J’en viens donc au second point : qualifier de "masse" l’ensemble des autres et se placer implicitement au dessus de celle ci. C’est là encore très bobo.
Quand au fait de l’étude marketing, vous en voyez trop là où il n’y en a pas forcément. Le film de Dany Boon reprend un certain nombre de répliques de ses spectacles, et franchement, s’il a du se poser la question de ce qui pourrait faire rire, il n’en a probablement pas fait une étude marketing. D’ailleurs, bien qu’ayant une couverture médiatique importante, il en avait tout de même moins qu’astérix. Vu son succès, n’importe qui devrait en déduire également qu’il y a eu un bon bouche à oreille. Et pour le bouche à oreille, il faut convaincre, pas calibrer.
Dans le même temps vous sous estimez grandement le marketing dans les oeuvres que vous classez comme non beauf. Le "biopic" est très en vogue en ce moment, et la "môme" en est l’archétype. Bref, qu’il soit beauf ou non, ce film est markété. De même pour le rock : Franck Zappa (peu suspect de beaufisme) a dit vers la fin de sa vie, qu’une des choses qu’il avait adoré dans les années 60, était le fait que pour sortir un album déjanté, il suffisait de dire au producteur que c’était du rock. Celui ci n’y comprenant rien pouvait fort bien tenter le coup par appât du gain en s’imaginant avoir affaire à un produit relativement calibré juste parce que c’était du rock. Au contraire dans les années 80, les producteurs avaient grandis avec le rock, et on ne pouvait plus leur fourguer tout et n’importe quoi juste avec l’étiquette rock. Ceux ci n’avaient ils pas aussi une démarche "marketing", pour choisir quelque chose qui marche plutôt que quelque chose de purement "créatif".