M. Piffard
Je viens de trouver votre réponse que j’ai lue attentivement. C’est trés intéressant mais cela ne change pas les choses au fond. Ce n’est pas parce que Kiernan, poussé par sa révulsion naturelle au su des abominables massacres des khmers rouges utilise le mot "génocide" que cela donne une quelconque légitimité à cette utilisation.
Au Rwanda, d’accord, l’objectif était bien d’exterminer TOUS les Tutsis parce qu’ils étaient Tutsis. Dans le cas du Cambodge, les choses ne m’apparaissent pas être de cet ordre. Pourquoi alors ne pas qualifier de génocide les massacres de protestants par les catholiques en France ou l’inverse au temps des Cromwell (Thomas et Oliver) qui ont massacrés des quantités de catholiques et d’Irlandais, avec en ce qui concerne ces derniers la volonté d’épuration ethnique ? ou la volonté manifeste des anglais d’exterminer le plus possible d’Irlandais pendant "la grande famine" de 1845 à 1865, alors même que la nourriture abondait en Irlande ? Parle-t-on de génocide en ce qui concerne les Cathares ( "tuez les tous, Dieu reconnaitra les siens) ? De même les pogroms de juifs en Russie Tsariste ou en Pologne catholique ne sont pas qualifiés de génocide ( ils sont même carrément passés sous silence )
Le mot "génocide " est utilisé par certains pour les Arméniens mais pas par tout le monde. Je pourrais multiplier les exemples. La plus grande prudence est nécessaire dans l’utilisation de ce mot si l’on veut éviter l’accusation d’instrumentalisation.
La volonté d’instrumentaliser le mot apparait clairement dans l’extension " génocide culturel" qui devient à la mode et qui n’a aucun sens. Bref, quand les siens sont massacré, ça devient un "génocide" ; quand ce sont les autres, ce sont de vulgaires massacres et là on n’insiste pas .