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Commentaire de Jason

sur Français, si vous saviez... comme on vous plume !


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Jason Jason 8 avril 2008 10:10

@ Lucrezia,

Votre réflexion est très intéressante en ce qu’elle reflète l’opinion communément acceptée par des groupes de personnes qui ne souhaitent rien changer. Et c’est votre droit.

Selon vous, le consommateur aurait un "sens critique" acquis à l’école. Oui, à condition que cette dernière ait le succès qu’on lui souhaite. Rappelons qu’il existe en France trois millions d’illettrés. Sans parler des autres.

La thèse du "client fainéant". Vous n’avez jamais été confrontée au saucissonnage ou, plus élégamment à la segmentation marketing ? Cela consiste à créer, à partir d’un produit donné un ensemble d’options telles que, finalement le client perd tout repère. Et cela est voulu. La simplicité permet le sens critique, la complexité l’empêche.

Regardons les contrats de services ou de produits offerts aujourd’hui. Beaucoup sont truffés de clauses abusives, ou mieux d’absence de clauses que le vendeur évite soigneusement de mentionner. Et maintenant, il faut attendre que Bruxelles se manifeste pour faire cesser certains abus.

Vous dites que les clients achètent du rêve. Oui, s’il s’agit de rêver en pensant que l’on va pouvoir nourrir sa famille avec un budget dérisoire, se vêtir, se loger, avoir une vie sociale épanouie. Ne confondons pas ce qui procède du rêve et ce qui procède du droit, dans un pays où le hiatus entre les discours et les faits (7 millions de pauvres) atteint des niveaux d’intoxication.

Le consommateur ne s’infantilise pas de lui-même, mais a été rendu tel par un Etat omni-présent dans tous les aspects de la vie. Et cela s’appelle le clientélisme politique. "Faites en sorte su’on ait besoin de vous" disait Machiavel dans ses conseils au Prince.

Ce que je souhaite, c’est que l’Etat libère la parole du consommateur. Car le droit de s’exprimer publiquement sur certains sujets est encore un tabou dans notre république des Droits de l’Homme. Ce qu’il y a de paradoxal, c’est que personne ne s’en émeuve. Oui, vous avez raison, le citoyen-consommateur est infantilisé. Mais cherchez-en la cause.

Je ne souhaite pas que l’Etat soit le garant de toute transaction mais qu’il mette à la disposition du consommateur un espace libre, càd. non censuré par la justice ou les fournisseurs, dans lequel celui-ci puisse partager avec ses semblables ses expériences bonnes ou mauvaises.

 


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