bonjour cher léon,
en 68, j’avais 14, donc trop jeune pour participer à la fête.
cependant, je me souviens de la séparation des sexes dans les lycées, et la défense qui était faite aux filles de porter le pantalon, même en plein hiver !
du "voyage" de quelques jours que ma maman a fait en suisse... et dont j’ai connu l’objet bien plus tard...
et plus tard, lors d’une réunion d’orientation terminale, où j’ai apprisqu’ il ne m’était pas possible de rentrer à l’école de l’air, ni civile, ni militaire : les femmes n’avaient pas accès à certaines grandes écoles !
j’ai aussi suivi le combat des femmes pour accèder à la contraception libre et remboursée. je me souviens du procès de bobigny, car l’accusée avait à peu près mon âge.,
au moment du combat pour l’abrogation de la loi de 1920 et la légalisation de l’avortement, des livres de témoignages sont sortis, et je garde en mémoire celui d’une infirmière, qui racontait l’histoire de ces femmes, qui arrivaient avec le ventre percé par une aiguille à tricoter ou un rayon de bicyclette et qui décédaient du tétanos : mort atroce s’il en est, puisque tout le corps se tétanise et les patient se retrouvent arqués, fr.wikipedia.org/wiki/T%C3%A9tanos .
il y avait aussi cette angoisse de tomber enceinte, car à l’époque le préservatif était chargé de valeurs péjoratives. on pensait d’abord aux maladies vénériennes, ce qui classaient ses utilisateurs parmi les gens qui se "négligeaient". quand on était "propre", pas de contamination possible !
dans les couples pas de présrvatif et donc madame attendait avec angoisse ses règles, surtout quand elle était à son x-ieme enfant.
pour la jeune génération, au mieux, un mariage était célébré dans l’urgence ; au pire, la demoiselle se retrouvait "fille-mère", donc déshonnorée !
68 a fissuré le carcan dans lequel les femmes étaient enfermées depuis napoléon. il leur a rendu leur corps et le droit d’en faire ce qui bon leur semblait. et surtout, permit de retrouver le droit au plaisir sans qu’elle soient assimilées à des "putes".
c’était le début de la fin de cette idée absurde que le bonheur de la femme passe par son sacrifice au profit de son mari et de ses enfants. et qu’il n’y avait d’accomplissement véritable , que dans la maternité.
à ma connaissance quand on demandait aux petits garçons, quels métiers ils dériraient exercer, ils disaient : pompiers, pilote d’avion, gendarme, policier... rarement " homme au foyer-père de famille" tant le travail domestique était dévalorisé.
depuis 40 ans, nos ainées et nous-même avons conquis des droits. certes, il est parfois difficile de tout concillier, mais théoriquement, aujourdhui, nous avons le choix de mener nos vies comme nous l’entendons. et surtout être mère au foyer est aussi valorisant que "femme-qui-travaille-à-l’extérieur"
enfin, pour les salaires... il faut que ces +%@ !§#& de patrons évoluent encore un petit peu !
alors même si tout n’est pas parfait, si de nombreuses choses sont à revoir sur le plan social, il n’y a pas photo entre l’avant et l’après.