Bonjour,
A la lecture de cet article et de ses commentaires, au moins deux remarques me viennent à l’esprit.
Premièrement, et cela a été dit, les allocations familiales sont un élément de la politique de natalité. Simplement, il faut peut-être prendre en compte l’époque à laquelle elles ont été instituées : en mars 1932, l’adhésion à une caisse de compensation devient une obligation légale. Pour le gouvernement de l’époque, l’objectif est de relancer la natalité. www.vie-publique.fr/politiques-publiques/famille/chronologie/origines/
Deuxièmement, peut-on aujourd’hui parler de famille, sans parler de contraception ?
Sur le premier point, il me paraît difficile de nier que la situation entre 1932 et aujourd’hui a quelque peu évolué. Résumons rapidement ce qui s’est passé, du point de vue de la natalité : 39-45 la guerre, suivie du baby-boom, le tout dans un contexte économique favorable communément appelé "les trentes glorieuses".
Je crois qu’il faut être honnête, c’est bien de parler de remplacement d’une génération par une autre et du fait qu’il faille payer les retraites (méritées) de nos anciens, mais enfin on ne peut pas non plus, sous ces prétextes, laisser notre population croître comme si les ressources de notre planète étaient inépuisables, et comme si la situation économique était en embellie perpétuelle !
On ne peut raisonnablement, me semble-t-il, continuer d’appliquer une politique nataliste qui date des années 50 : le monde a changé, qu’on le veuille ou non.
Deuxième point : la contraception.
Elle est au coeur du sujet. Pourquoi ?
Aujourd’hui, en France, la contraception est gratuite et l’avortement est légal. En 1945, ce n’était pas le cas.
Il serait scandaleux que ces deux phénomènes soient obligatoires car chacun est libre d’utiliser ou non ces moyens médicaux mis à notre disposition. Néanmoins, être libre ne signifie pas pour autant être libre de faire n’importe quoi, en toute irresponsabilité. Aujourd’hui, on peut, si on le désire, ne pas avoir d’enfants.
L’acte de reproduction, chacun en conviendra, est agréable. Mais se reproduire stricto sensu implique une grande responsabilité, éducative et financière. Cette responsabilité devrait être avant tout personnelle, plus que collective. Compter sur l’autre, c’est bien, mais compter sur soi, c’est mieux. "Aide-toi, le ciel t’aidera."
On ne fait pas un enfant, et encore moins plusieurs enfants, si on sait que l’on n’a pas les moyens de lui assurer un minimum. Certes, on peut discuter de ce minimum car il est en partie arbitraire, mais faire un enfant, je le répète, est une lourde responsabilité que bon nombre de personnes semblent méconnaître au moment de la conception. On ne fait pas un enfant juste pour assouvir son désir égoïste d’avoir un mini-moi, ou un mini-nous, sorte de petit cadeau égoïste qu’on se ferait l’un à l’autre. On ne fait pas non plus un enfant pour améliorer son existence économique : nul ne peut nier le fait qu’il existe des personnes qui sont sensibles à l’appât du gain facile ("Chéri, on va faire un troisième gosse, comme ça je pourrai me payer une moto" - Oui, ça existe, je vous le confirme)
Aider financièrement un couple pour leur premier enfant devrait être obligatoire.
Pour le deuxième, aussi.
Mais je me demande si à partir du troisième ou du quatrième cela est nécessaire et sain.
Oui, on peut rêver, ou avoir rêvé d’avoir une grande famille, mais la réalité économique est là : ce n’est pas possible pour tout le monde, et chacun a le devoir de faire en fonction de ses moyens, en adulte responsable.