@ cambronne
Il existe la possibilité de visionner des photos de cadavres mutilés sur des sites américains spécialisés dans le "gore" comme ogish.com (s’il existe encore) qui posséde une rubrique "french algerian war". Il semblerait que certains documents soient issus de sources FLN.
D’un usage politique de la mutilation des corps il semblerait que oui, cela ait été, le cas. Frantz Fanon, dans "les Damnés de la Terre" évoque la nécessité de désinhiber les colonisés du sentiment d’infériorité à l’égard du colonisateur. La profanation des corps, outre la terreur qu’elle ait pu engendrer chez les soldats français, a pu avoir pour but de désacraliser l’ennemi et de démontrer par ces mises en scène macabre sa fragilité. A défaut d’éduquer les combattants, on les fait basculer dans la "violence révolutionnaire".
Les dirigeants du FLN, cultivés, auraient pu émettre des consignes pour s’y opposer, même si cela n’aurait pu être que purement symbolique, le contrôle sur les maquis des zones rurales n’étant pas total. Que cela n’ait pas été le cas, à mon sens, relève de l’acceptation passive, sans doute dans l’objectif cité ci-avant..
Un facteur a très bien pu jouer : le fait que le jeune FLN, pressé de se présenter comme l’élément dynamique de la résistance algérienne, a précipité les évènements en 1954 et s’est lancé dans le conflit sans préparation préalable, pressé de balayer les mouvements nationalistes "historiques" comme le MNA.
La guerre d’Algérie, quoi qu’aient pu penser Trinquier, Bigeard et autres était un conflit qui a mis en face de l’Armée Française des combattants moins politisés que ceux qu’elle avait pu rencontrer en Indochine.
Le FLN a été plus nationaliste que révolutionnaire.
J’ai terminé "Le sec et l’humide". Il se lit vite mais ce n’est pas un ouvrage indispensable. Le travail de Littell est plutôt léger car il synthétise un ouvrage d’un chercheur allemand et ne le confronte qu’à un seul ouvrage de Degrelle, "La Campagne de Russie". L’iconographie par contre est excellente.
On reste sur sa faim. J’attendais un livre sur la trajectoire de Degrelle mais ce n’est pas ça. Des choses curieuses : la querelle linguistique en Belgique semble avoir "boosté" la collaboration. Flamands comme walons faisant de la surenchère.. avant un net handicap pour les Wallons : ils n’étaient pas considérés comme Germains selon les critères nazis.
Par contre, je lis un excellent ouvrage d’Omer Bartov :
"L’armée d’Hitler",
http://www.clionautes.org/spip.php?page=article-imprim&id_article=15
http://www.parutions.com/pages/1-4-7-3624.html
..cité dans la biblio de Littell et qui propose une intéressante analyse de la "démodernisation" de la Wehrmacht au cours de la campagne de Russie et de son idéologisation progressive au cours de celle-ci..
gAZi bORAt