Bravo Crumpet !
Délit de sale gueule ?
Voix rauque, épaules de camionneuse, Marine Le Pen a compris qu’elle n’avait pas forcément tous les atouts pour faire un tour de piste sur les affiches en format 4 x 3. Début janvier, elle exhibait sa nouvelle allure lors des voeux à la presse de son père, cheveux coupés et régime efficace : « Moins 11 kilos », répétait-elle fièrement. Effacer d’un coup de scalpel les petits défauts, améliorer son allure n’est pas une nouveauté. François Mitterrand, bien avant Ségolène Royal, s’était fait limer les canines, jugées trop carnassières par ses conseillers. Cet acte, si peu politique soit-il, complétant parfaitement l’image de « force tranquille » définie par le publicitaire Jacques Séguéla, a sans doute participé de sa victoire en 1981. Jacques Chirac lutte à sa façon contre les cruautés de l’âge : lentilles de contact à la place des lunettes, camouflage des cheveux blancs. Un sujet que l’Elysée déteste voir aborder. Car, en France, les politiques ne veulent pas avoir l’air de se préoccuper de leur image. A l’étranger, certains n’ont pas les mêmes pudeurs. Grand adepte de la chirurgie esthétique, Silvio Berlusconi a avoué s’être fait lifter et poser des implants de cheveux pour remédier à sa calvitie. En décembre 2004, il déclarait tout simplement : « Etant donné les possibilités apportées par la chirurgie plastique aujourd’hui, je pense que ceux qui peuvent se le permettre financièrement ont le devoir de se montrer sous le meilleur jour possible. »