La notion de nation selon moi ne vaut rien juridiquement , hors d’un territoire juridiquement déterminé (droit du sol).
Sur la plan politique elle est plutôt dangereuse en cela qu’elle fonde l’identité de la personne sur une appartenance collective toujours aliénante (nationalisme exclusif, voire agressif ou holisme). Elle est donc liberticide
Sur la plan affectif et symbolique elle ne vaut que ce que les individus y investissent ou non de leur désir et de leur imaginaire. Elle ne vaut donc que pour eux et non pas pour les autres.
Seule la notion de citoyenneté a un sens politique déterminable (voter etc..). Et ce droit de citoyenneté dépasse le sentiment national dès lors qu’un pays peut être pluri-national (ce qui est, pour les canadiens aujourd’hui, le cas du Canada) tout étant (plus ou moins) démocratique.
Si vous voulez devenir citoyenne française, il me semble qu’il faut vivre en France, ne serait-ce que partiellement -ce qui est mon cas, étant résident français en Allemagne.
Vous êtes citoyenne canadienne francophone et à ce titre vous êtes justifiée à demander la libre usage de votre langue ; ce qui ne vous interdit pas de parler Anglais en tant que citoyenne canadienne ne serait-ce que pour maintenir avec les anglophones une relation de concitoyenneté qui vous est, en fait, indispensable pour vivre dans le même pays qu’eux. Si vous voulez vivre en France et devenir citoyenne française bienvenue chez nous, ce qui ne vous empèchera nullement de rester citoyenne canadienne, au moins tant que vous pourrez y retourner et que vous avez des intérêts.
Où est la poblème ?.
Il est, me semble-t-il, dans l’idée mythique d’état-nation ethnique homogène , en voie de dissolution : chaque prétendue nation, au nom même de l’idée de nation, ne peut que se fragmenter à l’infini, comme nous le voyons tous les jours