Le professeur en journalisme Jean-Claude Leclec écrit aujourd’hui dans Le Devoir (http://www.ledevoir.com/2006/02/06/101379.html?242, sur abonnement) que la liberté a des limites, tout comme la violence du reste : « Les musulmans fondamentalistes ne sont pas seuls à trouver ces caricatures offensantes. Ainsi, pour le directeur du Congrès musulman du Canada, Tarek Fatah, le Jyllands-Posten entendait vraiment heurter les sentiments des musulmans. Toutefois, déplore-t-il, en usant de violence, des protestataires auront avalisé l’accusation d’intolérance portée contre l’islam. Fatah propose à ses coreligionnaires d’imiter plutôt le prophète : durement attaqué durant sa vie, il choisit, conformément au Coran, de répondre par le pardon et la bonté. »
Ne demandez pas aux gouvernements, non plus qu’à chaque individu, de contrôler ce qui se publie. Cela impossible, voire dangereux (comme la dérive d’un certain Président qui s’autorise à espionner sans demander une autorisation judiciaire). En revanche, comme l’ajoute avec justesse Leclerc : « Les médias qui veulent enseigner aux musulmans la liberté d’expression ont raté une occasion de montrer que cette liberté, pour être valable, doit s’exercer avec modération et jugement. »
Les musulmans et les non musulmans ont intérêt à se parler mais il n’y a aucun dialogue possible tant que la violence des uns va demeure la réponse aux abus des autres. C’est que voyez-vous, la liberté est rebelle aux menaces.