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Commentaire de Sébastien Galliot

sur Micro-stocks et banque d'images, le juste prix d'une photo


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Sébastien Galliot Sébastien Galliot 9 mai 2008 23:13

Chere Marie-Aude

Un article intéressant sur un sujet peu abordé.

Je suis particulièrement impliqué dans ce domaine, car nous avons monté un de ces ’micro-stocks’, dont la particularité est de laisser a l’auteur le libre choix du prix de vente.
Eh bien, pour ne rien vous cacher, ça ne marche absolument pas. Presque aucune vente, et pour des montants ridicules.
En fait, je suis absolument persuadé qu’aucun de ces stocks ne marchent , et personne ne gagne vraiment d’argent.. Fotolia et autres doivent a peine subsister, sur le porte monnaie de leurs investisseurs respectifs. Les coûts de gestions, de développement / maintenance, d’hébergement ne peuvent pas être couverts par un marché si faible.

Pour revenir sur les artistes photographes, je pense que certains d’entre eux (les bons :) ne sont pas du tout pénalisés par ces plateformes, qui leur permettent de vendre ’au raccroc’ quelques images supplémentaires.

En effet, aujourd’hui, les seuls photographes qui vivent dignement de leur art, sont ceux qui ont su établir des relations durables avec des acheteurs solvables (le plus souvent institutionnels : collectivités, instituts publics, etc...)

Ces photographes n’ont pas spécialement été impactés par ces ventes a bas prix, car ils ne sont pas sur ce créneau.

Par contre, les ’grands’ stocks photos (Corbis et Getty etc...) ont sans doute du perdre quelques parts de marché, notamment vers les petits projets. De toute façon, leurs prix sont trop chers pour des clients modestes (comment acheter une photo a 300 euros pour une plaquette vendue 500 ?)

Je dirais que ces microstocks permettent a de petits projets de bénéficier d’une illustration photo sympa et sans prétention... finalement ce n’est à mon avis, néfaste pour personne...

(sauf bien sur pour tous les artistes maudits qui trouvent là une cause évidente de leur insuccès  ! :)

Les photographes professionnels ont surtout subi la mégadémocratisation de la photo numérique.

Beaucoup de Pros qui vivaient de photos ’haute qualité’ (Ektas etc) ont été surpris de voir leurs clients faire de très bons clichés avec du matériel numérique peu cher et simple d’utilisation.

L’exemple de la photo de mariage (qui a fait vivre plus d’un studio) est flagrant : à quoi sert-il de payer un pro alors qu’un appareil grand public, une connexion internet, un imprimeur online vous permettra d’envoyer à tous les invités un vrai livre d’image ?

Idem pour la photo de produit : Tente photo à 50 euros avec les éclairages ; appareil 7 Mpix, un coup de photoshop et hop c’est ajouté au catalogue...

La photo de presse régionale ? Bah, le journaliste s’est vu attribuer un appareil numérique, et ca ira bien comme ça... plus besoin d’envoyer un photographe avec le plumitif...

et ainsi de suite.. photo d’identité, photo aérienne, photo de famille, médicale, architecturale, judiciaire... Prendre une photo n’est plus tout à fait considéré comme l’affaire d’un pro.

Apres, pour revenir à la question de la légalité de ce que l’on achete, je ne suis pas si sur que la différence soit bien grande entre une photo à 1 euro et une photo à 500 euros.. Les contrats des grands stocks sont eux aussi basés sur le droit anglo-saxon , et fourmillent de petits caractères et de clauses déresponsabilisantes.

Enfin, pour reprendre l’ argument Ebay , précisons que le vendeur est facturé même si la vente ne se réalise pas (frais d’insertion)

 

Voila , en tout cas merci pour cet article !

 

 

 


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