"Le PS et l’UMP présente l’avantage d’être quasiment sans concurrence sur leur marché respectif. Et c’est le même problème qu’en économie : si l’extrême-gauche, le centre ou l’extrême-droite préfèrent gérer leurs petites boutiques plutôt que d’essayer de fédérer un vrai mouvement chacun de leurs bords, eh bien les deux gros ’supermarchés’ en profiteront. Il faudrait peut-être arrêter de tout mettre sur le dos du PS et de l’UMP alors que pour se flinguer tout seul, l’extrême-gauche, le centre, et l’extrême-droite ont une très longue expérience...."
Ludo, je souscris volontiers à votre métaphore économique, mais mon analyse est un peu différente.
Le FN et la LCR ont des marchés de niche, ce qui limite leur potentiel de progression mais en même temps les protège car les gros ne peuvent s’y aventurer. Au grand maximum, ils peuvent peut-être peser 15-20% : très alléchant pour les gros mais trop de risque politique, alors on s’entend généralement pour considérer ces voix comme perdues pour tout le monde (embargo sur tout commerce avec le FN).
Quand au centre, il ne demande qu’à croitre et s’organiser mais les compétiteurs déjà bien installés, à la limite de l’entente sur les prix, ne veulent pas d’un troisième qui risque de casser leur marché en baissant ses marges. Presque tous les poids lourds de l’économie tentent toujours de racheter les petites entreprises dynamiques plutôt que de faire un effort pour les dépasser.
Soit le centre accepte de rentrer dans l’entente sur les prix (faire des alliances, soutenir par discipline), soit c’est la guerre. Le MoDem est la petite épicerie dynamique face aux deux hypermarchés. Certes, il a un travail d’organisation à réaliser pour se développer, mais il serait faux de dire que PS et UMP se contentent d’observer sans bouger. Ils ne vont pas céder facilement leurs parts de marché.