La question des signes religieux ostentatoires à l’école (et non pas ailleurs !) , à mon sens, ne concerne pas ce texte , dès lors que le refus du port du voile à l’école n’est justement pas une discrimination, c’est, au contraire, le port du voile à l’école qui risque d’introduire une discrimination prosélyte entre les élèves.
L’école publique n’embauche pas ; elle se doit d’accueillir tous les élèves sans discrimination (autre que celle du niveau scolaire, après le collège) et c’est pour cela qu’elle a exclu les signes religieux dits "ostentatoires". Le religion n’a pas à s’afficher afin qu’elle ne puisse pas générer des discriminations.
Reste ,en effet , à se demander si, sur un plan symbolique et non sur un plan légal lequel est tranché, le port du voile est un signe ostentatoire dont le but est prosélyte.
Cette position se discute (et je l’ai fait moi-même, ainsi que le Conseil d’état) mais elle est tout à fait défendable, d’autant qu’elle concerne l’école qui se doit d’éduquer à la laïcité, ce qui justement autorise de refuser que s’y expriment des convictions religieuses discriminantes dont des élèves pourraient être victimes (dans tous les sens).
La meilleure façon d’éviter les discriminations religieuses dans les institutions de la république est , pour la loi française, de ne pas mentionner la religion des personnes et donc d’interdire leur expression publique dans ce cadre (au contraire de ce qui se pratique dans certains pays partenaires, comme l’Allemagne où je vis).
De toute manière l’école, comme institution publique, ne relève pas du droit communautaire, mais du droits des états (ou des "lander") ! Et je ne vois pas les institutions européenne contester la volonté anti-discriminante de l’école publique française alors même que de multiples discriminations scolaires avérées existent dans d’autres pays, à commencer par celles de la religion et de l’argent. Personne en Europe n’a intérêt à soulever cette pierre sans prendre le risque de la voir retomber sur ses pieds
Mais si elles tentaient de la faire il aurait un beau combat en perspective qui mériterait d’être assumé au nom de la laïcité. La politique ne consiste pas à élaborer ou à refuser des textes pour éviter d’avoir à se battre pour ses idées.