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Commentaire de Henri Masson

sur Syndicalisme sans frontière


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Henri Masson (---.---.211.238) 29 septembre 2006 07:15

Simple constatation facilement vérifiable : ceux qui ricanent n’ont aucune proposition concrète pour libérer de ses entraves, à moindre coût, dans les meilleurs délais et de la façon la plus efficace et démocratique que ce soit, la communication linguistique entre les travailleurs et les syndicalistes de tous les pays.

Par ailleurs, l’espéranto est la solution la plus neutre qui soit du fait qu’il n’y a derrière lui aucune puissance nationale ou financière, mais seulement des gens de tous les niveaux sociaux dispersés à travers le monde. Derrière l’anglais, il y a surtout les cinq pays du réseau d’espionnage « Echelon » et, en premier lieu, les EUA : « L’un des objectifs majeurs de notre gouvernement est de s’assurer que les intérêts économiques des États-Unis pourront être étendus à l’échelle planétaire. » (Madeleine Albright, lorsqu’elle était secrétaire d’État de Bill Clinton ; source : « À gauche » , 20 février 1997). L’anglais bien maîtrisé est la langue de Wall Street, Davos, Bush, celui qui veut être le maître du monde. Pour les couches sociales les plus modestes, très largement majoritaires, leur « anglais facile », très pauvre en ressources, peut-être suffisant pour des besoins élémentaires (mais au prix de quel effort pour une efficacité limitée !), ne fait pas le poids dès qu’il s’agit de traiter des points litigieux. Même le président Chirac a dit ne jamais utiliser l’anglais lorsqu’il s’agissait de traiter d’affaires sérieuses. En Inde, que l’on dit anglophone, en dépit d’environ trois siècles et demi de domination britannique, la maîtrise réelle de l’anglais ne concerne qu’un pour cent de la population (réf. : « QUID »). Le nombre de natifs anglophones n’atteint pas 5% de la population mondiale (4,84% selon https://www.cia.gov/cia/publications/factbook/geos/xx.html ). Autrement dit, l’anglais est une langue étrangère pour un peu plus de 95% de la population mondiale. Donc l’effort pour env. 95%, toutes les facilités pour moins de 5%. Bonjour la démocratie et la neutralité !

Et même en pays anglophones, l’anglais est loin d’être idéal : « En Grande-Bretagne, un tiers des élèves de 11 ans ne savent pas lire » (« The Independent » 15/12/04)".

Il faut une certaine myopie intellectuelle pour ne pas constater l’existence d’une dictature de l’anglais. Et dans toute dictature, il y a ceux qui s’en accommodent et ceux qui sont complices.

Le professeur Robert Phillipson, qui a travaillé au British Council, en sait quelque chose, et ça gênerait ceux qui proclament que l’anglais n’est pas imposé de lire son ouvrage « Linguistic Imperialism » (Oxford University Press, 1992). Ou aussi « English-Only Europe ? » (Routledge, Londres. 2003), ou encore les livres d’Alastair Pennycook : « The Cultural Politics of English as an International Language » (Longman, Londres. 1994) ou « English and the discourses of Colonialism » (Routledge, Londres. 1998).

Encore une fois, ceux qui contestent la proposition de l’espéranto n’arrivent qu’avec leurs idées toutes faites, leurs préjugés, l’ignorance de leur ignorance en la matière. Déjà, quand on voit qu’une personne émet un avis péremptoire sur l’espéranto sans même savoir écrire correctement ce nom, ça en dit long sur sa compétence et ses connaissances en la matière.


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