L’amabilité ne m’est pas étrangère et je ne suis pas agressif au départ. Mais votre condescendance, votre style et votre façon insidieuse d’aborder les choses, si semblables au comportement de qui-vous-savez (déformation plutôt que formation scientifique) n’appelaient pas l’amabilité. C’est vous qui avez donné le ton.
Ceci dit, admettons que vous ne soyez pas venu dans le sillage du "scientifique" boursicoteur.
Pour ce qui est des noms de scientifiques qui ont utilisé l’espéranto dans leurs spécialités, il s’agit de pionniers. Est-ce pour autant qu’ils ont disparu que l’usage de l’espéranto est lui aussi disparu dans ce domaine ? Si on parle de Komarov et de Gagarine à propos de vols orbitaux, est-ce pour autant qu’il n’y a rien eu après ? L’usage de l’espéranto n’a jamais cessé. Il a certes connu hauts et des bas, mais un article ne suffirait pas pour traiter ce sujet depuis le début jusqu’à nos jours.
Si j’ai cité des noms anciens, c’était pour montrer, notamment à propos de Pierre Corret, qu’il y a pratiquement cent ans cette année que la question de langue internationale, en médecine, a été traitée dans une thèse de doctorat et qu’on en est aujourd’hui au même point, même si l’anglais a occupé la place et apporté un semblant de solution, mais à quel coût pour les budgets de l’éducation dans la majorité des pays non-anglophones, pour 95% de l’humanité ! Il est évident que je ne pouvais pas, dans un commentaire déjà trop long, faire aussi état du présent. À l’heure de l’Internet, toute personne curieuse, dégourdie et pas trop demeurée peut trouver une foule de renseignements sans avoir à demander quoi que ce soit.
A propos de Tolkien, il avait étudié l’espéranto à 15 ans et il aimait beaucoup lire dans cette langue à laquelle il est toujours resté attaché. Il n’est pas impossible qu’il l’ait inspiré dans l’idée d’inventer une langue pour ses romans, le Sindarin, même si la conception est tout à fait différente. En 1932, il avait écrit : “Je conseille à tous ceux qui en ont le temps où l’envie de s’occuper du mouvement pour une langue internationale : soutenez loyalement l’espéranto”.
Quant à vos comptes, ils ne prennent pas en considérations les faits importants :
- Zamenhof était ophtalmologiste, et non linguiste — comme si c’était une preuve d’incompétence ! Le linguiste mondialement renommé Otto Jespersen a-t-il mieux réussi avec son "Novial", ou IALA, qui a éclaté lorsque Alexander Gode a imposé son point de vue pour son "Interlingua" ?
- une grammaire consistant en 16 règles — comme si toute la grammaire ne se limiterait qu’à ça : il s’agit de règles fondamentales, essentielles, suffisantes pour déchiffrer un texte avec l’aide d’un dictionnaire : chose tout à fait impossible dans une autre langue ;
- l’anglais est un "espéranto de facto" (sic !). Il faut une certaine myopie intellectuelle pour ne pas souligner la différence entre une langue nationale et une autre anationale, entre une langue hégémonique imposée et une langue à laquelle on vient par désir de partager l’effort, une langue qui nous satellise autour d’une puissance qui impose ses choix et une autre qui va dans le sens d’un monde équitable ;
- il ne désire pas l’apprendre (personne ne le lui a demandé !) parce qu’il n’a pas d’attirance pour une langue née de l’inventivité humaine (en d’autres circonstances, il avait dit qu’il était "trop facile" ! — sic !) alors que toute langue est redevable à l’inventivité humaine, et faite d’une certaine façon, avec art, donc artificielle.
Par contre, il a remarquablement expliqué, de façon rationnelle, les difficultés de l’anglais qui en font une langue inappropriée dans le rôle de langue internationale. Malgré tout, il n’est pas opposé à l’espéranto et ça ne lui déplairait pas de le voir supplanter l’anglais. Peut-être aura-t-il alors l’envie de l’apprendre (?)...
C’est un peu simpliste de croire qu’en dehors des membres des académies Comenius et AIS, fondées respectivement en 1986 et 1985, il n’existe pas d’autres scientifiques utilisant l’espéranto. Les auteurs des divers documents et communications de ces sites ne sont pas rédigés que par des académiciens :
http://bertin.ifrance.com/catal/sbf.htm
Et tout ceci a été réalisé presque en totalité de façon bénévole, sans l’aide des États alors que l’anglais, la langue la plus enseignée, l’est aux frais des contribuables et au grand profit de ceux qui, par leur langue, veulent mener le monde à leur guise.
Et je ne prétends pas tout savoir sur ce sujet autrement plus vaste qu’on ne le suppose.
Quant à obtenir des renseignements de première main, même sans savoir l’espéranto, vous pouvez écrire au professeur Reinhard Fössmeier dont vous trouverez l’adresse sous "Kontakto" sur http://www.ais-sanmarino.org/
17/04 09:51 - Henri Masson
L’amabilité ne m’est pas étrangère et je ne suis pas agressif au départ. Mais votre (...)
16/04 16:53 - Maurice Dupuis (de Paris)
Je floode honteusement, mais ca n’est pas à de quelconques fins inavouables, mais bel et (...)
16/04 16:14 - Maurice Dupuis (de Paris)
Ah, je viens de lire quelque chose d’intéressant concernant l’Academie Comenius. (...)
16/04 15:02 - Maurice Dupuis (de Paris)
Ah, quelle amabilité, ca fait plaisir à lire. On vous reconnait bien là, monsieur Masson ! (...)
16/04 10:22 - Henri Masson
Merci, M. Maurice Dupuis, de faire étalage de votre ignorance, de l’ignorance de votre (...)
16/04 09:46 - Maurice Dupuis (de Paris)
Suis je le seul à remarquer que, parmis tous les savants fervents adeptes de l’esperanto, (...)
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