• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > International > Zimbabwe : nouvelle mise au point sur la réalité de ce qui se (...)

Zimbabwe : nouvelle mise au point sur la réalité de ce qui se passe

Il n’y a pas si longtemps, j’éprouvais le besoin de faire une mise au point sur les faits tellement ils étaient déformés concernant les problèmes au Zimbabwe. Force est de constater que bien qu’il n’y ait pas eu de modification fondamentale, il est nécessaire une nouvelle fois de remettre certains faits en perspectives.

Avant de vous lancer dans le texte, je vous demande de bien noter que je ne défends ni Mugabe et sa politique, ni Tsvangirai et sa méthode.

J’attaque pourtant quelque chose, et ce quelque chose c’est cette façon éternelle de hurler avec les loups simplement parce qu’ils hurlent et de condamner quelqu’un sans discernement. Je sais que c’est une habitude française, et je dis ça en pensant à Dreyfus et au fameux J’accuse d’Emile Zola.

Notez bien que je ne compare pas Mugabe à Dreyfus, mais que je compare les méthodes de lynchage médiatiques qui font appel au mensonge, à la déformation grave de la vérité et à la désinformation insidieuse par une rédaction tendancieuse.

Enfin, le dernier chapitre de l’article donne des éléments pour aider à la compréhension d’une situation politique très complexe.

Les éléments principaux de ces derniers jours ne sont pas très marquants. Il y a bien entendu toujours le recomptage des bulletins depuis maintenant près d’un mois et l’affaire du bateau chinois "bourré d’armes" à destination du Zimbabwe.

Il y a également les différentes déclarations de Tsvangirai qui me fait tourner la tête tellement cela va dans tous les sens. Et il y a également les arrestations faites par la police du Zimbabwe dont je n’arrive pas à savoir s’il s’agit d’intox de l’opposition, d’actions policières standard en réponse à des troubles de l’ordre public ou d’une véritable tentative amorale de Mugabe pour affaiblir l’opposition ou peut-être d’un mélange des trois.

LE RECOMPTAGE DES BULLETINS

C’est clair, c’est long. C’est beaucoup trop long. Et je dis cela non pas à propos du temps technique nécessaire, mais parce que la période d’attente est une période de tension.

Il a fallu presque trois semaines pour le recomptage des 23 circonscriptions des élections législatives par la ZEC (Zimbabwe Electoral Commission). En fait, il est vrai que la ZEC avait déjà le décompte de trois élections simultanées à faire : les locales, les législatives et les présidentielles. Avec parfois des discussions délicates entre les différents partis pour savoir interpréter si tel bulletin était nul ou non en fonction de son état. Ah oui, parce qu’il faut dire que toutes les opérations de comptage de la ZEC, de la première jusqu’au dernier recomptage doivent se faire en présence des différents partis avec un représentant de chaque candidat, et parfois des observateurs étrangers. Ce que la plupart des Européens semblent ignorer ou veulent faire semblant d’ignorer.

La procédure est que chaque recomptage doit se faire sur place pour ne pas déplacer les différents candidats et représentants. Et c’est une organisation très lourde.

Et pendant tout ce temps, l’opposition et le reste du monde, à commencer par tous les pays occidentaux, y compris et surtout la presse, se sont largement exprimés de façon indignée en hurlant à la manipulation électorale sur les trucages anti-démocratiques anti-droits de l’homme et ainsi de suite de Mugabe qui allait falsifier les bulletins.

Au bout de ces presque quatre semaines, la ZEC publie les résultats officiels et confirme que l’opposition a gagné les législatives avec un seul siège qui a changé par le recomptage.

Je n’ai lu nulle part dans la presse que ceux qui hurlaient à la manipulation aient fait amende honorable. Et j’appelle cela du déni de démocratie : et si j’ai bien compris leur intention, ils voulaient interdire au candidat Mugabe un recomptage suite à des soupçons de fraude parce qu’il risquait d’y en avoir d’autres ?

Reste encore qu’au bout d’un mois les résultats des présidentielles ne sont toujours pas officiellement publiés, sachant que l’enjeu n’est pas de savoir si Mugabe est deuxième ou premier (car il est de façon presque certaine en deuxième position), mais si Tsvangirai a gagné dès le premier tour par plus de 50 % ou s’il n’a pas la majorité absolue et doit se soumettre à un second tour.

Le Zimbabwe n’a pas encore battu le délai pour un résultat d’élections présidentielles, puisque avec les Etats-Unis (Georges Bush junior), la plaisanterie du recomptage et des différents juges et commissions a duré un mois et six jours et, en plus, un recomptage sérieux et serein fait a posteriori a montré qu’ils avaient désigné le mauvais président. Bravo pour la "démocratie" à l’américaine...

LE BATEAU CHINOIS "BOURRE" D’ARMES

Alors, là, ce sont tous les records de désinformation imaginables qui ont été battus avec comme base la peur du public pour les armes. Et quand je dis tous les records, cela va au-delà, car cela a été fait à base d’insinuations autant que de mensonges ou de contrevérités évidentes.

Les faits sont pourtant simples : un cargo chinois, le An Yue Jiang, transporte régulièrement des produits entre la Chine et l’Afrique. Il transporte en tout 36 containers, dont 4 sont des armes et munitions à destination du Zimbabwe pour 77 tonnes. Ce n’est pas la première fois, et cela ne sera pas la dernière, compte tenu du fait que les forces de l’ordre et surtout l’armée et les gardes des parcs nationaux (en particulier contre les braconniers qui viennent massacrer les éléphants et les rhinocéros) sont équipés en AK47 et que les munitions chinoises sont parmi les moins chères. Et cela, quelle que soit la couleur du prochain président ou du prochain gouvernement.

Le transport n’était d’ailleurs pas camouflé et était indiqué ouvertement sur les manifestes de transport.

La désinformation est à tous les niveaux. France soir, par exemple, publie un article le 21 avril en indiquant que "selon certaines sources" (comme c’est pratique...), cette livraison correspondait à une commande faite par le gouvernement deux jours après les élections, ce qui placerait le vieux cargo qui peut pousser au max à 15 nœuds et tourne autour de 11 en moyenne à plus de 30 nœuds, sans compter que les usines d’armement sont à Chongqing, à l’intérieur des terres à six jours de YangTze de Shanghai...

Reuters fait aussi dans le genre, et publie une photo d’AK47 qui ne me semblent pas de fabrication chinoise et ne vient de toute façon pas des containers en cause, puisqu’ils sont restés fermés et plombés.

Le contenu de ces containers est présenté également d’une façon très orientée. Ainsi, on confond les AK47 avec les munitions pour l’AK47 et on joue sur le chiffre de 3 millions de cartouches en laissant penser qu’une telle quantité est énorme et injustifiable pour une commande de routine.

En fait, 3 millions de cartouches, ce n’est pas tellement : en France, la seule police nationale a obligation de tirer un minimum de 8 millions de cartouches par an pour l’entraînement (50 cartouches par an pour chacun des 160 000 fonctionnaires). Et on ne compte pas les polices municipales, la gendarmerie ou l’armée plus généralement...

Le reste des armes sont des mortiers et des roquettes qui sont plutôt destinées aux armées qu’à la police. En tout cas, si vous connaissez des commissariats qui ont une dotation en mortiers et en roquettes, prévenez-nous, ce serait une première !

J’ai souvent lu également que l’on parlait de l’attitude plus ou moins cynique des Chinois qui "violeraient" l’embargo sur les armes prononcé contre le Zimbabwe. Il n’y a pas d’embargo sur les armes contre le Zimbabwe. Tiens, je le répète tellement j’ai vu cela écrit souvent : il n’y a PAS d’embargo sur les armes contre le Zimbabwe.

Les Etats-Unis et la GB l’ont demandé récemment, alors que ce sont clairement des ennemis jurés du Zimbabwe (d’ailleurs, les Etats-Unis ont même créé une loi qui s’appelle "The Zimbabwe Democracy and Economic Recovery Act"), mais il n’y a aucun embargo prononcé.

Et les Américains font croire qu’ils ont fait renoncer les Chinois à la livraison de ces containers. En fait, c’est faux, car c’est la Banque centrale d’Allemagne qui les a fait fuir par une manœuvre bien faite, mais moyennement morale : ils ont envoyé un juge sud-africain saisir le bateau chinois transportant des marchandises pour le compte de l’Etat du Zimbabwe sous le prétexte d’une dette de 45 millions d’euros d’un prêt non remboursé par la Zimbabwe Iron & Steel (société appartenant à l’Etat du Zimbabwe) qui a fait faillite.

Devant l’imbroglio juridique qui se dessinait qui ne la concernait pas, la compagnie propriétaire du cargo, la COSCO est repartie dans les eaux internationales. La COSCO va essayer de livrer les containers dans un autre port ou, sinon, les rapporter à l’entreprise qui a envoyé les marchandises, chose qui s’est faite de façon presque routinière dans les ports européens à l’époque où il y avait des quotas dépassés, par exemple, sur le textile (mécanisme bizarre qui est que le quota pouvait être déclaré atteint alors que la marchandise était payée et en cours de livraison cargo).

La Banque centrale d’Allemagne a eu le temps de faire cela grâce aux dockers sud-africains (ITF) qui ont fait grève de déchargement de ces armes à destination du Zimbabwe. Et quand on sait le pouvoir des dockers qui peuvent bloquer un port... (cf. Marseille), la question de savoir si c’est légal ou non a peu d’importance.

LES DECLARATIONS DE TSVANGIRAI

Je ne vais pas commenter toutes les déclarations de Tsvangirai, parce que je ne vais pas non plus éplucher celles de Mugabe. Je vous invite simplement à lire celles de l’un et de l’autre avec recul et de vérifier par vous-même leur cohérence dans le temps en votre âme et conscience. Moi, cela me donne le tournis et je n’y comprends pas grand-chose : il doit y avoir des informations que j’ignore totalement, ce n’est pas explicable autrement.

Cela dit, je vais tout de même commenter la dernière qui me paraît totalement surréaliste :
Le résultat des législatives donne 99 sièges au MDC de Tsvangirai, 10 sièges à la faction dissidente du MDC dirigé par Mutambara et 101 au Zanu-PF de Mugabe. Donc le MDC avec ses deux composantes a la majorité au Parlement.
Tsvangirai en conclut que Mugabe doit se retirer des présidentielles puisqu’il a perdu les législatives et que, de toute façon, il n’ira pas au second tour.

Cela, c’est effectivement une attitude anti-démocratique : les élections législatives servent à désigner les parlementaires et les présidentielles à désigner le président. C’est la règle, c’est la loi. Et la démocratie, c’est aussi l’état de droit et le respect de la loi par tout le monde...

Je me suis demandé pourquoi Tsvangirai insiste tellement pour dire qu’il a gagné au premier tour et gesticule autant en disant qu’il n’ira pas au second tour alors que c’est d’habitude plutôt un homme posé. En fait, je crois que contrairement à ce qu’il affiche, il n’est pas du tout certain de gagner un second tour des présidentielles.

Au premier tour, les estimations de Tsvangirai lui-même, basées sur une partie des bureaux de vote, lui donnent un résultat de 50,4 %. Celles d’observateurs (estimations organismes de sondage et presse comme pour nos élections françaises) lui donneraient 49,4 % contre 42 % pour Mugabe et autour de 7 % pour Makoni, un dissident ex-ZanuPF et ancien ministre de l’Economie de Mugabe. Note : ce ne sont pas des résultats, mais des estimations des uns et des autres.

Un deuxième tour ne serait pas du tout gagné pour Tsvangirai, surtout qu’il a beaucoup bougé ces derniers temps pour que l’Occident (dont la GB qui le finance) mette la pression contre Mugabe, ce qui peut lui faire perdre des points par une réaction de fierté nationale, surtout que cette pression est souvent confondue avec des actions contre le Zimbabwe où de gens meurent de faim à cause de ces actions. Pourtant, il est très probable que le deuxième tour ait lieu.

Du côté du ZanuPF, des courants intenses parcourent le parti. Certains sont farouchement contre Tsvangirai, et il semblerait que ce soit plus la peur de ne pas rester une nation indépendante, mais un protectorat qui ne dit pas son nom sous domination américano-britanique qui justifie leur position.

Personnellement, je n’en suis pas du tout certain, mais les peurs sont personnelles et ne se commandent pas.

D’autres courants importants sont pour le départ de Mugabe, tout simplement parce que sa présence est clairement incompatible avec la fin des sanctions économiques des pays occidentaux, du FMI et de la Banque mondiale, et que, sans cette levée, le Zimbabwe n’en sortira pas.

D’après les rumeurs, Mugabe serait prêt à partir et tout abandonner, mais voudrait qu’on lui foute la paix après son départ et qu’on le laisse terminer sa vie (il a 84 ans) tranquille dans son coin, ce que l’Occident n’a pas l’air de vouloir accepter. Au lendemain des élections, il était d’ailleurs prêt, mais le courant des anti-Tsvangirai a fait son siège pour le pousser jusqu’au bout du processus démocratique et du second tour en espérant que quelque chose se passerait.

QUELS SCENARII ?

Le plus probable est un second tour, avec un accord secret passé entre Mugabe et Tsvangirai qui permettrait à Mugabe de se retirer de la vie publique sans remous (il suffit de faire traîner juridiquement les choses pendant moins d’une vingtaine d’années). Il semblerait que Tsvangirai soit désormais assez favorable à une solution de ce type avec des variantes alors que, pour lui, il n’en était pas question au lendemain des élections.

Un autre scénario pourrait être également un désistement de Mugabe, avant la désignation des candidats du deuxième tour, et donc un face-à-face entre Tsvangirai et Makoni, qui du coup bénéficierait probablement de la quasi-totalité des reports de voix de Mugabe et aurait de bonnes chances de gagner en rassemblant l’ensemble du ZanuPF et une bonne partie du pays. Rien ne vient étayer cette solution, mais cette possibilité va certainement peser (ou pèse peut-être déjà) dans les tractations entre ZanuPF et MDC.

Le scénario de la prise de pouvoir par la violence et de l’établissement d’une dictature est de très faible probabilité, malgré la façon dont tout l’Occident et le MDC agitent l’épouvantail. Les raisons de cette faible probabilité sont diverses et, au premier chef, le haut niveau d’éducation au Zimbabwe et la compréhension de tous (y compris Mugabe lui-même) que ce serait une des pires solutions pour le pays et ses habitants. Mais rien ne peut être exclu et, par exemple, une situation où Makoni viendrait en lice pour le deuxième tour et où la GB et les Etats-Unis déclareraient qu’ils ne veulent que Tsvangirai quel que soit le résultat des urnes serait une situation de tous les dangers.

Bref, comme vous le voyez, les choses sont très complexes, et je vous supplie d’arrêter de répéter n’importe quoi sans avoir tenté au moins de réfléchir un minimum avec un peu de recul à partir de faits recoupés, vérifiés et confirmés.


Moyenne des avis sur cet article :  3.42/5   (33 votes)




Réagissez à l'article

30 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 29 avril 2008 13:12

    On ne voit pas beaucoup d’africains descendre dans la rue pour manifester contre le despote Mugabe et exiger son départ

    Voila donc un despote qui aura ruiné un pays et appauvri une société toute entière.

    Rappelons nous des manifestations anti-pinochet ou anti-franco dans les années 70.

    Ou sont les manifestations contre les despotes africains ????????????????,,

    Ou sont ces "intellectuels" africains qui crachent leur haine sur la France ou l’Angleterre sur des atteintes aux libertés mais ne réagissent pas quand elles se produisent en Afrique ?

     Etonnant de les voir descendre dans la rue quand il s’agit de demander des papiers ou des aides sociales ou des logements !

     


    • koudou 29 avril 2008 13:38

      Allez plus loin dans vos interrogations, vous êtes sur la bonne voie pour comprendre réellement ce qui se passe et avoir votre propre opinion construite et non pas forgée par la répétition de l’opinion des autres.

      Je vous propose même quelques questions supplémentaires :

      Si les africains ne protestent pas, est-ce que ce ne serait pas parce qu’ils ne sont pas si contre ?

      Et compte tenu du fait que la description horrible que font les medias occidentaux de Mugabe en le traintant de despote, qui a tort : les africains ou les medias ? ou un peu des deux ?

      Et si la ruine du Zimbabwe que vous aussi attribuez à Mugabe n’avait pas pour seule origine Mugabe mais aussi en très grande partie les pays occidentaux ?

       

      Allez plus loin que le questionnement comme un effet de manche et posez vous réellement ces questions. C’est ça le journalisme : se questionner pour comprendre.


    • Bulgroz 29 avril 2008 14:06

      "Allez plus loin dans vos interrogations, vous êtes sur la bonne voie pour comprendre réellement ce qui se passe et avoir votre propre opinion construite et non pas forgée par la répétition de l’opinion des autres.Je vous propose même quelques questions supplémentaires :

      Et si la ruine du Zimbabwe que vous aussi attribuez à Mugabe n’avait pas pour seule origine Mugabe mais aussi en très grande partie les pays occidentaux ?" dit Koudou

      Il faut aller plus loin dans vos interrogations, Koudou et il faut être plus pécis.

      Ce sont effectivement les occidentaux qui sont résponsables, mais plus précisément les Français et encore plus plus précisément les habitants du Bas Rhin et encore plus plus plus précisément les habitants de Mulhouse.

      "La colonisation n’est pas responsable de toutes les difficultés actuelles de l’Afrique. Elle n’est pas responsable des guerres sanglantes que se font les Africains entre eux. Elle n’est pas responsable des génocides. Elle n’est pas responsable des dictateurs. Elle n’est pas responsable du fanatisme. Elle n’est pas responsable de la corruption, de la prévarication. Elle n’est pas responsable des gaspillages et de la pollution.

      La réalité de l’Afrique, c’est une démographie trop forte pour une croissance économique trop faible.
      La réalité de l’Afrique, c’est encore trop de famine, trop de misère.
      La réalité de l’Afrique, c’est la rareté qui suscite la violence.
      La réalité de l’Afrique, c’est le développement qui ne va pas assez vite, c’est l’agriculture qui ne produit pas assez, c’est le manque de routes, c’est le manque d’écoles, c’est le manque d’hôpitaux.
      La réalité de l’Afrique, c’est un grand gaspillage d’énergie, de courage, de talents, d’intelligence.
      La réalité de l’Afrique, c’est celle d’un grand continent qui a tout pour réussir et qui ne réussit pas parce qu’il n’arrive pas à se libérer de ses mythes."

      Nicolas Sarkozy (Discours de Dakar)

      La colonisation n’est pas responsable de votre connerie, Koudou, et elle n’est pas responsable si les Africains sont infoutus de compter le nombre de bulletins dans les urnes.

       


    • koudou 29 avril 2008 15:20

      Mon pauvre ami, sortez de vos fantasmes, je n’ai jamais parlé de colonies, mais j’espérais que vous auriez découvert par vous même la politique "d’ajustement structurel" du FMI.

       


    • Innsa 29 avril 2008 18:02

      Lerna, toujours aussi con... ne change pas... reste comme tu es !


    • Innsa 29 avril 2008 18:07

       

      Merci Bulgroz, nous allons tous comme toi suivre la voix de notre maitre Sarkozy !

      Surtout pas d’opinion personnel, juste la voix de notre maitre !

      Merci donc d’argumenter avec un extrait du discours de Dakar tant décrié aussi bien par les intellectuels africains que français !

      L’intelligence de Burlgroz c’est aussi ça

       


    • Internaute Internaute 29 avril 2008 16:12

      Au bon temps de Rhodes, le Zimbawe était calme et propère. On y aurait filmé Out of Africa. Puis sont venus les bien-pensants avec leur théologie du renoncement et de la culpabilisation de l’européen.

       

      Aujourd’hui on voit le résultat et il y en a encore pour dire que c’est la faute aux occidentaux.

       

      Rien n’empêche les habitants du Zimbawe d’être la Suisse de l’Afrique, de constituer une place boursière de premier rang, d’avoir des écoles compétitives par rapport aux université américaines, de développer les arts et les lettres, de cultiver la terre, d’inventer, de travailler et de construire une société moderne. On met à leur disposition et gratuitement tout le savoir dont nous disposons. Ils n’ont même pas besoin de Pascal ou de Newton dans leurs rangs car nous les laissons profiter de l’héritage littéraire, scientifique et juridique de l’Occident.

      Dans ces conditions, que font-ils ? se lamenter qu’on n’ait pas envie de travailler pour les nourrir.


      • koudou 29 avril 2008 17:16

        Au bon temps de Rhodes, le Zimbawe était calme et propère. On y aurait filmé Out of Africa. 

         Eh bé dites donc .... Vous regrettez donc le temps de l’apartheid à la mode de Rhodes ?
        Si c’est effectivement le cas, c’est comme pour les nazis et le Ku Klux Klan, je ne peux rien faire pour vous.

        Au fait, Out of Africa a été tourné au Kenya.

        Puis sont venus les bien-pensants avec leur théologie du renoncement et de la culpabilisation de l’européen.

        Aujourd’hui on voit le résultat et il y en a encore pour dire que c’est la faute aux occidentaux.

         

        Parce que vous pensez que l’indépendance du Zimbabwe a été donnée par des missionnaires ? Il y a eu une guerre dans le pays, avec des attentats , des tirs de missiles contre des avions civils avec des morts. C’est cela que vous appellez la venue des bien-pensants et le théologie du renoncement ?
        Apparemment, vous ne connaissez rien de l’histoire du Zimbabwe pour refaire l’histoire à votre manière !

        Rien n’empêche les habitants du Zimbawe d’être la Suisse de l’Afrique, de constituer une place boursière de premier rang, d’avoir des écoles compétitives par rapport aux université américaines, de développer les arts et les lettres, de cultiver la terre, d’inventer, de travailler et de construire une société moderne.

        Vous croyez cela ?
        Apparemment, vous ne savez pas que depuis l’indépendance du Zimbabwe de 1980 jusqu’à 1996, le Zimbabwe gouverné par les noirs était un pays qui donnait de la nourriture au Programme mondial d’Alimentation, que le transfert des terresdes fermiers balns aux fermiers noirs se faisait comme prévu par le programme mis en place et signé par les anglais et les zimbabwéiens (blancs et noirs) avec 20% des terres transférées, que l’éducation était gratuite avec un taux d’alphabétisation de 92% supérieur à celui de l’Afrique du Sud, et que les hôpitaux étaient gratuits.
        Vous ne savez pas non plus que c’est Tony Blair qui en arrivant au pouvoir en Grande Bretagne a cassé le contrat des accords de Lancaster House, et que le FMI a exigé du Zimbabwe (comme les autres pays d’Afrique) d’appliquer le programme d’ajustement structurel pour bénéficier d’aides que le pays n’a jamais eu. Que ce FMI a exigé que les écoles et les hôpitaux ne soient plus gratuits en interdisant que le gouvernement subventionne ces services et l’agriculture. Que les productions agricoles sont devenues plus chères que les équivalents européens qui elles, sont restées subventionnées par les gouvernements correspondants en coupant une grande part des revenus
        Vous ne savez peut-être pas que le commerce international a été verrouillé par la GB et son lobbying qui a fermé les débouchés des produits du zimbabwe, que les banques internationales ont interdit les prêts au ZImbabwe et que même les avoirs et compte bancaires ont été gelés ?

        Vous ne savez rien de tout cela apparemment et votre racisme empêche les quelques idées qui vous restent de respirer.

        On met à leur disposition et gratuitement tout le savoir dont nous disposons. Ils n’ont même pas besoin de Pascal ou de Newton dans leurs rangs car nous les laissons profiter de l’héritage littéraire, scientifique et juridique de l’Occident.

        Dans ces conditions, que font-ils ? se lamenter qu’on n’ait pas envie de travailler pour les nourrir.

        En tout cas, heureusement que ce n’est pas le vôtre de savoir qu’on met à leur disposition. Et s’ils se lamentent de quelque chose, c’est qu’on ne les laisse pas faire ce que tous les pays ont le droit de faire, à savoir emprunter et rembourser. Ce qu’ils demandent, c’est qu’on les laisse faire du commerce normalement, ce qu’ils demandent, c’est qu’on laisse leurs dirigeants voyager pour rencontrer les dirigeants de l’Occident au lieu de les interdire de voyager en Europe ou aux US pour rencontrer les responsables.

        Ce qu’ils souhaitent, c’est qu’on les laissent travailler. Qu’on leur rende le droit d’emprunter aux banques pour refaire la maintenance de leurs exploitations de charbon, de leurs centres d’épuration d’eau, de leurs centrales électriques. Qu’on les laisse le droit d’emprunter pour réparer leurs machines d’extraction minière pour restaurer leur production de platine (2e producteur mondial), qu’on les laisse exploiter leurs réserves de diamants de qualité de joaillerie dont les anglais étaient parfaitement au courant au moins depuis 1986 comme le prouvent des documents de la Kimberley et que les anglais ont soigneusement caché, le gisemet n’ayant été redécouvert qu’en 2006.

         

        Vous n’êtes qu’un ignorant raciste, et votre ignorance va même jusqu’au point ou vous ne vous rendez même plus compte que vous êtes ignorant.


      • Innsa 29 avril 2008 18:13

        Merci Internaute. "Au bon temps de Rhodes, le Zimbawe était calme et propère."

        Au bon temps de l’occupation, tout le monde avait du travail, l’industrie fonctionnait bien, l’Allemagne souhait moderniser le pays et faire des français des hommes membres actifs de la renaissance arienne.

        Dommage, il y avait des resistants qui mettaient la liberté et les droits de l’homme au dessus de tout !


      • mars 29 avril 2008 20:54

        C’est un joli pays :

        Un opposant qui attend sans rien demander.

        Un résistant qui a impsé des réformes sans rien demander.

        Franchement, Mugabe c’est le stéréotype des dictateurs issu des mouvements de résistance/décolonisation. Et puis après, il en devient le même, stéréomachin, des empereurs africains. Bon courage à son successeur,

        qu’il sache résister au FMI, au Bush et conne de soeurs.

         


        • Avril 30 avril 2008 10:34

          @koudou

          A te lire on croirait que mugabe est un saint !

          Tu dis que le peuple ne se plaint, mais comment se plaindres sous une dictature et la perte des éléctions ne veut rien dire pour toi.

          Quelques doit les fautes extérieures, je ne souhaite à personne un dictateur comme Mugabe. Le zimbabwe anciens grenier à blé de l’afrique ? qu’en ai t il aujourd’hui ?

          Mugabe et le conflits des grands lacs, le pote à kabila...

          Non mais tu rigoles ! Mugabe en torturé des gens, tués gens et tu voudrais qu’on lui accorde du crédit ! A 84 ans il devrait renoncer à la présidence et commencer à se confesser de ses crimes.


          • koudou 30 avril 2008 11:05

            A te lire on croirait que mugabe est un saint !

            Absolument pas : normalement, quand on lit un article, le principe est d’essayer de comprendre ce que l’auteur veut dire et pas d’aller au-delà. L’article a pour objectif de dire que ce n’est pas parce que l’on déteste Mugabe que cela autorise de déformer la vérité dans le sens que l’on veut.

            Pour prendre un exemple en contre pied, ce n’est pas parce que le pape doit prêcher la tolérance et le respect d’autrui qu’il faut nier que pendant la deuxième guerre mondiale, le Saint Père a soutenu les nazis.

            Tu dis que le peuple ne se plaint, mais comment se plaindres sous une dictature et la perte des éléctions ne veut rien dire pour toi.

            Oui je dis qu’ils ne se plaignent pas. Mais moi, je ne dis rien à la place des zimbabwéiens, et je ne cherche pas à interpréter leur attitude, ce que au contraire, tu as tendance à faire. Je constate qu’ils sont répondent de la philosophie du stoïcisme, ce que j’admire et ne comprend pas. Je constate, je n’interprète pas. Ne parles pas à leur place si tu ne les connais pas et qu’ils ne te l’ont pas demandé.

            Quelques doit les fautes extérieures, je ne souhaite à personne un dictateur comme Mugabe. Le zimbabwe anciens grenier à blé de l’afrique ? qu’en ai t il aujourd’hui ?

            Oh là là !!!! Quel mélange d’inexactitudes !!!!

            Le Zimbabwe n’a jamais été le grenier à blé de l’Afrique, car les cultures principales étaient le tabac et le maïs blanc. Et la production excédentaire du Zimbabwe s’est faite pendant 20 ans sous le régime de Mugabe, et ce n’est que les 8 dernières années que tout est parti en carafe, et l’article explique que la faute n’est pas que d’un seul côté, mais que c’est le résultat d’une guerre économique entre Mugabe et la GB et ses amis.

            Mugabe et le conflits des grands lacs, le pote à kabila...

            Cela n’a rien à voir, la participation des armées du Zimbabwe dans les conflits des grands lacs est pour moi une erreur, mais cela ne se passait pas au Zimbabwe. Ce n’est pas le sujet de l’article.
            Si cette phrase est pour dire que Mugabe a fait des conneries, je l’ai déjà dit et je peux le redire. Mais encore une fois, ce n’est pas parce que Mugabe a fait des conneries qu’on doit l’accuser de ce qu’il n’a pas fait au mépris de toute vérité.

            Non mais tu rigoles ! Mugabe en torturé des gens, tués gens et tu voudrais qu’on lui accorde du crédit ! A 84 ans il devrait renoncer à la présidence et commencer à se confesser de ses crimes.

            Je ne veux pas qu’on accorde du crédit à Mugabe, je veux qu’on ne déforme pas la vérité sous prétexte qu’on attaque Mugabe.

            Je ne t’aime pas parce que tu ne comprends rien, que tu montres ta pauvreté intellectuelle et que tu es haineux sans rien savoir de la réalité. Il y a en France des gens du Zimbabwe qui soutiennent Mugabe et d’autres qui sont contre. Tu pourrais au moins essayer de leur parler pour comprendre ce qui se passe si tu ne peux pas aller sur place pour le faire. Mais non, tu restes là à te vautrer dans ton ignorance.

            Et bien, malgré tout ça, malgré le fait que je ne t’aime pas pour des raisons objectives, cela ne me donne pas le droit de dire que tu ne te laves pas, que tu pues de la gueule et que tortures ton chat si ce n’est pas vrai, surtout s’il existe des éléments pour montrer que ce n’est pas vrai.


          • Avril 30 avril 2008 12:00

            ok, j’ai bien compris " tu ne m’aime pas" mais je te rassure ca ne me dérange.

            Et oui tu ne me connais pas car j’ai pas mal vécu en afrique ( et oui nous avons du partir) et il se trouve que je connais pas mal de réfugié zibabwéens et je peux te dire qu’au vu des souffrance qui leur a été infligé beaucoup s’en foute des mini déformations. Et par expérience il pensent que le cargo était bien destiné à armer l’armée de notre grand militaire et que si il a reconnu sa défaite s’est tout simplement parceque le vent commencait à tourner pour lui.

            Je t’accorde que certains lui reconnaisse le mérite d’avoir tenu tête au institution occidentale, et l’admire en ce sens mais c’est tout. Parceque avec ca il n’a rien fait.

            Je ne parle au nom du peuple zibabwéen mais au nom de mes amis, ma famille et tout ceux que j’ai rencontré au centre de réfugié à londres.

            Non tu ne me connais pas et je suis contente que tu ne m’aime pas.

            Au fait je maintient le zimbabwé était bien le grenier à blé de l’afrique. cela n’exclut pas la production d’arachide et de tabac


          • Innsa 30 avril 2008 12:26

             

            @avril :

            - Idris Deby, ami de la France et de notre président utilise des enfant soldats, fait disparaître les opposants, torture, participe a la guerre au Darfour : Il reste un ami de la France

            - Sassou Nguesso, ami de la France et de notre président a déclenché une guerre qui a fait des centaines de milliers de morts au Congo, il emprisonne les opposants, torture etc : il a des villas sur la Cote d’Azur, des appartements dans le 16eme et reste un ami de la France

            - Paul Biya, ami de notre président et de Bolloré torture, tue les étudiants qui manifestent etc, il est président depuis plus de 20 ans : Il a lui aussi ses maisons et appartements en France et reste un ami de la France

            -Omar Bongo : depuis plus de 50 ans président, il a mené son pays a ruine : il a ses appartements a Paris, est un ami de notre président et un ami de la France

            Etc Etc. Comme quoi, tuer torturer, rester 50 ans au pouvoir, etre sanguinaire, mener son pays a la ruine n’empêche pas certains d’être reçu avec les honneurs a l’Elysée !

            Le ministre Bockel a été viré car il a critiqué ouvertement la gestion de Bongo.

            Quand allez vous vous indigner pour l’attitude de la France envers ces gens qui dont certains ont fait pire a leur peuple que Mugabe (Sassou Nguess, Idriss Deby, Paul Biya …)

             


          • Innsa 30 avril 2008 12:52

             @avril 2 :

            Je vous ai fait la liste pour vous monter que si aujourd’hui Mugabe est montré du doigt et mis au banc de la communauté internationale, ce n’est pas du tout parce qu’il affame son peuple ou ne reconnaît la perte d’élections ou qu’il est un dictateur (Une grande partie des présidents africains font de même, et parfois pire)

            La seule et unique raison est qu’il est le seul et unique a voir chassé des blancs. Je vous rappelle que  Mugabé (meme dictateur) était un grand ami de la GB et de l’Europe, jusqu’au jour ou il s’est mis a la chasse aux blancs. Je ne suis pas d’accord pour ce qu’il a fait, je suis contre les politiques racistes qui attisent les haines. Pour moi Mugabe est un vieux dictateur en fin de course qu’il faut chasser (par la force s’il le faut)

            Mais voila : moi je ne vois pas la différence entre Deby, Nguesso, Biya et Mugabe. Sauf que les 3 premiers sont des moutons qui font ce que les puissants leur disent de faire (Tout comme Mugabe ils affament leurs peuple, torturent, tuent leurs opposants, MAIS signe des contrats avec Elf, Bolloré, PPR, Areva etc), donc on va donner une bonne image d’eux et les recevoir avec les honneurs (notre president vire meme un ministre français a la demande d’un dictateur africain)


             Il faut sortir de cette hypocrisie


          • Avril 30 avril 2008 18:19

            Je m’en indigne ! et je n’en parle même pas tellement cela me dégoute !


          • koudou 30 avril 2008 19:02

            @Avril

            Je vous trouve bizarre quand même.

            Les choses les plus graves vous indignent au point que vous n’en parlez pas tellement cela vous dégoute, et donc vous venez protester contre celles qui vous dégoutent moins ?


          • René Déhère René Déhère 30 avril 2008 13:00

            Bravo Koudou pour votre article !

            Enfin quelqu’un qui nous informe sur une réalité, et peut mettre en perspective les accusations de la presse occidentale.

            Cela montre que cette presse n’a aucunement besoin de fait pour lyncher : le point de clivage est ailleurs. Son analyse se réduit à ceci : est démocratique et respectent les droits de l’homme ceux qui reconnaissent le libéralisme. Est anti démocratique et ne respectent pas les droits de l’homme ceux qui cherchent une autre voie.

            Donc la Grande Bretagne est démocratique et le Zimbawe et une dictature sanglante ! La preuve ? Mugabe a expulsé les "fermiers blancs" !

            La raisonnement vaut partout dans le monde, avec, dans le cas de l’Afrique, un vieu fond de racisme : comment voulez vous que les africains s’en sortent tout seul, mon bon monsieur !

            En somme, pour les détracteurs de l’Afrique indépendante, le pillage serait un humanisme !


            • caius 30 avril 2008 16:43

              "En somme, pour les détracteurs de l’Afrique indépendante, le pillage serait un humanisme !"

              Ce grand humaniste de Mugabe en sait quelque chose puisque sa politique a consisté à piller les blancs !


            • koudou 30 avril 2008 18:57

              A caïus qui écrit si joliment et si inexactement :
              "Ce grand humaniste de Mugabe en sait quelque chose puisque sa politique a consisté à piller les blancs !"

              Je ne sais pas si vous souffrez de paranoïa comme le plus illustre porteur du prénom que vous avez choisi comme pseudonyme, à savoir Caïus Caligula qui était givré complet et a brulé Rome, mais je vais comme si ce n’était pas le cas et faire une réponse raisonnable à votre intervention qui ne l’est pas.

              Je présume que vous faites allusion à la réforme agricole de 2000 décidée par Mugabe et qui a consisté principalement à confisquer les terres des fermiers blancs sans compensation pour les redistribuer aux fermiers noirs.

              Si pour vous, l’arrivée du nouveau millénaire (l’an 2000, puisqu’en fait le nouveau millénaire n’a démarré qu’en l’an 2001) nécessite de faire table rase de tout ce qui a pu arriver avant qui n’existe plus et doit être ignoré par tous, vous avez raison, et vous pouvez arrêter de lire, Caïus.

              Par contre, si vous êtes né avant 2000, cela va peut être être un peu plus difficile à ignorer, et on va commencer par remonter à 1996, à un moment où le transfert des fermes des fermiers blancs aux fermiers noirs se faisait sur la base d’accords bi-partites ("willing seller, willing buyer") avec un paiement qui correspondait à la mise en valeur des terres (et pas aux terres elles-mêmes). A cet époque, le paiement de ce transfert était fait grâce à des fonds de Grande Bretagne. En arrivant au pouvoir, Tony Blair déclare qu’il n’est pas tenu pas les engagements de ses prédécesseurs (des précédents premiers ministres) et suspend tout paiement arrêtant ainsi le processus. Evidemment, cela a gelé immédiatement tous les accords de transfert pas encore passés, alors que seuls 20% avaient été transférés.

              Pour savoir à quand remontait ce système de transfert volontaire, il faut encore remonter plus loin en 1979 où la guerre civile en Rhodésie du Sud dirigée par Ian Smith a poussé l’Angleterre à refaire de cette Rhodésie du Sud un protectorat britannique avec l’accord de tous les belligérants et de faire signer par toutes les parties en présence un accord, dit accord de Lancaster House dans lequel était accepté le transfert volontaire progressif des fermes des fermiers blancs aux fermiers noirs, sans confiscation, avec compensation financière, cette compensation étant fournie par la couronne d’Angleterre. Le prix de base de la négociation était le prix de la mise en valeur des terres comme si on avait des terres non exploitées et qu’on démarrait une ferme.

              La méthode de calcul peut paraître bizarre, mais en fait, cela est dû au fait que ces terres avaient été confisquées aux habitants noirs par les envahisseurs blancs par la force (sans compensation bien entendu) et l’envoi de l’armée britannique pour soumettre le roi Lobengula à Cecil Rhodes. Cela en 1893.

              Pour savoir la base juridique qui a permis aux britanniques d’envoyer l’armée sur réquisition de Cecil Rhodes, il faut savoir que celui-ci avait un contrat en anglais signé par le roi Lobengula lui cédant le pays en entier en pleine propriété. Surprenant et incompréhensible, n’est-ce pas ?

              En fait, il faut encore remonter jusqu’en 1888 pour savoir ce qui s’est passé : Cecil Rhodes possédait alors la BSAC (qui deviendra plus tard la De Beers, société diamantaire bien connue et propriétaire de tous les gisements d’Afrique du Sud) et a fait signer un document au roi Lobengula en lui faisant croire que c’était un simple droit de passage. En français moderne, cela s’appelle une arnaque, et bien entendu, le roi ndébélé s’est rebiffé jusqu’à ce que ses troupes soient massacrées par les fusils des anglais.

              Je vous propose donc de compenser votre phrase par celle-ci :
              "Ce grand humaniste de Rhodes en sait quelque chose puisque sa politique a consisté à piller les noirs !"

              ===========================

              Revenons à aujourd’hui : la confiscation des terres (excusable ou non) par Mugabe pour la redistribuer est une erreur aussi grande que celle (excusable ou non) de Tony Blair de ne pas respecter les engagements pris par la Grande Bretagne.

              Sortir de cette situation dramatique pour les habitants du pays ne peut passer que par un retour à la normalité, c’est à dire une sortie de cette guerre économique qui a assassiné le pays. Et pour cela, il est évident qu’il faut que Mugabe parte, car rien ne sera possible tant qu’il sera là.

               

              Mais cela ne vous autorise pas à déformer l’histoire pour la refaire à votre goût ou selon vos convictions.


            • Innsa 30 avril 2008 20:04

              @Caius

              Un accord a été signé au moment de l’indépendance entre le Zimbabwe et la Grande Bretagne : l’accord prévoyait que les blancs laisseraient les fermes aux noirs (La Grande Bretagne financent la rétrocession !)

              Sauf que le jour venu, les blancs ont refusé d’appliquer l’accord et ont fait pression sur Londres pour que le financement ne se fasse pas.

              Quand on sait ça, on ne peu pas écrire « sa politique a consisté à piller les blancs ! »

              Mugabe avait deux choix : soit il négocie avec Londres pour un nouvel accord (en sachant que le premier n’avait pas ete respecté et qu’en plus le pays etait devenu independant et donc faisait ses choix par lui meme) soit il prend les terres de force. il a choisi la 2eme solution. A sa place, je ne sais pas qui aurait accepté de négocier.

              Apres bien sure Mugabé a mené une politique désastreuse et s’est transformé en dictateur des plus méprisables

              . Mais on ne peu pas lui reproché d’avoir suite a la trahison de la GB et des fermiers blancs d’avoir pris de force les terres.

               


            • caius 5 mai 2008 08:08

              Bin voyons,

              Les méchants blancs exploitaient les pauvres noirs !

              Vos pareils ont sorti les mêmes sophismes lorsque Mobutu, un autre archétype du président à vie africain, a zaïrisé les biens des blancs avec le résultat que l’on sait.

              Partout ailleurs, on aurait parlé de nettoyage ethnique et de vol pur et simple mais ici, cette politique ayant été mise en place par un roi nègre contre des blancs, c’est le silence approbateur...


               


            • koudou 5 mai 2008 09:15

              @caius

              Vous avez apparemment des problèmes de lecture et de compréhension.

              Ce que j’écris est beaucoup plus simple, mais c’est toujours trop compliqué pour vous ...

              Le Monsieur vous dit que, au Zimbabwe, les blancs ont signé en 1979 un accord dans lequel ils sont d’accord pour redistribuer les terres des blancs au noirs et qu’ils aideront en payant les blancs qui avaient les terres.
              En 1996, un premier ministre blanc britanique dit qu’il n’est pas tenu par les promesses des gouvernements blancs britaniques précédents et qu’il ne donne plus d’argent aux fermiers blancs.

               

              Ca y est ? Vous avez enfin compris ?
              Je ne parle pas des blancs qui exploitaient les noirs ou des noirs qui exploitent les blancs je parle de quelque chose de DIFFERENT. Vous connaissez le sens de DIFFERENT, j’espère ?

               

              Que vous excusiez le premier ministre Tony Blair de refuser d’honorer les engagements des précédents gouvernements de son pays ou que vous trouviez normal qu’il lance une guerre économique pour tuer le Zimbabwe parce que le dirigeant dénonce cette attitude, j’arrive à comprendre, même si je ne suis pas d’accord.

              Mais que vous partiez sur une théorie haineuse qui n’a rien à voir avec le propos en essayant d’être injurieux du haut de votre pauvreté intellectuelle, c’est dramatique.

              Et quand j’écris "votre pauvreté intellectuelle", je ne parle pas de vos opinions mais de votre incapacité à comprendre ce que les autres disent.


            • masuyer masuyer 5 mai 2008 09:34

              Bonjour Koudou,

              je crains que vos explications ne suffisent pas à Caius.

              Nous avons besoin de salauds emblématiques, Mugabe en est un. Il joue le rôle qu’ont joué avant lui Bokassa ou Mobutu. Ils sont là pour rassurer, pour éviter le sentiment de culpabilité des ex-colonisateurs. Sentiment de culpabilité qui est bien plus entretenu par nous-même que par les ex-colonisés.

              La façon de les dépeindre est intéressante. Pensons à d’autres autocrates. Amhadinejab ou Kim Jong II par exemple. Ceux-là sont des figures de dictateurs qui font peur. La figure du dictateur africain est souvent différente, elle est souvent ridicule. Ils sont dépeint comme des enfants devenus rois.

              Il faut conforter l’idée que l’Africain (concept pourtant très vague et qui recoupe des réalités très différentes) n’est pas adulte. C’est un "mineur", en tant quer tel il ne peut gérer lui-même ses biens.

              Merci à vous pour ce travail de déconstruction de l’information telle qu’elle est le plus souvent livrée. C’est franchement le genre d’article que j’aime trouver sur Agoravox.

              Mais comprenez que cela fera forcément de vous un soutien de Mugabe pour les simplificateurs d’histoire et tous ceux qui ont besoin d’un ennemi clairement identifié et qui ne peut être que le mal absolu.

              Cordialement.


            • caius 5 mai 2008 09:57

              Je suppose que vous savez quand même que les accords de Lancaster House spécifiaient clairement que la propriété privée serait respectée.


            • koudou 5 mai 2008 10:15

              @masuyer

              Merci de votre commentaire qui rappelle bien le phénomène de "bouc émissaire", cet animal sur qui on projettait tous les péchés pour l’envoyer mourir dans le désert en étant nettoyé de ses propres péchés.

              En plus, ce qui se passe en ce moment au Zimbabwe me fait trembler, car Mugabe qui est présenté comme un dictateur respecte fondamentalement les règles démocratiques contenues dans la constitution de son pays (organisation des élections, observation des règles et des résultats), tandis que Tsvangirai, celui que l’on présente comme le défenseur de la démocratie, n’arrête pas de proférer des affirmations et réclamations allant clairement à l’encontre des règles démocratiques.
              En particulier, il refuse un second tour des élections et veut que le monde occidental l’aide à être déclaré président du Zimbabwe en dehors de toute légitimité élective nationale. Et, compte tenu de ces déclarations, j’ai peur qu’en arrivant au pouvoir, il ne devienne un vrai dictateur qui refuse les processus démocratiques.

              Les pays occidentaux, qui le suivaient aveuglément (en fait, il est financé par des groupements de GB, très probablement pour des raisons économiques), ne le suivent plus sur ce terrain et semblent même parfois gênés.

              Et même sur Agoravox, les personnes qui font les filtres des articles (rédacteurs et comité de rédaction) ne semblent pas être à l’abri de ces phénomènes de bouc émissaire contre Mugabe, car j’ai écrit un article où j’explique que j’ai peur pour le Zimbabwe, parce que j’ai peur des deux protagonistes (Tsvangirai et Mugabe). Cela fait plusieurs jours que cet article reste coincé, et n’arrive ni à sortir, ni à être refusé alors qu’il ne prend la défense ni de l’un ni de l’autre, se base sur des faits vérifiés et n’exprime que la crainte qu’un des deux accède à la prochaine présidence du Zimbabwe en expliquant pourquoi ...

              Je comprends cette difficulté, qui vient renforcer votre commentaire que je trouve fort juste, indépendamment de la véritable culpabilité du bouc émissaire.


            • koudou 5 mai 2008 10:31

              @caius

              Ah ! enfin un commentaire qui se rapporte au sujet !

              Oui, les accords de Lancaster House prévoyaient "le respect de la propriété privée". Il prévoyait même d’autres points qui étaient en particulier le fait que vendeur et acheteur devaient se mettre d’accord ("willing seller, willing buyer"), que l’indemnité ne devait pas comprendre le prix de la terre, mais le prix de la mise en valeur de la terre (ce que couterait de partir d’une terre vierge pour la mettre dans l’état de la ferme au moment de la transaction), et surtout que l’indemnité serait versée par la Grande-Bretagne, et à travers elle de ses amis.

              Les accords de Lancaster House ont été signés par la Grande Bretagne, par le représentant des fermiers blancs (Ian Smith), et par les représentants des fermiers noirs (ZANU et ZAPU), et ils ont été intégrés dans la Constitution (dont en particulier la composition du parlement garantissant 20% des sièges des députés à des blancs pendant une période transitoire).

              En 1996, à l’arrivée de Tony Blair et sa déclaration où il casse unilatéralement les accords de Lancaster house, il y avait eu 20% des terres des fermiers blancs qui avaient été transférées selon ces règles.

              Pendant 4 ans, Mugabe a essayé de retrouver des fonds pour financer ce transfert (le montant nécessaire était l’équivalent pour les américains de une semaine de guerre en Irak), sans succès (et un refus ferme de GB et USA), et, en 2000, Mugabe a appliqué le transfert sans indemnisation, etn annonçant que l’indemnisation aurait lieu "plus tard". En 2007, le ministère de l’Agriculture a d’ailleurs fait appel aux anciens fermiers blancs déposédés pour qu’il déposent une demande d’indemnisation. Evidemment, les dossiers (il y en a eu) ont été enterrés jusqu’à nouvel ordre, le gouvernement proposant de payer l’indemnisation en dollars Zimbabwe qui ne valent rien.


            • caius 5 mai 2008 12:05

               

              Vous oubliez de préciser que la Grande-Bretagne acceptait de cofinancer à parité le programme d’acquisition de terres à condition pour le gouvernement du Zimbabwe de respecter des règles de transparence et d’Etat de droit : l’achat de terres devait s’effectuer selon une base « d’assentiment mutuel » (willing seller-willing buyer), au prix du marché avec une compensation adéquate pour les terres acquises (c’est-à-

              dire un paiement de la terre et pas uniquement des investissements en infrastructures)

              et être payé en devises et non en monnaie zimbabwéenne sans valeur.

               

              En 1992, Mugabe a bafoué cet accord en supprimant unilatéralement le principe du willing seller-willing buyer  et du paiement en devises ; sans parler du fait qu’une bonne partie des terres expropriées étaient attribuées aux frères, cousins et autres parasites de la bande à Mugabe.

               

              J’attire enfin votre attention sur le sort des ouvriers agricoles travaillant sur les fermes des blancs : ces derniers comptent une forte proportion d’immigrés ou de descendants d’immigrés en provenance de pays voisins. Pour cette raison, la « réforme agraire » les a totalement laissés à l’écart depuis deux décennies, les terres redistribuées n’ayant été attribuées qu’aux « vrais » Zimbabwéens, c’est-à-dire à des membres de tribus qui auraient occupé les terres en question avant l’arrivée des blancs.


            • GABRIEL HAÏPAM GABRIEL HAÏPAM 1er mai 2008 10:53

              MUGABE C’est le contraire de tout ce que vous présumez savoir. Ne soyons pas les issurpateurs des pouvoirs des peuples. Organisons les élections pour que la volonté du peuple soit connue dans les meilleurs délais !


              • koudou 1er mai 2008 11:16

                Le processus électoral dans un pays doit être fait par les citoyens du pays. Et malgré les vicissitudes, c’est ce qui se passe au Zimbabwe. Mugabe a déjà perdu les législatives, et j’espère qu’on va avoir le résultat des présidentielles dans les jours qui vont venir (avec quelque chose qui ne devrait pas être loin des premières estimations qui ne venaient pas d’un des partis présentant un candidat, à savoir Tsvangirai autour de 49%, Mugabe autour de 42% et Makoni autour de 7%)

                C’est quoi votre idée exprimée dans votre commentaire ? Que le Cameroun organise des élections pour décider qui va diriger le Zimbabwe ?

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès