entre le signataire et la victime ou le prévenu. Si tel est le cas, on s’interroge sur une telle initiative. Il est vrai que c’est une habitude : les profs signent volontiers une pétition en faveur de leur chef d’établissement, y compris quand il est accusé d’agression par un de leurs vrais collègues et qu’il est condamné en justice !

3- Une collaboration avec la justice refusée
Ce qui surprend surtout c’est que l’inspecteur d’académie « (aurait) refusé, selon le même journal, de répondre aux questions d’enquête de personnalité demandée par le président du tribunal correctionnel ». On se doute que l’inspecteur n’a pas agi de sa propre initiative et qu’il a pris ses ordres en haut lieu. Si c’est avéré, on voit en quelle estime l’administration de l’Éducation nationale tient l’institution judiciaire. Mais ce n’est même pas une affaire d’estime, c’est une prétention à se situer au-dessus de la loi. Voilà un nouvel exemple du mépris de la loi qui est devenu la culture de cette administration.

4- Une première condamnation ignorée ?
Plus grave encore, on apprend que ce principal n’en était pas à ses premières frasques. Pour les uns, c’est en 2000, pour les autres, en 2005, lit-on çà et là, qu’il se serait déjà signalé. Il aurait écopé de quinze jours de prison avec sursis pour s’être dévêtu devant une auto-stoppeuse dans sa voiture, mais l’inscription à son casier judiciaire lui aurait été épargnée. Quand on connaît le fonctionnement de l’administration de l’Éducation nationale, où le moindre crachat séché d’un calomniateur même condamné en justice peut traîner depuis vingt ans dans un dossier administratif pour - on ne sait jamais - être ultérieurement exploité, il est difficile d’imaginer que cet épisode soit resté ignoré de la hiérarchie.

En conséquence, comment se fait-il que ce monsieur, ancien professeur d’EPS, ait pu conserver son poste de principal ? De deux choses l’une : ou il faut de sérieuses protections, ou on reconnaît une technique policière de chantage pour s’assurer la soumission aveugle d’un exécutant contraint d’obéir au doigt et à l’œil s’il ne veut pas qu’on exhume un fait passé compromettant. À vrai dire, il y a peut-être une troisième solution : les deux premières ne sont pas exclusives l’une de l’autre.

Les détracteurs du service public d’Éducation peuvent se réjouir : son discrédit progresse. Il faut dire que son administration fait de son mieux.

Paul Villach

Crédit photo : Jean-Pierre Clatot AFP (via 20 Minutes)


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44 réactions à cet article    


  • Bernard Dugué Bernard Dugué 7 avril 2008 10:58

    Bonjour Paul, à lire vos articles sur l’EN, on va finir que cette institution n’a plus de lien avec son contenu et sa finalité, ça va finir par ressembler à l’Eglise, des histoires de curés exhibitionnistes, de hiérarchie qui étouffe les affaires,

    La seule différence, c’est qu’au catéchisme, ils ne sont que dix par classe, au moins, la dame catéchèse peut faire ses cours sans être harcelée par la bronca juvénile !


    • Paul Villach Paul Villach 7 avril 2008 11:17

      Cher Bernard,

      Vous vivez en direct "la révolution internet" avec AGORAVOX.

      L’autocensure que s’imposent les médias traditionnels sur non pas l’Éducation nationale, mais sur le fonctionnement de son administration, peut être ainsi révêlée par Internet. Certains se donnent pour alibi de ne surtout pas donner d’arguments aux adversaires de l’École publique. D’autres regardent plutôt du côté de leurs ventes, car chaque établissement scolaire est un abonné ou peut le devenir : autant ne pas fâcher les décideurs de l’institution !

      Tous ces faits portés désormais à votre connaissance vous étaient jusqu’ici soigneusement dissimulés, restant confinés dans des cercles restreints.

      Excusez-moi de vous faire entrer dans la cour des miracles. Mais cela peut avoir pour effet de faire prendre conscience qu’on n’en est pas venu à ce chaos par hasard. Il faut bien que l’administration chargée de l’ordre dans les établissements ait une part de responsabilité.

      Notez que tous ces faits ont un point commun : le mépris de la loi dans cette institution quand son respect dérange ses intérêts, dont la définition est à géométrie variable. "L’intérêt du service" ou "l’intérêt des élèves" ressemblent à la notion de "raison d’état" .

      Il serait donc aisé de remédier à ses dysfonctionnements par le seul respet du Droit. Cela ne coûterait pas un sou ! Mais qui se soucie du Droit aujourd’hui ? Il arrive même que les juges n’aient que peu d’égards pour l’autorité de la chose jugée. Paul Villach


    • aquad69 7 avril 2008 12:05

      @ Paul et Bernard,

      entièrement d’accord avec vous ; quand la logique commerciale et l’institution sont déifiés, celà génère des réactions religieuses, dans le mauvais sens du terme : tous soupçon sur quelqu’un, coupable ou non, entraîne avant tout la notion de "souillure" de la communauté, devient "raison d’Etat", et justifie toutes les mesures possible ; il ne s’agit plus de juger, mais d’étouffer le scandale.

      A quand le retour de l’ inquisition, psychologique et citoyenne bien sûr, pour traquer préventivement tout élément suspect ?

      Cordialement Thierry 


    • aquad69 7 avril 2008 11:07

      Bonjour Paul,

      "reconnu coupable..." Soit.

      Mais est-ce pour autant la preuve définitive de la chose, et sur quoi un tel jugement a-t-il été prononcé ? Les éléments habituels, ragots, réputation, témoignages d’enfants, "intime conviction des jurés" ?

      Ce qui me gêne dans votre article, c’est que, pour vous, la culpabilité de ce principal paraît définitivement établie, acquise, sans aucun doute possible ; c’est à mon avis faire preuve d’une foi de charbonnier en le système judiciaire de ce pays, assez étonnante au vu des précédents assez récents...

      Et les enseignants seraient-ils donc à ce point écrasés et abrutis par une ambiance de terreur et de soumission à la hiérarchie qui régnerait dans ces milieux, pour que se soit monté dans ce collège une pétition mensongère pour mettre sa culpabilité en doute ? Auraient -ils été obligés de la signer par la force ? Celà me paraît un peu invraisemblable...

      La vérité, c’est que ce genre d’affaire est la plus part du temps fondée sur des éléments très flous et ambigus, très discutables, qu’elles entraînent des réactions passionnelles jusqu’à l’hystérie, et qu’elles sont la terreur des responsables administratifs et politiques : chose naturelle dans un monde entièrement voué à la communication, où l’apparence est tout et la recherche d’aucune vérité fondée bien peu de chose en face de pouvoirs vivant dans la crainte, tout autant de la transparence que du qu’en dira-t-on.

      Ce qui laisse toujours une impression de malaise dans ces cas-là, c’est que ces "jugements" ressemblent plus à des opérations d’exorcismes et à des sacrifices humains que l’on offrirait dans l’urgence à "l’ opinion publique", incarnée par les médias, qu’à une justice sereine rendue par des cours respectables, compétentes, et irréprochables...

      Là où je vous suis, par contre, c’est quand vous remarquez que les éléments offerts par la presse sont généralement imprécis et toujours inexploitables pour se faire une opinion. Ce n’est pas original de le dire, mais la vocation de ce genre de média est plus d’offrir un spectacle à des clients que des informations réelles à des citoyens éclairés.

      Cordialement Thierry


      • Paul Villach Paul Villach 7 avril 2008 11:22

        @ Aqua 69

        Je vous suis volontiers. J’ai pris la peine de laisser ouverte la possibilité d’appel qui, sauf si elle n’est pas saisie par l’intéressé, laisse ouvert son droit à la présomption d’innocence.

        C’est vrai aussi que sur de tels sujets - Outreau en est la référence tragique - il arrive que la justice s’égare. Dans l’attente, ce qui m’a intéressé, c’est le comportement de l’institution et de ceux qui y travaillent : il pose problème ! Paul Villach


      • Kieser 7 avril 2008 12:45

        A Thierry,

         

        Voici le document AFP : Qualifiant l’accusé de "vrai exhibitionniste ritualiste à tendance pédophile" et "compte tenu de l’état de récidive", le procureur de la République d’Albertville, Henri-Michel Perret a également requis une interdiction d’exercice de toute profession en contact avec des mineurs, l’indemnisation des victimes et une obligation de soins.

        Ce principal du collège Emile-Zola de Belleville (Rhône) proche de la retraite, Christian Meyer, était poursuivi pour "exhibition sexuelle en récidive" devant six fillettes âgées de 6 à 11 ans.

        Venu avec sa compagne en vacances à Val-Thorens (Savoie), l’homme de 58 ans s’était exhibé à quatre reprises du 23 au 25 février devant des fillettes sur des télésièges de Val-Thorens et des Ménuires (Savoie).

        M. Meyer, qui reconnaît les faits, a indiqué qu’il s’était tripoté le sexe sans se masturber et a déclaré qu’il ne comprenait pas ses actes.


        Selon l’expertise ordonnée par le tribunal, trois traits de caractère sont patents chez M. Meyer : "narcissisme important, absence d’empathie et mécanisme de déni majeur en niant le caractère partiellement pédophile de sa sexualité".

        En 2005, l’homme avait été condamné en appel pour des faits similaires à quinze jours de prison avec sursis.

        La justice avait estimé qu’il s"agissait d’un accident" et avait prononcé une dispense d’inscription au casier judiciaire pour ne pas le priver de son travail, ce qui explique l’absence de réaction de sa hiérarchie et qu’il ait pu continuer à exercer dans l’Education nationale.
        © 2008 AFP
        ===========

        Vous dites : " Mais est-ce pour autant la preuve définitive de la chose, et sur quoi un tel jugement a-t-il été prononcé ? Les éléments habituels, ragots, réputation, témoignages d’enfants, "intime conviction des jurés"  ?"

        Les éléments habituels ? De quoi s’agit-il ? Témoignages d’enfants, vous les remettez en cause ? Une fillette de 11 ans n’a-t-elle pas autant de discernement qu’un adulte, pour vous ?


        Vous posez : "Ce qui me gêne dans votre article, c’est que, pour vous, la culpabilité de ce principal paraît définitivement établie, acquise, sans aucun doute possible ; c’est à mon avis faire preuve d’une foi de charbonnier en le système judiciaire de ce pays, assez étonnante au vu des précédents assez récents..."

        Oui, définitivement établie, même en appel il sera reconnu coupable, seule la peine peut changer. Les faits sont établis et reconnus par l’interessé ! En général les victimes de pédodélinquants ont plus à se plaindre du contraire : un grand laxisme à l’égard de leurs prédateurs. Pour une fois que justice vient de se faire en toute sérénité. Il est vrai que votre commentaire assez commun, au demeurant, se retrouve souvent dans ce genre d’affaires et il met en doute la réalité des faits, la culpabilité du commettant, comme s’il s’agissait, effectivement, de procès en sorcellerie. Il y a beaucoup de travail avant que les crimes pédosexuels soient pris à deur juste mesure, de dommage sur les victimes et en coût social.


        Ensuite : "Et les enseignants seraient-ils donc à ce point écrasés et abrutis par une ambiance de terreur et de soumission à la hiérarchie qui régnerait dans ces milieux, pour que se soit monté dans ce collège une pétition mensongère pour mettre sa culpabilité en doute ? Auraient -ils été obligés de la signer par la force ? Celà me paraît un peu invraisemblable..."

        Ha, voilà la réputation d’un pédocriminel, cela se nomme ainsi, soutenue par ses collègues. Juste savoir que les pédocriminels sont des as de la manipulation et que leur réputation est le meilleur garant de leur impunité. C’est un trait commun à tous les pédodélinquants et pédocriminels.



        Vous en rajoutez une couche avec vos "éléments très flous, discutables " etc. Vous arrive-t-il de vraiment suivre ce genre d’affaires, en dehors des grands faits marquants des derniers mois ? Il y en a chaque jour dans les colonnes de la presse régionale. Qui en parle ? Vous fondez votre interveniton uniquement sur ces grandes affaires montées en épingle ; mais la réalité ordinaire est tout autre.

        " ces "jugements" ressemblent plus à des opérations d’exorcismes et à des sacrifices humains que l’on offrirait dans l’urgence à "l’ opinion publique", incarnée par les médias, qu’à une justice sereine rendue par des cours respectables, compétentes, et irréprochables..."

        Quand la justice s’exerce, vous parlez d’exorcisme et de sacrifices humains. Avez-vous seulement conscience de l’archaïsme de vos propos ? Posez-vous la question une seule fois des victimes ? Dans notre cas, il n’y pas eu grand tapage, pas d’appel à l’opinion publique...



        Là où je vous suis, par contre, c’est quand vous remarquez que les éléments offerts par la presse sont généralement imprécis et toujours inexploitables pour se faire une opinion. Ce n’est pas original de le dire, mais la vocation de ce genre de média est plus d’offrir un spectacle à des clients que des informations réelles à des citoyens éclairés.

        Faux ! Archi faux ! Si l’on veut suivre un dossier judiciaire, la presse, comme vous dites, dans sa diversité, présente assez d’éléments pour commencer à se faire une idée. Bien sûr ; il faut chercher, approfondir, recouper les sources. Cela a toujours été ainsi, rien de nouveau sous ce soleil. Si vous dénigrez "ce genre de média", ne les achetez pas et évitez ces procès à ceux qui la lisent. Faites autre chose. Mais, surtout, évitez de mettre en cause la justice quand, pour une fois, elle s’exerce vite et sereinement ; de mettre en doute la parole et la souffrance des victimes.

         

        Bien à vous, Illel Kieser ’l Baz
         


      • ocean 7 avril 2008 13:52

        @aquad69 : ce n’est pas la terreur ni la soumission, qui battent le rappel des "collègues", c’est le corporatisme. L’educnat’ devient un bastion, ses membres sont de plus en plus liés pour le meilleur et pour le pire.

        Quant à la chasse aux sorcières, bien sûr ! il ne s’agit que de cela. Le réel est très loin, l’éducation nationale vit dans le mythe et le fantasme, et la justice n’en est pas très loin. Nous sommes dans l’exorcisme-spectacle.


      • aquad69 7 avril 2008 16:48

        Bonjour Kieser,

        merci, tout d’abord, pour votre commentaire ; tout ce qui peut faire avancer un débat est le bienvenu.

        Mais celà, à condition de garder la tête froide, d’utiliser un argumentaire rationnel, et d’éviter de prendre votre interlocuteur à partie : par exemple, quand vous me demandez "Avez-vous seulement conscience de l’archaïsme de vos propos ?" qu’entendez-vous exactement par là ? Que je serais une sorte de sous-développé du raisonnement, un irresponsable immature de la pensée, et que vous seriez l’enseignant chargé de me l’apprendre et de m’en faire prendre conscience ?

        Je voudrait que vous ne le preniez pas mal, car ceci est une discussion, et celà n’a rien de personnel.

        Votre intervention ne pouvait mieux tomber car elle illustre au mieux, à mon sens, certains aspects inquiétants présents dans ce genre d’affaire.

        D’abord, l’aspect passionnel dont je parlais plus haut, qui est très sensible dans le ton que vous utilisez ; vous vous situez vous-même clairement du côté des victimes. C’est une position assurément fort respectable, mais partiale, qui vous interdit de juger à propos d’éventuelle culpabilité : on ne saurait être légitimement juge et partie.

        Quand, au delà des délinquants et des criminels vous introduisez les "pédodélinquants" et les "pédocriminels", qu’est-ce à dire ? Il y aurait donc une hiérarchie, des "délinquants plus délinquants que les délinquants", et des "criminels plus criminels que les criminels", au nom de considérations morales et sentimentales ? Celà mènerait à introduire le moralisme dans la justice et à punir le crime selon la gravité qu’il aurait dans l’imaginaire des gens ?

        La pédophilie existe, bien sûr, et est assurément une chose horrible ; mais écraser, par exemple, des enfants sous son véhicule par alcoolisme ou imprudence, ou les abattre froidement dans une prise d’otage, est-ce moins grave ? Ou encore entraîner la mort de dizaines de milliers d’entre eux par famine et pauvreté en faisant du "business" ?

        Et quand vous dites, par exemple, "c’est un trait commun à tous les pédodélinquants et pédocriminels", ou que vous qualifiez ces gens "d’as de la manipulation", vous donnez l’impression de parler, non plus de français ou d’êtres humains, mais d’un peuple diffus, d’espèces de créatures particulièrement maudites qui non seulement devraient être brûlées vives, mais qui sont partout, et peut-être chacun de nous...Voilà qui rappelle fâcheusement certains délires d’hystéries populaires et les anciennes chasses aux sorcières... 

        Quand aux documents dont vous me parlez, je voudrais être sûr de comprendre : il s’agit d’une dépêche AFP avec des détails sordides, de l’opinion d’un procureur, et d’expertises psychologiques ?

        Je n’affirme pas qu’elles soient fausses ou infondées, bien sûr, mais enfin, tout celà n’est pas suffisant pour définir la culpabilité ou non de quelqu’un...Quand aux témoignages d’enfants, qu’ils puissent provoquer des enquêtes, c’est évident, mais assoir des condamnations là-dessus, c’est pour le moins dangereux !

        Et enfin, l’élément le plus intéressant à mon avis, c’est le nom même de votre site : enfancedanger.com...

        Là-dessus, je voudrais me faire bien comprendre : il ne s’agit pas de vous critiquer ; c’est une démarche méritoire et louable que de vouloir défendre et protéger l’enfance dans une société aussi malsaine que la nôtre, de dangers réels et nombreux , et dont le moindre n’est pas ce que l’on trouve parfois sur le net où sur certaines chaînes cablées.

        Mais que l’Etat offre aujourd’hui une telle image de défaillance, au point que des gens se sentent ainsi obligés de prendre le relais de ses services, c’est un symptôme très significatif, à mon avis, de l’état de dissolution actuelle de notre société et de sa progressive clochardisation.

        Il pourrait, par exemple, se créer aussi un jour, après quelques affaires d’Outreau, un "collectif de protection des innocents injustements accusés de pédophilie". Et aussi des associations pour la "promotion de la sécurité dans les quartiers et le développement des vigiles", par exemple. Et ensuite un collectif de la jeunesse injustement harcelée par la suspission et les contrôles, avec des avocats pour systématiquement porter plainte contre ces mêmes vigiles et leurs abus.

        On verra peut-être un jour les associations de "pères célibataires et divorcés en colère" se crêper le chignon, par tribunaux interposés, avec des associations de défense des femmes

        Et ainsi de suite, progressivement, pourrait bien se développer un climat de guerre civile "soft" entre les intérêts divergents des différentes populations, par l’intermédiaire des groupes de pressions et autres lobbies, tels des clochards se battants sur le trottoir pour un os !

        Il est souvent arrivé dans l’histoire que des populaces hurlent "à mort" ; mais aujourd’hui on les voit s’organiser officiellement et se développer en institutions et en lobbies puissants comme aux USA, par exemple.

         Nous ne pouvons nous empêcher d’y voir un des signes parmis beaucoup d’autres annonçant la mort prochaine de l’Etat de Droit... 

        Cordialement Thierry

         


      • Kieser 7 avril 2008 18:11

        Suite Thierry,

        j’éviterai de répondre à l’ensmble de votre contre-commentaire. Juste deux ou trois petites choses ; j’ai bien précisé, "vos propos" et vous vous identifiez à eux. Je n’y peux rien.

         

        Il y a des mots dans votre commentaires qui me font penser que nous ne partageons pas les mêmes valeurs éthiques fondamentales : "populace", inquiétude, perte de l’État de droit... L’Apocalypse en sorte ! Je ne suis pas ce bord. Quand je lis "populace" j’ai l’impression de revenir à l’Ancien Régime.

         

        Vous évoquez les particularismes comme source de division et vous placez les victimes de ce côté. Il risque d’y avoir du monde...

         

        Pédocriminel, pédodélinquant, rien de plus, rien de moins ; pour le reste vos remarques sont hors propos presque drôles.

        Pour le reste nous sortons du sujet posé par l’article. Nous y reviendrons car la pédocriminalité est un problème de société et il faudra bien que l’on parle des victimes.

        Bonne soirée

        IBK


      • Coquille 8 avril 2008 13:18

        Je trouve certaines réactions surprenantes !

        Résumons : le principal d’un collège a été poursuivi pour exhibitionnisme devant des fillettes de 6 à 11 ans, il a reconnu les faits reprochés et a été condamné par le tribunal correctionnel à 15 mois de prison ferme et 9 mois avec sursis. Et voilà que certains dénoncent le jugement rendu en le qualifiant de "sacrifice humain", d’exemple de l’infâme "chasse aux sorcières/traque au pédophile" qui secouerait notre pays, et j’en passe.

        A vrai dire, je ne suis pas étonnée de lire ce genre de propos. Ils me sont familiers.

        Ce qui me surprend davantage ici, c’est de voir qu’ils surgissent en commentaire à la condamnation d’un accusé ayant reconnu les faits. En général, je les lis plutôt à la suite de récits de fausses accusations ou d’analyses du procès d’Outreau ; à l’occasion d’affaires pouvant logiquement être utilisées comme preuves de la dite "chasse". Or ici, c’est tout le contraire.

        Cela dit, je n’ai pas attendu de lire cet article sur Agoravox pour remarquer que les contradictions n’embarrassaient pas le déni.

        Je m’adresse ici à ceux qui ont formulé ces commentaires : dois-je en conclure que dès que vous avez vent d’une condamnation pour actes pédosexuels, vous vous sentez investis du devoir citoyen de crier à l’hystérie collective ?

        Je suis toujours un peu amusée en lisant que ceux qui tiennent ce discours croient pour la plupart sortir du lot, avoir un avis éclairé sur la question, original et contraire à celui de tous ces "pauvres moutons" qui verraient des pédosexuels partout sans faire preuve du moindre discernement, abrutis qu’ils seraient par des "médias nous prenant tous pour des idiots". Amusée de les voir ainsi se valoriser sans percevoir combien leur discours est en fait commun, "tendance" pour reprendre le terme de Dup.


      • Lucrezia 7 avril 2008 11:54

        Ah que le Corporatisme de l’Education Nationale est puissant ....au sien de l’Etat Français et de la société civile Française ... On retrouve un peu des similitudes entre le Clergé et ses curés pédophiles qu’il cache honteusement dans ses paroisses leurs donnant accès aux petits enfants ....


        • ocean 7 avril 2008 13:38

          Il est clair que l’éducnat’ souffre et s’affaiblit inexorablement par là où notre époque a mal : l’insertion et l’émotion.

          Malheur aux malades. Même s’il est toujours en vie, ce type est mort : il a opéré LE rapprochement tabou qui ne pardonne pas, celui du sexe et de l’enfance, deux mythes fondateurs d’une pensée réactionnaire incapable d’aborder au principe de réalité.

          Dans tout ce qui s’ensuivra, le fond ne parlera que de formes d’exclusions, et la forme obéira aux diktats de l’émotion.


          • ze_katt 7 avril 2008 14:10

            Vous pourriez prendre le temps de lire l’article du point : 
            http://www.lepoint.fr/actualites-societe/quand-un-bon-prof-gifle-un-bon-eleve/920/0/224953 avant de continuer à ergoter sur l’affaire de Belairmont. Vous verriez que le professeur lui même (1m80 100 kg) ne conteste pas avoir bousculé, secoué, frappé, humilié un élève de 11 ans en paraissant 8, plutot timide et effacé, régulièrement inscrit au tableau d’honneur pour son excellent travail scolaire. 

            Ce n’est pas faire honneur à la profession d’enseignant que suggérer qu’il est normal pour un adulte de 100 kg de projetter ses élèves contre le mur. 

            Le manque d’objectivité dont vous faites preuve dans le cadre de cette histoire m’incite d’ailleurs à considérer toutes vos informations avec circonspection.


            • Paul Villach Paul Villach 7 avril 2008 14:41

              @ Ze_Katt

              Nul ne saurait vous reprocher de pratiquer le doute méthodique. J’ai d’ailleurs écrit un article très récent sur le sujet. Paul Villach


            • Jocrisse Max 7 avril 2008 15:22

              ZE KATT

              Le manque d’objectivité dont vous faites preuve dans le cadre de cette histoire m’incite d’ailleurs à considérer toutes vos informations avec circonspection.

              Vous aussi ?

              Dans la plupart de ses articles , P.Villach , comme s’il avait un vieux compte à régler avec elles, dénonce en boucle, le comportement de l’administration et de la hiérarchie de l’EN qui seraient à la solde de l’état afin de privatiser l’enseignement public (cf son dernier article sur "la casse de l’EN programmée depuis 1996 selon un pseudo rapport de l’OCDE qui a déjà circulé parmi les enseignants au moment du référendum sur la constitution européenne).

              Il y aurait donc une conspiration de dizaines de milliers de principaux , proviseurs , inspecteurs ...etc, ayant complètement oublié leur passé de prof et qui auraient signé un pacte secret avec l’état pour pourrir la vie de leurs "anciens collègues" et pour détruire le système en place.

               Finalement, s’il n’y avait que des profs sans ces cheffaillons.....

               

               


            • Paul Villach Paul Villach 7 avril 2008 15:36

              @ Max

              Quand les faits dérangent, c’est celui qui les rapportent qui est dérangé !

              Mais, excusez-moi du dérangement ! Le refrain est bien connu et le procédé tout autant : il a faits ses preuves dans le passé ! Paul Villach


            • Leila Leila 7 avril 2008 14:46

              La proportion d’obsédés sexuels est certainement la même chez les religieux et les enseignants que dans tout le reste de la population, journalistes compris. Mais un prêtre ou un professeur obsédé sexuel, c’est tellement plus croustillant pour les journalistes !


              • Yohan Yohan 7 avril 2008 22:50

                @ LEILA

                Exact Leila. Si l’on avait tenu compte de cette proportionnalité, il n’y aurait pas eu d’affaire Outreau.

                Comment la justice et la police ont-elles pu passer à côté d’une telle incongruité ?. Dans un même immeuble cohabitaient une telle proportion de pédophiles qu’il ne pouvait s’agir que d’une affabulation.

                Le seule faute de l’église comme de l’institution scolaire est de vouloir à tout prix nier que cette règle s’applique chez eux comme partout ailleurs. Pour le reste, il faut faire très attention à la manière dont on présente les choses, car avec ce genre d’affaires, les raccourcis et les amalgames sont vite faits.


              • Dame Jessica Dame Jessica 8 avril 2008 09:51

                @ Leïla,

                Ce n’est pas faux mais la différence est néanmoins sensible...Un journaliste n’a pas forcément, de par son activité professionnelle, de contact étroits et suivis avec des enfants ou des adolescents... Je confie l’intégrité physique et morale de ma gosse 8h par jour à des enseignants (sans parler de ceux qui fréquente le catéchisme) et je ne trouve absolument pas plus croustillante la psychopathologie d’origine sexuelle d ’un adulte amené à la cotoyer journellement que celle de l’épicier du coin de ma rue...Non, les termes qui me viennent en tête sont angoissant, inquietant, torturant mais en aucun cas croustillant...


              • srobyl mascarpone58 7 avril 2008 14:51

                Au-delà de l’appréciation des faits reprochés à ce principal qualifié à juste titre de "pauvre type" , au sens de déviant qu’il convient de juger et de soigner (comment, au fait ?), l’accent est bien mis par l’auteur sur l’"omerta" qui semble régner dans l’EN. Ca rappelle les propos d’une anglaise de l’époque victorienne qui disait "il paraîtrait que l’Homme descend du singe ?...Grands dieux, j’espère que c’est faux, mais si cela s’avérait, faisons en sorte que celà ne s’ébruite pas !" Tu parles, Charles (Darwin)...Il semblerait que le corporatisme ne soit pas, dans ce cas, et comme toujours , à chaque fois il s’est manifesté dans les cas de pédophilie avérés au seins d’autres institutions, au service de la justice ni à celui des victimes. Certes, on peut relativiser et dire qu’en l’occurence il n’y a eu "que" des faits d’exhibitionnisme...Doit-on rappeler le drame de Moulins-Engilbert, où un gosse a payé de sa vie le laxisme de M. Tout le monde : le coupable, connu pour exhibitionnisme réitéré par différents services municipaux et scolaires, n’était jusqu’alors jamais passé à l’acte... et tout le monde l’avait bouclé.

                Mais tout ça,c’est du pain béni pour un système qui attend l’extinction de l’EN...Quand on veut tuer son chien....


                • philou 7 avril 2008 17:25

                  L’EN a traité le cas d’un adulte qui s’est déshabillé devant une auto-stoppeuse, même si ce type d’attentat à la pudeur relève de la correctionnel on ne peut décemment pas accuser l’institution d’avoir camouflé une affaire de pédophilie !

                  Qui aurait pu penser que le type était de surcroit pédophile ?


                • Leila Leila 7 avril 2008 14:56

                  C’est un journaliste obsédé sexuel qui m’a moinssé ?


                  • Mjolnir Mjolnir 7 avril 2008 15:14

                    Sans doute un reflexe conditionné parce qu’il y a le mot "religieux" et "obsédé sexuel" dans la même phrase.


                  • Dame Jessica Dame Jessica 8 avril 2008 09:53

                    heu...qui a moinssé qui ? Là, comme ça, vite fait, je ne vois aucun moinssage te concernant...ou ma page n’est pas actualisée ? C’est un peu compliqué Agoravox parfois, trouvez pas ?


                  • dup 7 avril 2008 15:56

                     je n’approuve tout ,mais la criminalisation de la sexualité à notre epoque est terrifiante. En même temps la pub et tout conforte une idée sexuelle ,même pour vendre des voitures . Contradiction que PERSONNE ose soulever. La chasse aux sorcières fait de nombreux suicides . Bientôt si on vous attrape avec une photo de bébé sur une peau de mouton dans un tiroir ,vous risquez la perpet. Prendre une photo aux alentours d’une plage est un un acte à haut risque. Notre époque soi disant libérée a perdu tout sens de la mesure. Le resultat est une hypocrisie incommensurable .Il y a qu’a voir l’offre porno sur le web et partout. .Libérés ? mon oeil !

                    http://www.ulb.ac.be/cal/plaisirsdamour/textes/07pecheoriginel.htm

                     

                     


                    • philou 7 avril 2008 16:50

                      S’exhiber devant des petites filles est effectivement anodin, on aurait dû lui mettre un simple PV sous l’essuie-glace ...


                    • dup 7 avril 2008 18:18

                      bien sur que non que ça ne se fait pas. D’autres pourtant l’on fait . Michel-Ange , Botticelli et une flopée de noms connus , ayant même décoré des églises il devraient croupir dans des geoles sous l’oeil vigilant de la nouvelle inquisition : les psys

                      http://fr.images.search.yahoo.com/search/images?p=art+nu+&fr=yfp-t-501&ei=UTF-8

                      chasser le pédophile est la nouvelle religion . Elle permet d’attaquer la liberté d’expression , la liberté du net ,d’attaquer les curés , les instituteurs, et tous ceux qui de près ou de loin vous derangent. En plus ça vous rend innataquable et de passer pour un brave type. C’est très tendance , même si de temps en temps on commet des erreurs . Mieux vaut un Outreaux que rien du tout. Le seul qui a l’air d’un plouq c’est celui qui s’est exibé . Ce sont les ’pères la pudeur’ qui me dégoutent et souvent c’est la poule qui chante qui a fait l’oeuf

                       

                       


                    • srobyl mascarpone58 7 avril 2008 19:13

                      à Dup

                      Entièrement d’accord sur l’excès de pudibonderie, qui laisse supposer de bas instincts refoulés...En revanche, assimiler les réactions contre les actes d’exhibitionnisme du principal à l’encontre des élèves à de simples réactions de pères la pudeur me paraît excessif...ou alors peut-être cherchez-vous des opinions favorables pour vous-même ? 

                      Attendre Carnaval et baiser dans la rue à poil, avec des masques de chiens, pourquoi pas, si c’est entre adultes consentants, et si la rue est déserte...mais dès lors qu’il y a des penchants sexuels pour les gosses, je pense qu’il y a une bonne raison d’être révolté et de tout mettre en place pour éviter le pire...


                    • Dame Jessica Dame Jessica 8 avril 2008 10:10

                      Mais depuis quand le concept de liberté implique t-il que l’on puisse exploiter, abîmer, traumatiser le corps et l’esprit d’autrui ? Vous avez sans doute une pléthore de clichés de vos gosses nus sur des peau de moutons ? Seuls ou "accompagnés" d’adultes ? Bien sûr que prendre des photos de gosses sur une plage est risqué...et ce n’est pas la responsabilité des enfants qui est en cause là mais la pathologie, la déviance sexuelle d’un adulte...Dans ce cas précis j’aurai des doutes quand à la puretés des intentions du dit adulte, et le fait que j’aurai peut être tort ne change pas grand chose à la donne. Pour avoir cru à l’intégrité morale d’un quidam je pourrai jouer l’équilibre d’un gamin ?Non, l’enjeu est trop grave, trop important. Et tout adulte qui serait aussi parent comprendra parfaitement ce que je veux dire

                      Que la pub nous inonde de corps nu et de poses lascives pour vendre une eau minérale m’indiffère parce que mon esprit est en mesure de faire la différence entre ce genre d’incitation à la consommation (qui ne date pas d’hier) et un délit sexuel agravé...pas vous ?


                    • srobyl mascarpone58 8 avril 2008 20:56

                      @dup

                       

                      Etre libéré ne signifie pas perdre de vue le respect de l’intégrité d’autrui, qu’il s’agisse ou non d’un mineur. Il n’est pas admissible de penser que la pédophilie, même "consentie" (on se demande comment) puisse être autre chose qu’un crime ; qu’on examine les séquelles qui peuvent s’ensuivre ! 


                    • Mira 7 avril 2008 18:08

                      Tout pédophile dit être jugé et condamné sévèrement. Profiter de sa position et de son autorité auprès des enfants est une circonstance agravante, c’est évident.

                      Après, il faut éviter de tomber dans des théories de complots, parfois contradictoires quand je vous lis.


                      • chmoll chmoll 7 avril 2008 19:46

                        "l’éducation nationnale" ne couvre pas l’pervers, mais couvre sa honte


                        • fddr 7 avril 2008 20:06

                          Bonsoir,

                          Je ne serai pas étonnée que la hiérarchie fasse peuve de soutien pour l’un des leurs.Par contre le commun des enseignants ,le menu fretin peut bien être sacrifié lui !Cela est une absolue évidence !


                          • jello 7 avril 2008 22:43

                            Curieux comme les mêmes faits et le même dégout pour les actes évoqués peuvent malgré tout amener des visions si différentes des choses.

                            "une évidente pathologie". Ah, bon ! C’est déjà officiel ? Ce genre de comportement ne peut s’expliquer que par la maladie de son auteur ? Qui peut le décider ? Vous ? Vous êtes médecin ? A distance ?

                            "cette traque indécente du malheur d’autrui". On ne montre pas les exhibitionnistes ? Pourtant, c’est leur grand plaisir. Pourquoi ne pas chercher à montrer la bobine de quelqu’un qui aime tant tripoter son oiseau devant les enfants ? Il faut automatiquement accorder l’anonymat aux délinquants et aux criminels alors.

                            Plus fondamentalement, votre long exposé sur l’éducation nationale et sa complicité supposée dans cette affaire est peut-être juste mais il n’est pas justifié. On ne rencontre que suppositions, présomptions et supputations mais peu de faits.

                            "Mais de quels collègues s’agit-il ? Le journal ne le précise pas." Vous non plus, et pour cause mais cela ne vous empêche pas de juger les profs du collège pour un soutien coupable que vous seul leur attribuez.

                            "Une collaboration avec la justice refusée" parce que l’inspecteur d’académie, sur les ordres du ministre aurait refusé, selon un journal, "de répondre aux questions d’enquête de personnalité demandée par le président du tribunal correctionnel". D’un conditionnel, vous nous sortez une théorie du complot. Pas très sérieux.

                            "ce principal n’en était pas à ses premières frasques". Là, mon vieux, vous perdez carrément le sens de la mesure : "son casier judiciaire lui aurait été épargnée"  Par qui ? La Justice, l’Education Nationale, l’Elysée, le Pentagone ? Vous ne savez pas ? Ne dites rien.

                            Après, c’est pire. Par charité ne parlons pas des dossiers gardés 20 ans pour mater les rebelles, les protecteurs en haut lieux, le chantage d’officines. Les barbouzes ne sont pas loin. Ca tombe bien, on est dans la comédie à la française. Pour rester dans le ton de ce cinéma qui sied si bien à cet article :

                            C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule.

                            Bonjour chez vous.


                            • Paul Villach Paul Villach 8 avril 2008 09:16

                              @ Jello,

                              Précisément, avant de parler et d’ "exhiber " vous-même votre grossièreté, commencez par vous informer ! vous verrez que les faits évoqués au conditionnel ne reposent pas sur des élucibrations. Seulement ils vous dérangent ! Grand bien vous fasse ! Paul Villach


                            • Mr.K (generation-volée) generation-volée 7 avril 2008 22:53

                              bravo chmoll  : " "l’éducation nationnale" ne couvre pas l’pervers, mais couvre sa honte "

                              voilà un commentaire parfait , merci

                               

                               

                              plussez-le messieur , allez plussez


                              • frédéric lyon 7 avril 2008 22:54

                                Si vous étiez pédophile vous chercheriez à exercer un métier qui vous mette en contact avec des enfants, non ? Vous préfèreriez travailler dans un école plutôt que dans un asile de vieillards.

                                La proportion de pédophiles à l’Education Nationale, ou chez les moniteurs de colonies de vacances, ou chez les curés qui font le catechisme, pour ne prendre que trois exemples, est donc plus forte que dans la population générale.

                                Il ne faut pas couvrir de boue ces professions, mais il faut être plus plus vigilant.

                                 

                                 


                                • jello 7 avril 2008 23:04

                                  Bon sang, mais c’est bien sûr !

                                  Et c’est pour ça qu’il y a plus d’ivrognes chez les bistrotiers et plus de voleurs dans les banques !

                                  Et n’oublions pas : des piqués chez les acupuncteurs, des gens au courant chez les électriciens et des repris de justice chez les tôliers.

                                  Heureusement qu’il reste les physiciens pour faire preuve de gravité.


                                • grangeoisi grangeoisi 7 avril 2008 23:37

                                  C’est vrai que les pédophiles agissent là où il y a des gamins, rarement dans les maisons de retraite.

                                   

                                  Et au passage un gros cucul-panpan à cette vilaine administration de l’Education nationale ! Doit s’en passer dans les couloirs des Académies, jte dis pas, et au Ministère là...là !


                                  • frédéric lyon 7 avril 2008 23:42

                                    Jello, tu es un âne, ça c’est sûr, mais ne pourrais-tu pas essayer de faire un effort pour comprendre, au moins une fois de temps en temps, et en particulier avant de sauter sur ton clavier ?

                                    Qu’est-ce qui te parait si surprenant dans le fait que des pédophiles rechercheront volontiers des professions qui les mettront en contact avec des enfants ?

                                    Tu n’a pas remarqué qu’il y avait plus d’affaires de pédophile impliquant des éducateurs, que d’affaires de pédophile impliquant des charcutiers ?

                                     

                                     


                                    • Le péripate Le péripate 7 avril 2008 23:46

                                      Et plus de voleurs chez les banquiers ... Au fait, où était tu la nuit on a profané les tombes des soldats musulmans ?


                                    • Christoff_M Christoff_M 8 avril 2008 01:39

                                       étrange silence protecteur et complice d’un état qui ne veut pas reconnaitre les tares de certaines de ses créations....

                                      il règne le meme silence sur les cas de pédophilie qui remontent difficilement à la surface dans les vestiaires de certaines fédérations sportives...

                                      comme à une autre époque il fallut tres longtemps avant d’avoir une enquète sur les enlèvements de jeunes appelés, le silence des proches des voisins et du milieu est quand meme étrange...

                                      on peut s’étonner dand tous les cas du manque d’intérèt pour les recruteurs ou la hiérarchie au sujet du passé d’un futur responsable en contact avec des enfants.


                                      • Coquille 8 avril 2008 14:42

                                        Oups. Je vois que je n’ai pas placé mon commentaire précédent à la suite de la discussion comme je le voulais, étant destiné à tous.

                                        Je poursuis ici pour répondre au commentaire de Thierry

                                        @Thierry,

                                        Je rejoins Kieser dans ses réponses.

                                        J’ajoute les remarques suivantes :

                                        Vous dites : reconnu coupable..." Soit. Mais est-ce pour autant la preuve définitive de la chose, et sur quoi un tel jugement a-t-il été prononcé ? Les éléments habituels, ragots, réputation, témoignages d’enfants, "intime conviction des jurés" ?
                                        Plus loin : Ce qui laisse toujours une impression de malaise dans ces cas-là, c’est que ces "jugements" ressemblent plus à des opérations d’exorcismes et à des sacrifices humains que l’on offrirait dans l’urgence à "l’ opinion publique", incarnée par les médias, qu’à une justice sereine rendue par des cours respectables, compétentes, et irréprochables...

                                        Je m’interroge : comment qualifiez-vous les cas où l’accusé bénéficie d’un non lieu (pas de procès), est relaxé (correctionnel) ou acquitté (assises), faute de preuves jugées suffisantes par la cour ou les jurés ? Ces cas là vous laissent-ils une impression de malaise ?

                                        Parlez-vous de sacrifice humain du plaignant dont la parole a été niée, qui est parfois poursuivi en diffamation ? D’opération d’exorcisme pour la procédure judiciaire ? Ou considérez-vous que le jugement est dans ce cas digne de votre foi et correspond à la réalité : "l’accusé est innocent" ? Vous posez-vous seulement la question dans ces cas là ou réagissez-vous uniquement lorsque l’accusé est reconnu coupable ?

                                        Pourtant, en vertu de ce que l’on nomme "présomption d’innoncence", un accusé est reconnu coupable seulement si sa culpabilité a été établie par des preuves jugées tangibles par les juges ou les jurés. A l’inverse, il sera relaxé ou acquitté. Je ne nie pas l’existence d’erreurs judiciaires (au passage, je me demande souvent : pourquoi avoir attendu Outreau pour s’en indigner ?) . Toutefois, n’êtes-vous pas d’accord pour dire qu’un jugement rendu sur la base "d’absence de preuves de culpabilité suffisantes" laisse planer plus de doutes sur la réalité qu’un jugement rendu sur la base de "culpabilité établie par la cour, au vu des éléments de l’enquête et de l’éventuelle instruction" ? N’est-ce pas justement dans cette idée que réside la justification de la présomption d’innocence ?

                                        Vous déplorez un manque d’information précise dans "ce genre de média dont la vocation est plus d’offrir un spectacle à des clients que des informations réelles à des citoyens éclairés."
                                        Je vous invite à vous éclairer un minimum sur le fonctionnement de la justice pour commencer :
                                        l’accusé a été ici jugé au tribunal correctionnel (tribunal compétent pour les délits). Il n’y pas de juré en correctionnel. Les jurés sont appelés aux assises (tribunal compétent pour les crimes). 

                                        Quant au "spectacle donné aux clients", qui alimente selon vous  des réactions passionnelles jusqu’à l’hystérie, ne voyez-vous pas que vous sautez les deux pieds joints dans ce que vous pensez devoir dénoncer en qualifiant "d’opération d’exorcisme" et de "sacrifice humain" la condamnation d’un accusé ayant reconnu les faits pour lesquels il était poursuivi ?

                                        Vous répondez alors à Kieser :

                                        "Mais celà, à condition de garder la tête froide, d’utiliser un argumentaire rationnel [...] D’abord, l’aspect passionnel dont je parlais plus haut, qui est très sensible dans le ton que vous utilisez ; vous vous situez vous-même clairement du côté des victimes. C’est une position assurément fort respectable, mais partiale, qui vous interdit de juger à propos d’éventuelle culpabilité : on ne saurait être légitimement juge et partie."

                                        En somme, vous lui reprochez de rappeler que l’accusé a été jugé coupable par le tribunal, aveux de l’accusé à l’appui, alors qu’il se situe clairement du côté des victimes ce qui devrait selon vous lui interdire tout jugement. Mais de quel jugement parlez-vous ? Prenez-vous Kieser pour l’un des juges ayant condamné M. Meyer ?

                                        Vous posez une interdiction de juger quand on se place du côté des victimes (et vous dites bien victimes, et non plaignants), mais n’est-ce pas un parti pris de défense des citoyens qui est censé animer la justice ?

                                        Vu le ton enflammé que vous prenez pour dénoncer une "hystérie populaire" à l’occasion d’un jugement appuyé par l’aveu de culpabilité de l’intéressé, vos propos sont loin d’être dénués de passion. Mais alors, si je vous suis dans les méandres de votre argumentation, je ne peux qu’en venir à me demander de quel côté vous vous situez puisqu’à l’évidence, vous ne faites pas preuve de la froide rationalité à laquelle vous exhortez autrui.


                                        • xray 8 avril 2008 20:44

                                          Pédophilie 

                                          Les médecins nous affirment que c’est une maladie. Vont-ils nous dire le contraire ? 

                                          L’injustice est un métier. 
                                          http://echo-europe.monblogue.branchez-vous.com/ 

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