Ce qui me défrise pas mal, c’est que la "variable d’ajustement", ce sont des hommes et des femmes, avec une vie, une famille, une dignité, qui vont sérieusement morfler dans cette phase d’ "adaptation". Certains ne s’en remettront peut-être pas.
Oui je ne disais pas que c’était bien ou mal, juste que lorsque la presse a été confrontée au problème, elle ne pouvait pas réduire son infrastructure mais ne pouvait vraiment agir que sur le personnel. Avec les dégats humains que l’on sait et au final les dégats sur la qualité du journal. (Qui se sont alors traduit par une nouvelle baisse des ventes et de nouveaux licenciements).
D’autres transitions technologiques ont été gérées avec plus d’intelligence et moins de dégâts, que ne sont manifestement capables de le faire les médiocres dirigeants de la presse actuellement. Mais ce n’est pas eux qui morfleront...
Mwais. Ca n’a jamais été bien rose une révolution technologique. Du moins pour ceux qui sont directement dans la zone d’impact. La révolution industrielle a détruit des centaines de métiers. Dans certains cas les gens qui pratiquaient cest métiers (comme les ferreurs de chevaux) sont passés d’un statut "prospére" à celui d’ouvrier en usine. De même pour ceux dont le travail a été remplacé par une machine...
Et il y a aujourd’hui une nouvelle variable. C’est qu’au temps de la société industrielle, le changement technique prenait du temps. L’automobile a détruit de nombreux métiers mais il a fallu le temps de produire suffisamment de voitures et camions pour détruire ces métiers. Dans l’ére post-industrielle, innonder le marché n’est plus un problème. Lorsque le changement technique est la, il s’applique à tous instantanément. La seule limite est la capacité des hommes à accepter ce changement.
Et cette limite joue à la fois contre les sociétés technologiques et contre les sociétés qui vont voir leur activité affectée par cette technologie :
Mes dirigeants (je suis du cote techno) comme les votres ont du mal à bien évaluer cette variable du temps d’acceptation. Mais il est vrai qu’elle a un comportement irrationelle. Ainsi le MP3 a été adopté à une vitesse qui a surpris jusque dans les sociétés hi-tech. De même pour le site de rencontres dont le passage dans les moeurs a été incroyablement rapide. Et d’autres usages sont eux plus long à venir. Je pense par exemple à la signature électronique qui met beaucoup plus longtemps que prévu à remplacer la signature "papier".
Or, toute mauvaise évaluation de cette variable quel qu’en soit le sens a des conséquences désastreuses.
Rajoutes à cela que les dirigeants souvent vieux sont paniqués par l’arrivée d’un monde qu’ils ne comprennent pas. Et qu’ils se disent souvent que si ils laissent la distribution électronique prendre le pas, c’est une nouvelle génération qui va rapidement les remplacer. J’ai ainsi vu le dirigeant d’une grosse boite de médias (dont je tairai le nom) ne pas avoir d’ordinateur sur son bureau et se faire apporter ses emails par la secrétaire. Cet homme surement très compétent dans l’ancien monde ne peut visiblement pas s’habituder au nouveau dont il ne comprend pas grand chose. Alors il espére que l’ancien durera jusqu’à sa retraite....
Mais il y a autre chose : ton espoir que la presse de qualité renaisse par ailleurs reste... un espoir. Pour le moment, on ne voit guère, et nous sommes tout de même quelques uns à explorer ça de très près, d’où viendra la solution... On peut aussi imaginer qu’elle ne vienne pas de sitôt.
Je ne suis pas vraiment d’accord la dessus. J’ai eu accès à des tonnes d’informations de qualité sur internet depuis que j’y ai accès. D’une certaine façon je dirai même que je m’estime mieux informé par internet que par les médias traditionnels.
Ce qui a pris cher, ce n’est pas la qualité de l’information plus que jamais accessible à tous mais la qualité du filtre. Le journaliste servait de filtre et sélectionnait une information qui on l’espérait était de qualité, impartiale et vérifiée. Aujourd’hui, le filtre c’est nous. Au niveau social cela nécéssite de repasser par la case école afin d’apprendre aux gosses à filtrer.
Mais quand on voit ce que la presse dite "de qualité" est capable d’imprimer en ce moment sur la Chine, je relativise largement (pour bien connaitre ce pays) la qualité du filtre offert par les journalistes. (Regardez à ce sujet l’excellenté émission d’arrét sur images à ce sujet).
Il y a tout de même un problème de fond dans cette histoire : nos sociétés "modernes" et "avancées" ont besoin d’une information crédible pour fonctionner. Pas seulement en ce qui concerne les citoyens, mais aussi les usagers, les patients, les consommateurs, les habitants, etc., etc.
La encore je le redis, c’est plus le problème du filtrage que de la disponibilité de l’information. Pour tout problème j’ai réussi à trouver sur internet une information de qualité. Et je serai tenté de dire qu’internet répond justement au besoin en information des sociétés modernes. Mais il est vrai que chercher l’information nécéssite un certain savoir faire. Le problème étant justement que chaque citoyen doit apprendre à faire le travail du journaliste : filtrer l’information, la synthétiser et en ressortir le meilleur. Or le citoyen lambda n’a pas fait d’école de journalisme et ne sait souvent pas faire cela.
Souvent au XXème siécle, celui qui savait détenait le pouvoir. Aujourd’hui c’est celui qui sait chercher qui a le pouvoir. Et la encore c’est un changement social difficile à assumer pour ceux qui ont passé leur carriére à enmagaziner des informations dans leur cerveau et à qui l’on dit : finalement google fait le même boulot que toi.
Mais au final justement rien ne change vraiment si ce n’est les gagnants et les perdants du système. Et puis dans dix ou vingt ans, nos sociétés auront (espérons le) adaptés leur école et leurs structures au nouveau monde. Celui-ci sera à nouveau stable et tout cela semblera normal. Ou elles refuseront de s’adapter, et il y aura une révolution et elles s’adapteront alors brutalement.
Le modèle économique qui se dessine n’est pas en mesure d’assurer un équilibre entre viabilité économique et exigences sociales, sauf à sacrifier le niveau de satisfaction des exigences sociales en qualité d’information. Le niveau de rejet en bloc de la profession de journaliste atteint chez certains (à lire plusieurs commentaires ici) témoigne bien que cette insatisfaction est déjà très grande, alors que la suite du processus laisse imaginer que la situation va encore se dégrader...
La encore oui et non. Le modéle économique en question permet de générer des revenus. D’ailleurs la filliale "on-line" du monde est rentable. De même le New York Times a son édition en ligne rentable, etc, etc... On a accès facilement aux publications scientifiques du monde entier, à tout plein de choses. Mais il est vrai qu’il faut savoir se servir d’un moteur de recherche. Je ne sais pas trop ce que vous entendez par "exigences sociales" le terme "social" étant souvent employé à tort et à travers pour signifier qu’on est les gentils.
Quand au rejet de la profession de journaliste, il est du au fait de l’industrialisation de la profession de journaliste. Et cette industrialisation a été rendu nécéssaires par les couts de votre infrastructure (impression, distribution, ...). De ce fait, lire des articles produits à partir des mêmes dépéches d’agences et selon les mêmes techniques de sensationalisation lasse les gens et ne correspond pas à l’idéal que l’on se fait du métier de journaliste. Lorsque j’étais gosse, je m’imaginais le journaliste comme une sorte d’aventurier qui allait dans des pays lointains et prenait des risques pour informer les gens. Avouez que malheureusement ce coté la n’existe plus dans la profession. Et pourtant dans le cadre des affaires récentes entre la Chine et le Tibet, on aimerait parfois que les journalistes qui en parlent connaissent la Chine ou prennent la peine de contacter des gens qui connaissent réelement le pays.
C’est aussi et certainement le coté "professionnel" du journaliste qui sera de plus en plus remis en cause. Il y a des milliers d’expats français en Chine. Si chacun avait écrit un petit blog sur ce qui se passe la bas, on en aurait surement su beaucoup plus qu’avec des correspondant encadrés par Beijing et ne connaissant souvent que mal le pays. J’ai ainsi lu des blogs d’expats capable de s’exprimer et de parler à la population non seulement en Chinois mais aussi dans le dialecte de leur province. Ce type d’information spécialisée dés lors que l’on peut la recouper est irremplacable...
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