Cela m’est arrivé tout près de l’hôtel Meikles. Le restaurant (le steack-house) est au premier étage, et le menu à l’entrée dans la rue affichait toujours le menu avec des steacks. En arrivant au premier, le serveur est venu me voir et m’a dit discrètement : "Sorry, Sir, we have only chicken rice for the moment".
Quand j’ai demandé un coca, ils n’en avaient pas (d’ailleurs il n’y avait presque pas de coca dans toute la ville), seulement leur soda water.
A la table d’à côté, il y avait deux personnes qui ont demandé un café à la fin du repas. Puis, comme il n’y en avait pas, un thé. Et comme il n’y en avait pas non plus, il a demandé s’il restait du soda water (il y en avait but pendant qu’il mangeait l’unique plat du restaurant, le chicken rice) et il a donc pris du soda water.
J’étais particlièrement suffoqué par cette scène, parce que le patron d’un lieu superbe (le Kuimba Shiri au bord du Lac Chivero à une dizaine de kilomètres de Harare, un zimbabwéien blanc) m’avait conté une histoire semblable dont il rigolait et que je trouvais outrancière. Et cette anecdote m’est restée gravée dans l’esprit.
C’était pendant mon dernier séjour fin septembre/début octobre.
=============================
Il m’est arrivé aussi d’autres aventures. En particulier, il n’y avait plus de viande de boeuf dans toute la ville, car Mugabe avait imposé un prix de vente de la viande qui était en dessous du prix coûtant de la vache et interdit l’abattage des vaches en dehors des abattoirs contrôlés par des membres du Zanu-PF.
J’ai acheté au noir une vache vivante en dehors de la ville (en payant en USD) et ils l’ont abattue clandestinement de nuit pour me préparer du biltong (viande séchée qui se conserve assez longtemps) dont j’ai fait cadeau à mes amis locaux parce que ceux qui ne sont pas au Zanu-PF ne pouvaient plus avoir de viande.