Pif. Vous êtes bien moins indulgent que Pierre Vidal Naquet qui conclut sur Chomsky en disant .Le contenu de ces lignes ne laisse aucun doute sur ce qui fait courir Chomsky. Il ne s’agit pas des chambres à gaz ; il s’agit fort peu de Faurisson, et secondairement de la liberté d’expression. Il s’agit d’abord et avant tout de Noam Chomsky. C’est de façon prémonitoire à son sujet, non à celui d’André Breton, que Jacques Prévert écrivait en 1930 : « Il était aussi très douillet : pour une coupure de presse, il gardait la chambre pendant huit jours » Chomsky est, comme beaucoup d’intellectuels, peu sensible aux blessures qu’il inflige, très attentif aux égratignures qu’il lui faut supporter.
Voilà toute l’affaire : il a fait une erreur, et il a du mal à la reconnaitre. Par contre vous, vous chargez la barque : vous négligez de rapporter que ses études sur les chiffres des morts du Cambodge étaient en rapport avec ceux du Timor (vous ne vous rappelez probablement pas, on en a très très peu parlé).
Quand à en faire un conspirationiste, il a déclaré "Il n’a cessé, bien au contraire, de rabâcher que « rien n’est plus éloigné de ce [qu’il dit] que l’idée de conspiration » . « L’idée qu’il y aurait une cabale organisée au plus haut niveau dans un pays comme les Etats-Unis est complètement idiote. Cela voudrait dire que cela se passe comme en Union Soviétique. C’est totalement différent, et c’est précisément pourquoi je dis exactement l’inverse »Il n’a cessé, bien au contraire, de rabâcher que « rien n’est plus éloigné de ce [qu’il dit] que l’idée de conspiration » . Mais vous m’avez probablement aussi rangé dans cette même catégorie.
En définitive, le sophisme est le suivant : il se trompe une fois et ne le reconnait pas, donc il se trompe tout le temps. A ce compte là, il faut renoncer à la relativité du fait que Einstein n’a jamais voulu reconnaitre les résultats des travaux sur la physique quantique.
Cependant, je vous accorde qu’il a une vision très noire de son propre pays, sans doute excessive. Mais il est dans son rôle, utile. A chacun de faire la part des choses.