Je vais répondre par une question : pensez-vous que les programmes actuels (je parle bien des programmes et non des résultats) sont adaptés à l’enseignement dispensé au collège ?
Je reviens à l’étude des langues : comment un enfant qui va aborder l’étude d’une langue pourrait-il le faire sans savoir analyser une phrase en français ? Je vais même aller plus loin, car ma femme était autrefois prof d’anglais : comment voulez-vous étudier cette langue lorsque vous n’êtes pas capable de faire la différence entre un "z" et un "y" en écriture cursive et que vous employez l’un à la place de l’autre ? Dans une telle situation, un enfant décroche en moins d’un trimestre et c’est parfaitement normal : il est en situation d’échec sur toute la ligne.
A titre personnel, je suis né "dans le ruisseau" et je n’avais pas beaucoup de chances de m’en sortir dans la vie autrement que par l’école. Je me souviens parfaitement qu’en anglais, par exemple, je n’ai jamais appris une leçon de toute ma scolarité : avoir entendu, compris, enregistré en cours me suffisait.
Mais, parallèlement, je faisais du latin. Et le latin, ce n’est pratiquement que du travail d’analyse.
"Et les nouveaux programmes constitueront à votre sens une solution, une aggravation. Marqueront-ils le retour au temps où tous les élèves n’allaient pas au collège ?"
Il n’y aura pas d’aggravation de la situation si tous les profs des écoles abordent les nouveaux programmes sans a-priori, sans y voir une charge de travail supplémentaire.
Pourquoi voudriez-vous que ces programmes marquent le retour de la "ségrégation" à l’entrée au collège ? Les enseignants du collège ne demandent qu’une chose : que leurs élèves disposent des connaissances fondamentales.