Bonjour,
J’ai d’abord craint que cet article verse dans un poujadisme anti-élus locaux, phénomène banal et courant. Mais finalement non, ce serait très injuste, il vaut mieux que cela.
Sur le fond, il y a un vrai problème de transparence de la fiscalité locale. Ce n’est pas forcément directement la faute des élus locaux. Il est vrai que les efforts de justice fiscale n’apporte à un élu local que des ennuis, et le courage n’est pas la vertu la mieux partagée quand on a des préoccupations électorales.
Je confirme que les CCID sont délaissées dans nos communes et à tort. Cependant, je ne peux laisser croire que les CCID ont tant de pouvoir que cet article veut bien le dire.
Le système fiscal cadastral est d’une complexité abominable et d’une cohérence incertaine. En admettant que les élus locaux et de leurs représentants (que sont la plupart des parlementaires) sont critiquables dans l’indécision qui existe depuis 1970, l’administration de Bercy n’est pas non plus exempte de tout reproche. On y cultive le goût du secret et un conservatisme exceptionnel. Ecartons nous de la recherche du coupable, l’essentiel c’est que l’excès de complexité tue la démocratie, en matière fiscale comme en toute chose.
Je ne pense pas qu’il soit sain de demander à nos élus de se transformer en techniciens fiscalistes bidulaires. Ils sont là pour choisir des politiques, pas pour faire les petites mains d’un système fiscal à lustrines archaïque. Il y a un vrai problème politique que cet article ne va pas chercher : est-il sain d’aller vers toujours plus de décentralisation, vers une gestion des sols et du territoire qui appartient de fait aux collectivités et de ne jamais discuter le monopole de la gestion fiscale par l’Etat ? Un vieux tabou où la République a chaussé les bottes de la monarchie absolue.