@Gargamel : La vie s’est améliorée en Afghanistan, quel tissu d’aneries. Lire à ce propos les reportages remarquables d’Anne Nivat, qui elle, s’est rendue en Afganistan et en Irak :

Anne Nivat : C’est un point très important. Je voudrais préciser ce sentiment et le comparer aux regrets que j’ai observés en Irak et en Afghanistan. On ne veut pas « retourner à Saddam Hussein », ni « retourner aux Talibans ». En Russie, on ne veut pas non plus « retourner à Gorbatchev » ni à l’Union soviétique telle qu’elle avait existé avant lui. Ce que l’on regrette, ce sont les certitudes que l’on avait quand on vivait sous ces régimes dictatoriaux : aujourd’hui, les Irakiens, les Afghans et les peuples d’Asie centrale vivent dans l’incertitude. Tout ce que les gens connaissaient, toutes leurs valeurs, leurs habitudes, leur métier, leurs conditions de vie ont brutalement disparu ou ont complètement changé.
Nous n’imaginons pas en Occident ce bouleversement total parce que nous ne connaissons ici rien de tel. Il faut que nous prenions en compte cet immense désarroi qui est aggravé par la dureté de l’existence quotidienne : chômage, misère, insécurité. Toutes les générations sont plongées dans ce chaos qui dure depuis quinze ans et qui succède à l’ordre soviétique. Ce régime, que nous considérons ici sous son aspect policier, assurait un niveau de vie médiocre par rapport au nôtre. Mais chacun avait l’assurance de manger tous les jours à sa faim, de recevoir à l’école et à l’université une excellente éducation, de ne jamais connaître le chômage, d’avoir droit à un bon système de soins, à des vacances, à une retraite digne. Aujourd’hui, les nouveaux États n’ont plus d’argent pour entretenir le système éducatif, il faut payer pour être convenablement soigné, les retraités sont confrontés à des difficultés inouïes.

www.vulgo.net/index.php

www.cyberscopie.info/pages/art_entre/art36_entre.html