Vous oubliez de préciser que la Grande-Bretagne acceptait de cofinancer à parité le programme d’acquisition de terres à condition pour le gouvernement du Zimbabwe de respecter des règles de transparence et d’Etat de droit : l’achat de terres devait s’effectuer selon une base « d’assentiment mutuel » (willing seller-willing buyer), au prix du marché avec une compensation adéquate pour les terres acquises (c’est-à-
dire un paiement de la terre et pas uniquement des investissements en infrastructures)
et être payé en devises et non en monnaie zimbabwéenne sans valeur.
En 1992, Mugabe a bafoué cet accord en supprimant unilatéralement le principe du willing seller-willing buyer et du paiement en devises ; sans parler du fait qu’une bonne partie des terres expropriées étaient attribuées aux frères, cousins et autres parasites de la bande à Mugabe.
J’attire enfin votre attention sur le sort des ouvriers agricoles travaillant sur les fermes des blancs : ces derniers comptent une forte proportion d’immigrés ou de descendants d’immigrés en provenance de pays voisins. Pour cette raison, la « réforme agraire » les a totalement laissés à l’écart depuis deux décennies, les terres redistribuées n’ayant été attribuées qu’aux « vrais » Zimbabwéens, c’est-à-dire à des membres de tribus qui auraient occupé les terres en question avant l’arrivée des blancs.