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Commentaire de Bulgroz

sur Travailleurs sans papiers : point de vue d'un entrepreneur


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Bulgroz 2 mai 2008 18:19

Capital 22/4/2008

A Créteil, dans le Val-de-Marne, le grossiste en viande avait trouvé le moyen de se faire du gras : sa PME, Espace Pompadour, rémunérait au noir sept de ses treize employés ! Lors de leur perquisition, en décembre 2006, les policiers ont saisi deux cahiers dans lesquels ce boucher notait soigneusement tous les salaires versés en espèces.

Le chiffre est effarant : 638.000 euros en trois ans, soit une « économie » de 295.000 euros en cotisations sociales. Mais la fraude ne s’arrêtait pas là. Afin de trouver du liquide pour payer ses salariés, le patron indélicat avait mis au point avec une centaine de restaurateurs – dont plusieurs brasseries parisiennes prestigieuses – un vaste système de fausses factures.

Un carton de viande sur deux était comptabilisé, les autres, payés de la main à la main. Sa montagne de cash (plus de 3 millions d’euros encaissés depuis 2004), le commerçant la flambait dans des voitures de luxe, notamment une Porsche, qu’il venait d’acheter en liquide. Et il lui restait de quoi subsister : 387.500 euros en petites coupures ont été retrouvés à son domicile, bien rangés dans des boîtes à chaussures…

Inutile de tourner autour du pot, le travail clandestin est en train d’exploser dans l’Hexagone. Selon les statistiques de la Délégation interministérielle à la lutte contre le travail illégal, que Capital a réussi à se procurer, 15.000 infractions ont été constatées en 2006, soit… 53% de plus que l’année précédente.

Naturellement, cette délinquance à grande échelle coûte des fortunes à la collectivité. A en croire Bruxelles, 6,5% de notre activité économique se traiterait désormais sous le manteau. En cumulant les pertes en cotisations sociales, TVA, et autre impôt sur le revenu induites par ces trafics, le manque à gagner pour les finances publiques atteindrait 60 milliards d’euros par an. De quoi éponger le déficit budgétaire et combler le trou de la Sécu tout à la fois.

 

http://www.capital.fr/actualite/Default.asp?numero=68316&Cat=PAM&numpage=1


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