Bonjour, merci pour cet article.
Le sujet est bien entendu passionnant et vous avez fait référence à l’article que j’ai déjà écrit sur le sujet.
J’aime bien l’idée qui consiste à dire que l’eugénisme n’est pas une invention nazie : et justement, de ce fait, cela rend la narration de l’affaire du T4 inutile et même contre productive.
A tort ou à raison, qu’on le veuille ou non, la référence aux nazis nuit au message que l’on s’efforce de porter. En narrant cet épisode, vous vous êtes vous-même tiré une balle dans le pied.
Cela étant dit, j’adhère à vos propos. Je préciserai juste que Je suis intimement convaincu que la maman est avant tout une victime de cette histoire là. J’aurai souhaité qu’elle soit condamnée car, par principe, le fait de porter atteinte à la vie d’autrui est condamnable. En revanche, vous parlez des peines avec sursis, pour les critiquer si je comprends bien. Mais la maman, si elle a commis des erreurs, reste néanmoins le symbole de l’abandon social des handicapés. Si la cause des handicapés était mieux prise en cause, si les familles étaient mieux aidés, si le handicap était mieux considéré en France, alors elle n’aurait jamais souhaité détruire sa fille.
A travers l’affaire Debaine, c’est finalement la société, c’est à dire vous et moi qui sommes mis en accusation : qu’avons nous fait pour cette mère et sa fille ? Qu’avons fait pour notre voisin du dessus qui n’arrive plus à monter chez lui ses bouteilles d’Evian ? Qu’avons nous fait pour notre tante qui se meurt, veuve dans une maison de retraite ? Qu’avons nous fait pour cette maman que tout le monde regarde bizarrement parce que son fils anormal fait trop de bruit, dans le métro, dans le bus ou au cinéma ? L’affaire Debaine, c’est finalement la reprise de cette appel : « qu’as tu fait de ton frère ? »
Icks PEY