@ l’auteur
A moi, il me plaît bien votre article.
Tout au plus aurait-il gagné à s’appuyer sur des exemples autres que télévisuels ou cinématographiques.
(Pour rester un instant sur le cinéma et les ch’tis, je m’étonne que ce film certes bien sympathique et amusant atteigne de tels scores d’audience. Certes, c’est amusant, drôle même parfois.
Mais à l’évidence Dany Boon n’est ni De Funès ni Bourvil ni Oury. On est loin de la qualité du jeu d’acteurs et de la mise en scène de la Grande Vadrouille, et pourtant les chiffres sont là)
A la médiocrité du paysage culturel (télévisuel tout au moins, car il est heureusement toujours possible d’aller voir une expo ou acheter un livre) s’ajoute la médiocrité journalistique, cette fois télévisuelle, audio et imprimée.
Le dénominateur commun entre les deux, c’est l’amplitude du public visé. Force est de constater que pour élargir - ou maintenir - son audience, un média doit faire dans le consensuel : peut-être ne pas plaire à grand-monde, mais surtout, surtout ne déplaire à personne.
Il est courant - et en particulier ici sur AV - de dénoncer les organes de presse comme vendus au pouvoir, et empressés surtout à endormir le lecteur/auditeur/spectateur.
Je crains pour ma part que la raison ne soit bien plus terre à terre et peu valorisante pour le public (dont j’ai le regret de faire partie, en l’occurence) : si la presse est aussi médiocre, ça n’est pas le résultat d’un quelconque complot, mais tout simplement parce que c’est ça qui se vend ! Et conformément à l’axiome de Coluche ("si les gens l’achetaient pas, ça se vendrait pas"), les responsables ne sont autres que nous-mêmes.
Imaginez un journal qui ne publierait des articles qu’après enquête minutieuse, approfondie et contradictoire. Vous voyez d’ici le nombre d’heures x journaliste qu’il faudrait y consacrer... Et tout ça pour des lecteurs qui souhaitent non s’informer mais juste être confortés dans leurs opinions (j’allais écrire préjugés ).
A votre avis, un tel journal tiendrait combien de temps avant d’être en faillite ?
La conclusion s’impose malheureusement d’elle-même : on a la télévision ou la presse qu’on mérite. Ou si l’on préfère cette formule : la TV et la presse qu’on consent à encourager par l’acte d’achat.
Ou pour le formuler encore autrement : ces médiocrités-là, c’est nous-mêmes qui la fabriquons, et personne d’autre. Même s’il est plus rassurant de se dire que "le beauf, c’est l’autre" - ce qui est encore une autre manière de se dédouaner à bon compte.