Mon cher Paul,
Pour une fois je me montre en désaccord avec toi.
Si nous reprenons l’histoire, la quatrième république aurait "réussi" la décolonisation, au prix, non seulement de quelques dizaines de milliers de morts - et ce uniquement pour la partie française - en Indochine (morts qui vont coûter fort cher au moral de l’armée comme on le verra en 1961), du fiasco de l’expédition de Suez, de l’incapacité à résister aux pressions américaines (intégration à l’OTAN, dépendance économique, incapacité à réaliser l’auto-suffisance alimentaire, retard dans le redressement économique et financier par rapport au Royaume-Uni, à une Allemagne amputée, ...).
Il faut aussi souligner que l’élection du président de la république eu suffrage universel n’était pas dans la constitution de 58, mais fait suite à un référendum en 62. Legénéral De Gaulle - et à mon avis avec raison - se défiait du régime des partis, régime auquel il attribuait le pouvoir des grands "barons", la défaite de 40 et l’instabilité chronique. Il voulait un président "au dessus des partis" et indépendant d’eux.
Entre-temps la décolonisation de l’Algérie avait eu lieu. Faut-il rappeler que c’est un certain François Miterrand, ministre de l’intérieur du gouvernement Guy Mollet, qui a initié la plus terrible des guerres de décolonisation de ce pays ?
Mais il faudrait aussi parler des du bilan de la IIIème république - 2 guerres mondiales, une série de crises économiques atteignant un sommet dans les années 30, des "évenements" comme la commune de 1871, le Boulangisme, le 6 février 34, ... pour finir piteusement dans une débacle comme la France n’en avait jamais connue.
Toutefois je pense que là n’est pas ton propos, qui me semble plus axé sur la confiscation du pouvoir par un seul homme fut-il élu par le suffrage populaire. Et là je te rejoins, celà fait quand même 250 ans, et même plus pour les historiens, que la question de la séparation des pouvoirs et de leur équilibre respectif a été posée.
Même dans la constitution actuelle le chef de l’exécutif n’est pas censé accaparer tous les pouvoirs, l’ennui c’est que dans le cas de Nicolas Sarkozy, comme ce fut aussi le cas pour François Miterrand, le chef de l’exécutif est en même temps chef du parti le plus puissant. Et ce ne sont, ou n’étaient pas gens à démissionner en cas de désaveu comme l’a fait De Gaulle en 69.
Et je pense que ce n’est pas une relation culturelle à l’autorité (je ne suis pas d’accord avec l’analyse de Chamfort qui sera démentie par les Voltaire, Rousseau, et certaines révolutions en 1789, 1830, 1848, ...) qui différencie Français et Anglo-Saxons : les Etats-Unis ont eux aussi un régime présidentiel.
Mais cela vaut pour le législatif , le judiciaire, le médiatique, comme pour l’exécutif. Et c’est là que le bât blesse. Je pars personnellement du principe qu’à chaque pouvoir doit correspondre un contre-pouvoir. Et les contre-pouvoirs, sont soit inexistants, soit inefficaces. C’est celà qui me semble le plus important et le plus grave.
08/05 09:33 - rocla (haddock)
C ’est vrai ça Sandro , Si ça se touve la femme du boucher , en plus elle (...)
08/05 09:08 - Jean Lasson
"[...] j’aurais meme pas bessoin de me présenter pour etre élu [...]" Est-ce (...)
08/05 09:05 - Jean Lasson
"[...] surtout je ne me salirais pas les mains pour accéder au pouvoir." Exactement (...)
08/05 07:57 - mandrier
J’ai entendu il y a longtemps maintenant, des Gaullistes de la première heure (donc de (...)
08/05 00:23 - moebius
et puis il n’y a qu’a tirer au sort comme ça j’aurais meme pas bessoin de me (...)
08/05 00:19 - moebius
en gros ,c’est pourquoi c’est pas moi qui suis élu et si j’étais président je (...)
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