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Commentaire de Kolia D.

sur L'Eglise face à nos nouveaux péchés


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Kolia D. 10 mai 2008 00:13

Etonnamment, même les intervenants qui ont cru nécessaire de prendre la défense de l’Eglise attaquée ne maîtrisent eux-mêmes pas les rudiments les plus élémentaires de la théologie et de l’organisation de l’Eglise catholique.

Tout d’abord ce n’est très certainement pas à la Pénitencerie Apostolique, et encore moins à la parole de son régent dans un obscur entretien, que revient la tâche de délibérer sur les péchés mais à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (CDF). Or il n’y a rien dans ce que vous écrivez qui ne constitue un "nouveau péché". Les injustices économiques et sociales sont condamnées par à peu près toutes les encycliques sociales depuis douze décennies, sans parler du Catéchisme de l’Eglise Catholique (CEC) et de Vatican2. Les péchés en matière de bioéthique sont condamnés par le CEC, les encycliques et les instructions de la CDF.

Mais peut-être plus grave encore, tout les commentateurs ont pour l’instant laissé passer l’idée d’une liste de péchés. Une telle liste n’existe évidemment pas, le processus de confession, de condamnation et de rédemption étant bien plus subtil dans la doctrine catholique. Et ce pour la simple raison que la confession, contrairement à ce qui se fait dans certains églises orthodoxes (celles-ci employant d’ailleurs logiquement des listes exhaustives), est individuelle. Les péchés sont appréciés en tant que différentes combinaisons des péchés atomiques indépassables du Décalogue. Plus qu’un nouveau péché, si l’extrême richesse n’était déjà condamnée depuis des siècles par le dogme, il ne peut donc s’agir que d’une nouvelle combinaison.

De fait, le régent Girotti parle bien dans l’entretien des "nouvelles formes du péché social". Il n’invente nullement un péché moderne, mais note sa plus grande diffusion à l’époque contemporaine. Quoiqu’il en soit, ce genre de sujets sur l’Eglise catholique a toujours le mérite de révéler l’incroyable ignorance des fidèles aussi bien que celle des auto-proclamés pourfendeurs d’idoles. Je me permet d’ailleurs de préciser qu’il n’est pas nécessaire d’être un fou de Dieu pour se pencher sur ses racines culturelles, étant moi-même tout à fait agnostique.


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