Le partage de la valeur ajoutée : un tabou médiatique
Désormais la lutte des classes, la conflictualité collective salariés/patrons autour du salaire, c’est dépassé, c’est même ringard. Les médias glosent donc beaucoup plus volontiers des bons résultats 2003 des sociétés du CAC 40, des nécessaires plans de restructurations des entreprises, que de la répartition de la valeur ajoutée qui mesure la façon dont est répartie la richesse produite chaque année.
Celle-ci, encore appelée PIB ou valeur ajoutée, est pourtant calculée tous les ans, par l’INSEE. Mais qu’est ce que le PIB et comment se répartit-il ?
Le produit intérieur brut regroupe la valeur monétaire de l’ensemble des biens et services, y compris les services non marchands, produits en un an en France. Si on prend en compte l’image du compte de résultat d’une entreprise, le PIB au niveau de la nation, c’est l’équivalent pour une entreprise de la valeur ajoutée, c’est à dire la différence entre le total des ventes et le coût des matières premières
. Pour produire ce PIB ( cette valeur ajoutée ou cette richesse ), deux facteurs concourent à la créer et reçoivent une rémunération : le travail et le capital.
Toute la valeur de la richesse produite, le PIB, est donc répartie entre la rémunération du travail et celle du capital.
Autant la première est facile à envisager : il s’agit des salaires, des cotisations sociales et des revenus du travail indépendant.
Autant la seconde est un peu plus complexe, car le capital prend des formes variées.
La rémunération du capital prend trois formes : l’amortissement du capital physique, les loyers perçus par les ménages en tant que propriétaire et les bénéfices des entreprises. L’amortissement est la fraction exprimée en valeur monétaire du capital physique consommé chaque année pour produire des biens et des services. Les loyers perçus par les ménages et les bénéfices sont une rémunération de deux types de titres de propriétés, le logement et le capital des entreprises.
Or, en vingt ans, on constate une forte diminution de la part de la rémunération du travail ( salarié et indépendant), celle-ci passant de 67.8% en 1982 à 59.8% en 2002, soit 8 points de moins. Le PIB s’élevant à 1521 milliards d’euros en 2002, ces 8 points représentent la bagatelle de 121 milliards d’euros.
Si le partage de la richesse avait été le même qu’en 1982, cette somme aurait été versé à l’ensemble des salariés et travailleurs indépendants.
Cette évolution traduit le changement de rapport de force entre syndicats/salariées d’un côté et patrons/actionnaires de l’autre qui s’est manifesté concrètement par une augmentation massive du chômage, par la modération salariale, par une politique d’exonérations des cotisations sociales pour les entreprises et par la précarisation des emplois.
Avec la mondialisation et le renforcement des marchés financiers, les actionnaires exigent désormais un revenu minimum garanti du capital dont font les frais les salariés. De ce gigantesque transfert de richesses, les médias et les politiques n’en parlent pas, notamment lorsqu’il s’agit de réformer les systèmes sociaux en déficit.
Pourtant, cette thématique est centrale, puisque les recettes de ces systèmes sont assises sur la masses des salaires versés.
Les 10.2 milliards d’euros de déficits de la branche maladie de la sécurité sociale en 2003 et celui des 18.8 milliards d’euros prévus en 2010 pour la branche retraites avant la réforme Fillon, sont à mettre en regard du transfert massif opéré en 20 ans, des revenus du travail vers ceux du capital : 121 milliards d’euros en 2002.
Taxer davantage les entreprises, et notamment les plus importantes d’entre elles et celles utilisant peu de main d’œuvre pour équilibrer les comptes sociaux, c’est donc possible. Encore faut-il poser la question de la répartition des richesses
les tableaux : http://209.85.135.104/search?q=cache:HJ4Dx3ozdvgJ:attac-finistere.infini.fr/IMG/pdf/Le_partage_de_la_valeur_ajoutee.pdf+le+transfert+des+produits+des+richesses+du+travail+vers+le+capital&hl=fr&ct=clnk&cd=1&gl=fr&lr=lang_fr&client=firefox-a
28/06 20:51 - Naoh
Cher JPC 45. J me permets de prendre la plume (électronique) pour prendre part au débat. Je ne (...)
26/04 13:35 - lib
Une grève générale, ce n’est pas la fin du monde. C’est le déclenchement (...)
25/04 11:59 - Valou
Oui : quelle bonne idée une grève générale : comme ça on aura plus d’électricité, plus (...)
20/04 20:24 - lib
Bonjour, Oui, merci pour cet excellent article. En effet, une grève générale en Europe serait (...)
18/04 11:46 - sisyphe
Pour ceux qui ne sont pas tout à fait au courant....(notamment, réponse @ Fred) LES (...)
18/04 11:35 - Fred
En l’occurence, ceux qui font des heures supplémentaires ne sont surement pas les plus (...)
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