La responsabilité sociale de l’entreprise consiste à former ses employés une fois recrutés et précisément nous constatons à l’occasion des licenciements économiques ou des licenciements pour "insuffisance professionnelle" que rares sont les salariés qui ont bénéficié au cours de leur vie professionnelle de formation continue.
Chaque salarié devrait au moins tous les deux ans bénéficier d’un entretien portant sur la formation en vue du développement de ses compétences , la plupart de ces entretiens - quand ils existent - sont purement formel et l’on attend toujours de voir dans les entreprises le passeport de formation qui était prévu dans l’accord national interprofessionnel sur la formation .
La formation des personnels a beau être de "bon sens" comme vous l’indiquez le fait est que ces dispositions du code du travail sont superbement ignorées.
la cour de cassation dans un arrêt 06-40950 a même cru bon de préciser que le "manquement au devoir d’adaptation entraîne un préjudice distinct de celui du licenciement abusif" donc double indemnisation : celle du licenciement plus une indemnisation de la formation nécessaire à une remise à niveau.
Dans ce cas précis, l’Union des Opticiens avait licencié pour motif économique deux salariées alors qu’elles avaient respectivement 24 et 12 ans d’ancienneté . Au cours de ce long parcours au service du même employeur elles n’avaient eu , en guise de formation , en tout et pour tout qu’un stage de trois jours ...
Cette situation n’est absolument pas exceptionnelle et il faut reconnaître que les employeurs font peser la totale reconversion des salariés sur la collectivité ce qui n’est pas normal .
Dans nos vallées du textile cela a été une vraie catastrophe au point que la région Rhône alpes a abondé des fonds européens pour faire face à cette situation et financer la reconversion des personnels de la totalité du secteur ... un "plan textile" a été ainsi financé à la demande du CESR.
Bref c’est judiciairement en ce moment que la sécurisation des parcours professionnels se met en place : on a vraiment de la part du patronat un grand écart entre les discours et la pratique observable quotidiennement dans les entreprises. Il faudrait quand même que l’on mette les actes en adéquation avec les paroles.