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Commentaire de Guillaume Narvic

sur Le Monde : la grande crise de la presse a commencé


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Guillaume Narvic Guillaume Narvic 10 avril 2008 10:04

 Merci à tous d’avoir pris la peine de me lire et de commenter...

J’ai un commentaire à mon tour. smiley

- Plusieurs d’entre vous ramènent le débat à la seule situation du journal Le Monde (sa ligne politique, sa gestion, etc.), alors que presque tous les quotidiens français sont dans le même état. Il faut donc aller chercher les causes profondes de cette situation au-delà du seul cas Le Monde.

- D’autres commentateurs mettent en cause la presse française dans son ensemble, par rapport à la presse étrangère. C’est vrai qu’il y a une situation spécifique à la presse française, et j’en ai déjà pas mal parlé ici smiley (cf. Le journalisme a mal tourné ;  Qui veut la mort de la presse française ? ). La presse française est donc certes plus fragile que les autres (pour de multiples raisons sur lesquelles je ne reviens pas), mais la même crise se profile dans les autres pays développés (c’est vrai que la presse écrite en revanche se porte plutôt bien dans les pays en développement...). Une explication franco-française est donc aussi insuffisante.

- Dernière remarque enfin : internet est un outil merveilleux et le journalisme citoyen, c’est formidable. Mais il reste que l’essentiel de l’information qui nous parvient reste fabriquée par des journalistes professionnels (et pour l’essentiel ceux des grandes agences de presse mondiales et des grands quotidiens). Ensuite, elle circule en boucle, recyclée par tout le monde, jusqu’ici.

Soyons tout de même conscient que sur Agoravox, il y a tout de même assez peu d’information originale qui sort. Il s’agit surtout de veille (de l’information qui avait échappé à beaucoup et qui est remise en valeur par certains. Mais elle existait déjà ! Et le plus souvent, ce sont des journalistes qui l’avaient produite), et pour beaucoup, il s’agit surtout de commentaire, de réflexion ou de tribune...

On ne peut guère compter sur les blogs et sur le journalisme citoyen pour obtenir une information suivie sur l’étranger, notamment dans les zones de conflit, par exemple. Or, si les journaux s’effondrent, qui va payer les envoyés spéciaux et les correspondants de guerre ?

Et puis, contrairement à ce que certains semblent croire ici, la plupart des journalistes ne sont pas des éditorialistes politiques ! Il n’y a qu’une poignée d’éditorialistes (quelques dizaines de personnes), sur prés de 40.000 journalistes. Les autres font un travail de collecte de l’information, de reportage, de tri, de documentation, etc. Ce travail est souvent "souterrain" et bien des gens ne réalisent pas son importance.

Le fond de mon interrogation, et peu de gens dans ce fil de commentaire reprennent réellement ma balle au bond : si l’on réduit le nombre de professionnels qui travaillent à l’information, comment ne pas voir que ça ne peut que conduire à affaiblir la qualité générale de l’information du public ? Et ceux qui trouvent qu’elle est déjà mauvaise, devraient encore plus s’inquiéter, plutôt que de se réjouir...


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