Je voudrais, si vous le permettez recentrer le débat. Celui-ci n’est pas basé sur la présence de SDF et des éventuels inconvénients qui peuvent en découler, mais sur notre indifférence face aux autres.
Au même titre que le SDF, une personne agée est souvent victime d’une immense solitude. De la même façon, qu’est-ce donc qui nous empêche de nous arrêter discuter quelques minutes avec elle, lui adresser un sourire lorsqu’on la croise, l’aider pour porter ses courses, ou autre.
Il est là le problème de notre société, où chacun a peur de l’autre, au point de ne plus oser le regarder en face, ni de côté.
Lorsque j’habitais Paris, il y avait aussi le "clochard du quartier". J’avais pris l’habitude de m’arrêter chaque jour, nous faisions un brin de causette, je lui apportais du pain, ou de quoi manger, et quand il faisait froid, je lui préparais un plat chaud que je lui descendais vers 21 h pour l’aider pour la nuit.
J’ai mille fois hésité à lui proposer de dormir à la maison, parce que je me disais que ça devait être trop dur à supporter ce froid. Mais voilà, je vivais seule, j’avais un peu peur, on m’avait dit "surtout pas ,t’es folle !!!!". pourtant franchement il était génial gentil ce type.
Un jour je ne l’ai plus vu, il m’a manqué, je ne sais pas ce qu’il est devenu.
Et aujourd’hui, bien des années plus tard, je culpabilise de ne pas avoir démonter cette peur idiote.
Et aujourd’hui, j’aime sourire à ceux qui me semblent seuls, je parle aux personnes agées que je croise régulièrement et je sympathise avec mes voisins.
Ca ne me coute effectivement absolument rien ; et même ça m’apporte : ce qu’ils peuvent me donner, et, ce que j’en ressens, égoïstement, de moi-même. On se fait plaisir en faisant plaisir, non ?
C’est simpliste comme vision des choses mais c’est aussi une réalité envisageable par chacun de nous.