Encore quelques informations pour vous RAFRAICHIR la mémoire ... le nazisme ou plutôt de son vrai nom l’hygiénisme racial est le développement incontrôlé d’un phénomène greffé sur l’antisémitisme et qui existait donc avant lui. Le délire nazi était d’avance voué à l’échec, mais la victoire de 1945 n’a pas fait disparaître le phénomène. C’est pourquoi Heidegger demandait après la guerre qu’on ne crie pas victoire trop vite sur ce qu’il appellait le "nihilisme" (ce qui lui a étrangement valu d’être accusé de désirer un renouveau du IIIe Reich, symptôme sans doute du refus manifeste des contemporains de regarder en face ce qui s’est passé il y a seulement 65 ans).
Les premières législations eugénistes apparaissent aux Etats-Unis dès 1907 (Indiana) et en Europe à partir de 1928 (Suisse et Danemark), donc bien avant les premières lois nazies (1933). Ces législations donnent lieu à un véritable activisme « médical » : internements, stérilisations, castrations, avortements forcés, et… premières « euthanasies ». André Pichot, philosophe et historien des sciences, le démontre avec une grande clarté dans son dernier livre : « Hitler n’a strictement rien inventé, il a mis en œuvre, jusqu’à leur aboutissement logique, des processus qui avaient été imaginés par d’autres que lui, bien avant lui. Et il les a étendu aux juifs pour qui ils n’avaient pas été initialement conçus » (La société pure « De Darwin à Hitler », éd. Champ Flammarion, 2000).
Explorer l’histoire des sourds sous le troisième Reich, c’est donc forcément s’interroger sur la place qu’ils occupent dans le programme d’hygiène raciale nazi. Témoins sourds, témoins silencieux constitue une véritable enquête historique. Un montage serré, très dense, combinant interventions de spécialistes, utilisation de documents d’archives et témoignages de sourds, permet de resituer la persécution des sourds par les nazis dans un cadre plus général : la mise en œuvre progressive, de 1933 à 1945, d’un plan d’extermination des « génétiquement inaptes » ; les malades mentaux, les handicapés, les homosexuels, les « dégénérés ». A partir d’un sujet en apparence très étroit, l’extermination des sourds, Stéphane Gatti et Brigitte Lemaine réussissent à interroger ce qui dans la biopolitique nazie ne relève pas de l’antisémitisme mais d’une autre idéologie meurtrière : l’eugénisme, idéologie partagée alors par l’ensemble des pays occidentaux (nous y reviendrons plus loin). On ne peut comprendre le caractère inédit et radical de l’antisémitisme nazi sans le rapporter à la logique eugéniste qui le traverse de part en part, et en fait un phénomène hybride, quelque chose entre la haine millénaire du Juif et le « génétisme » moderne (la discrimination des « génétiquement inaptes »).
08/03 19:23 - E-fred
18/05 09:41 - E-fred
@ Dolorès Merci de revenir relancer le débat. "Parce qu’apparement il vous est (...)
18/05 05:08 - Dolores
@ E-Fred Vous reprochez à vos commentateurs d’être humains, d’éprouver de la (...)
30/04 19:15 - E-fred
30/04 14:42 - Dolores
Vous êtes persuadé de détenir LA VERITE . Tous ceux qui vous ont répondu ne sont que des (...)
28/04 20:14 - E-fred
Chère Dolorès, avez-vous parcourus tout le fil des posts ? Il me semble avoir quand même (...)
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