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Commentaire de Renaud D.

sur Les fonctionnaires coûtent 20 milliards d'euros de trop


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Renaud D. (---.---.52.118) 28 septembre 2006 13:54

Il existe clairement un problème d’efficacité de la fonction publique, que personne ne conteste d’ailleurs puisque, dès que l’on aborde ce point, la question glisse sur le sempiternel : « sans nous, pas de route pas d’écoles ni d’hôpitaux ». Jamais lu de réponse argumentée sur le fond. L’opacité des comptes résulte d’une gestion opaque, donc inefficace parce qu’entravée par un système de décision conçu pour disculper l’état de ses responsabilités et non dans le but d’optimiser ses coûts de fonctionnement. La règle de l’irresponsabilité prévaut sur la règle du respect du contribuable.

Un exemple entre mille : les régions n’ont jamais pu obtenir de l’Etat les coûts de gestion des lycées dont elles ont hérité. Elles ont été obligées de réaliser des audits pour établir leur budget. Le ministère du budget boucle ses comptes par l’impôt, mais s’il devait déposer le bilan devant un tribunal de commerce, ses dirigeants iraient tous faire de la préventive.

Il existe aussi un problème d’efficience du privé. Ainsi, le système de remboursement des soins privé coûte, aux USA plus cher en marketing qu’en gestion et les coûts cumulés dépassent largement les 2,5 % de gestion de notre chère Sécu... qui n’a pas besoin de faire de pub. J’ai lu, sans pouvoir faire de recoupement, que les dépenses de marketing de certaines officines d’assurance sociales US atteignaient 40 % de leur budget. Cela me paraît très élevé, mais pas forcément irréaliste si l’on considère le coût de lancement d’un produit dans ce domaine. Par contre, lorsqu’il s’affranchit des coûts commerciaux, le système privé peut devenir efficace.

Autre problème d’efficience : la nécessité de rétribuer la bourse. Le problème se situe moins dans la rémunération des actionnaires (15 % du capital quand le chiffre d’affaires représente 5 fois ce capital, cela ne représente qu’un coût réel de 3%) que dans le besoin de soutenir le cours de l’action pour trouver des financements. C’est là que le bât blesse : la mission de service publique se réduit en peau de chagrin dès qu’elle obère les comptes de l’entreprise. Un exemple : une commune d’une agglomération normande n’a jamais pu obtenir une ligne de bus vers un quartier résidentiel décentré parce que le groupe financier qui a obtenu la délégation de service publique ne la considère pas comme rentable. Résultat : les habitants font leurs achats dans une autre commune, privant la première de rentrées fiscales qui, à ses yeux, rentabilisaient la ligne. Autre exemple : France Télécom se faisait ponctionner de 10 milliards de francs chaque année par l’Etat. Aujourd’hui, ses profits vont aux banques, sans aucun avantage pour le consommateur. Ainsi, les banques s’emparent d’un revenu de l’Etat et crient ensuite haro sur le déficit, sans la moindre gêne ! Et tous les ultra-libéraux foncent dans le panneau, acceptant naïvement que les banques leur fassent les poches, ce qu’ils refusent de l’Etat. Allez comprendre quelque chose !

Lorsque le service public s’astreindra aux règles de gestion du privé, il deviendra inattaquable. Ce n’est pas demain la veille.

Ma conclusion est cruelle : il est impossible d’optimiser les coûts des services publics en France parce que le système politique, aux mains des banquiers internationaux, a tout intérêt à entretenir le marasme afin de justifier le passage au privé pour accroître le profit des banques qui le nourrissent.


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