@ Gilles
Vous admettez donc que le blâme est une faute de la part de l’administration. C’est bien. On peut l’avancer sans risque : ce jugement a l’autorité de la chose jugée.
Pour ce qui touche à l’enseignement de l’Histoire ou de quelque discipline que ce soit, on ne peut demander à quiconque l’impossible : chacun ne livre que la représentation de la réalité qu’il juge la plus fidèle possible, en conformité avec ses intérêts.
Pourquoi s’en prendre à l’expression d’une opinion qui accompagne obligatoirement l’exposé d’une information ? Au nom de la neutralité, de l’objectivité ?
Ces idéaux, ces horizons ne sont au mieux que des directions que l’on prend et vers lesquels on tend pour s’en rapprocher de façon asymptotique, sans jamais les atteindre.
C’est dur de se mettre ça en tête quand on a été éduqué dans la croyance d’une perception directe, "im-médiate" de la réalité, sans "médias interposés", si je puis risquer le pléonasme - je veux parler des médias personnels, les cinq sens, les mots, les images, les gestes, les silences, le cadre de référence comme des médias de masse qui englobent à leur tour d’autres médias personnels en plus des prothèses électroniques qu’ils comprennent ou non.
Ces médias sont la seule voie d’accès à la réalité avec les déformations qu’ils impriment sur la représentation qu’ils en donnent. Ce n’est pas la table que je touche, mais seulement une représentation de la table. Souvenez-vous de Magritte : "Ceci n’est pas une pipe" - "Ceci n’est pas une pomme" !
En outre, c’est de la pluralité des opinions que peut être approchée la représentation de la réalité la plus fidèle.
Donc l’administration n’a pas été à la hauteur de la mission qui devrait êre celle d’une institution chargée de la diffusion du savoir. Paul Villach