La réformite est une maladie du monde politique français. Qu’entend-on par réformer ? Effectuer un replâtrage, un ravalement de façade, une énième transformation genre quadrature du cercle, un calfatage de fortune sur une quille vermoulue. La panacée à la mode restant, bien sûr le :"on va faire appel au marché". Ca fait bien, on gagne du temps, et on n’a pas besoin de chercher plus loin, l’excuse est toute trouvée. D’autant que ça fera plaisir aux planqués de la finance.
Je regarde avec étonnement deux thèmes qui affectent l’économie domrestique : le logement, et l’alimentation.
La loi Robien devait inciter les investisseurs, particuliers, ou sociétés immobilières, à construire des logements à des prix abordables. Bien. Quelle ne fut ma surprise l’autre soir (sur la 5 je crois) de voir un constat d’échec de ce projet. Comme dans toute subvention accordée par l’état sous forme d’avantages financiers-fiscaux, les constructeurs se sont mis les subventions dans la poche, et les acquéreurs se sont fait rouler. Exit une réforme. En règle générale, à chaque fois qu’il y a une subvention, les vendeurs empochent la subvention et adieu prix mesuré. C’est une règle d’or de l’économie, qu’à chaque fois que la masse monétaire s’accroit parmi les demandeurs solvables sur un marché de produits donnés, les prix augmentent. Mais en France on ne connaît pas cela !
La distribution alimentaire. Nouvelle loi sur les grandes surfaces, et le ministre, ou sous-fifre de service, de monter au créneau pour annoncer qu’on va "libérer" le marché et lâcher dans la nature encore plus de grandes surfaces, et de citer Nantes, et Teuf-teuf les eaux comme exemples à suivre. Mille mètres carrés par nouveau magasin. Combien de lignes de référence dans ces nouveaux paradis ? Silence absolu. Quels produits y seront vendus ? Quels monopoles s’y verront consolidés ? tels que droguerie, vaisselle, vêtements, etc. importés de Chine.
Or, les coûts de distribution incluent les frais généraux, càd entre autres le nombre de mètres carrés de surface plancher pour vendre un article. C’est aussi dans ce domaine, en dehors les oligopoles des centrales d’achats, qu’il faudrait intervenir. Mais en France on pratique le jacobinisme a haute altitude. Le terrain on ne connaît pas. Il faudrait impérativement exiger des contraintes sur les surfaces (500 m² seraient peut-être suffisants mais les lobbies ont déjà fixé les choix), et les produits qui y sont vendus, l’alimentation restant ce qu’elle doit être. Mais, là non plus il ne faut pas trop contraindre le distributeurs, sinon ils se montreraient mécontents.
Bref, tout cela pour dire qu’on ne change pas une culture qui perd, et que les prédateurs nationaux ont encore de belles années devant eux. En attendant, le temps passe, les ministères et les gouvernements passeront, on accusera le monde entier de nos misères, les partis se montreront du doigt, les envolées oratoires fleuriront de plus belle, et tout ira comme devant. Le bon peuple étant là pour se faire tondre, comme de bien entendu.
Quand on a une équipe qui perd, autant la garder.
05/05 01:36 - pyralene
Nous sommes embourbé dans un chemin sans issue,et le conducteur accélère à fond....il va finir (...)
04/05 23:11 - moebius
très très bon, l’article...On est pas bon donc réformons et on sera donc meilleurs... Du (...)
03/05 14:13 - Frep
01/05 10:40 - Lisa SION
la théorie des jeux et l’immense supériorité de s’associer pour gagner plutôt que (...)
01/05 06:48 - Sébastien
Et vous, vous faites quoi dans la vie ? D’ou vous vient cette aigreur ? Je suis liberal (...)
01/05 01:19 - melanie
@ je jubile ... Abonnée depuis des lustres à Alernatives Economiques, que je recommande à (...)
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